Naissance d'un quartier
(extrait de la Boucle n° 9 de mai 1994)
Toute guerre engendre inévitablement une destruction plus ou moins importante des habitations. La paix revenue, la reconstruction s'impose et permet d'assainir les quartiers qui se chargeaient au cours des ans d'appendices disgracieux, les rues et les ruelles existantes depuis des lustres n'étant plus adaptées au trafic moderne.Pendant la guerre de 1914-1918, après les cinquante mois d'occupation par l'armée allemande, Mézières, jus-qu'à là épargnée, souffre beaucoup de l'attaque française du 9 novembre 1918 pour sa libération. Les Allemands op-posent une farouche résistance et après s'être retirés, bombardent encore la ville quelques heures avant l'armistice. Sur les 1035 maisons recensés en 1911, 52 furent entièrement détruites et 242 autres en partie (1).
La municipalité éprouve alors les pires difficultés pour reloger les Macériens de retour d'un long exode. " Les communications rétablies, les sinistrés rappelés dans le même temps, le problème du logement se pose avec acuité" (1). " Ce fut avec l'aide des Régions libérés, l'ère des baraques dites provisoires. C'est au cours de la séance du 8 août 1919 que le conseil municipal décida de solliciter de l'Etat la construction de 500 maisons provisoires... Ce fut le départ de la création des quartiers de la Couronne Champagne, de la Sorille et de Manchester" (2).
Avant la guerre de 1914-1918, le future quartier de Manchester, appelé communément "Ile de St Julien", ne possédait que deux chemins : la route de Warcq et le chemin de la ferme de la Warenne, reliés l'un à l'autre par la rue de la Haillette. Toute sa surface était occupée par des pâtures, des terres maraîchères et des carrières à grève. Il était donc logique que la ville de Mézières jette son dévolu sur cette île pour aider les sinistrés à se loger d'urgence.
Un petit groupe d'une vingtaine de baraques se réalise en 1920 dans l'actuelle avenue de Manchester et verra naître l'hôpital quelques années plus tard. Un second groupe d'une centaine de baraques occupera le prolongement des trois allées (actuellement : rue Jules Raulin, Jean Rogissart et Bd Henry Bronnert, jusqu'à la place de Manchester.
L'ère des baraquements s'ouvrait alors...voir le lien ci-dessous
Le château d'eau
Avant la construction d’un château d’eau et en raison d’un faible débit, la ville de Mézières affecta une citerne hippomobile effectuant un passage quotidien dans la toute nouvelle cité de Manchester. Néanmoins seules les habitations en dur avaient l’eau à l’évier, mais elle manquait souvent. Les baraquements étaient dépourvus d’eau courante, des bornes s’alignaient sur les trottoirs à leurs usages. Il était courant de voir des queues se former devant ses bornes pour rincer le linge transporté dans une lessiveuse calée dans une brouette. Le conseil municipal n’avait pas retenu les demandes pressantes des résidents pour installer un lavoir public. En 1928, il décida d’en créer un pour 12 laveuses à la Sorille, rue du Bois d’Amour.
Une subvention de 9.000 fr a été accordée à la ville pour l’installation d’une sirène dans le quartier de Manchester pour la défense passive. La pose de cet appareil a été prévue d’accord avec l’administration, sur le réservoir des eaux de ce quartier. Sur les indications fournies par la Direction Départementale des PTT, commande de cette sirène a été passée à la Compagnie Industrielle du cycle et de l’automobile, 153 rue de Noisy-le-Sec , les Lilas. Un marché de gré à gré serait à passer au prix de 8.780 fr pour fourniture rendue franco gare de Mézières-Charleville. D’autre part, pour la pose, le branchement électrique, appareils de commande, etc., il y aura lieu de prévoir une somme de 2.220 fr.
(1) Didier Bigorgne "Terres Ardennaises" n°5 de janvier 1984.
(2) Quotidien "le Petit Ardennais" février 1924.
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