Le café "Monaco"
Le quotidien « L'Ardennais » fait paraître : "Manchester" : Les familles Monaco et Vauchelet vous font part du décès de Madame veuve Monaco - 86 ans – Les obsèques auront lieu le 29 mars 1954, en l’église de Manchester à 10 heures.
Madame Monaco donne son nom au café qu’elle a créé, sis en face de l’hôpital, et qui a perduré respectivement sous les noms de « Café de l’hôpital », du « Losto-Bar » et plus récemment du « Le Cépardi » baptisé ainsi par leurs nouveaux propriétaires. La cessation d’activités en tant que Café-Restaurant est effective en 2006. Le bâtiment est alors dépouillé de ses derniers attributs pour une nouvelle destination. La banque « Crédit Agricole », sise au préalable au ? Bd Bronnert, profite de cette opportunité pour rénover de fond en comble l’ancienne bâtisse « Le Cépardi » afin de le rendre plus présentable et accessible aux clients.
Construit dans les années 1920, le « café Monaco » atteint son apogée commerciale lors de l’édification du nouvel hôpital mais aussi de l'accroissement du quartier, à l’instar de son proche voisin le « café Bertrand » (Le Manchester actuel). Il a l’avantage de la proximité de l’hôpital qui emploie de nombreuses entreprises de construction, drainant une foule de corps de métiers plus ou moins de la région. Les ouvriers du cru ne consomment que quelques boissons en fin de chantier, alors que ceux à domiciliation plus lointaine prennent un frugal repas le midi. Les dimanches, madame Monaco n’a pas l’outrecuidance d’organiser des jeux pour attacher le chaland qui choisit de préférence le « café Bertrand » plus attrayant. L’un et l’autre ont l’avantage de se compléter car les clients se sont orientés naturellement du fait de la particularité professionnelle notamment. Chez « Bertrand » ce sont surtout les résidents du quartier qui font sa popularité alors que chez « Monaco » les ouvriers provisoirement fixés à la construction sont attirés par le patron, chef de chantier au temps de la construction de l’hôpital. En épousant la propriétaire des lieux monsieur Monaco donnera son nom à cet établissement.
La rivalité se fera sentir au moment de la fête du quartier organisée de l’autre côté de la voie, sur le terrain vague que l’hôpital a laissé dans l’attente d’une extension. (Ancien emplacement des petits bâtiments de la pédiatrie, actuellement inclus dans l’entrée principale). Les deux antagonistes n’en viendront pas aux mains pour autant, sachant qu’ils ne pouvaient pas abreuver les trop nombreux clients pendant ces trois jours de liesse avec les renoues à la fin de semaine suivante. Cependant une ombre au tableau ternissait quelque peu la probité ; les malades de l’hôpital faisaient le mur pour s’approvisionner en bouteilles de vin. En ce temps l’hôpital fermait ses portes à l’issue des visites autorisées. Juste retour des choses quand on pense que cette clôture avait été conçue par les soins de maître Monaco. Elle a perduré jusqu’à nos jours, tant bien que mal en fonction de nouveaux aménagements. Il se dresse encore un vestige au bas de la rue Pasteur.
Retour à : Les cafés