Ce quartier n'a pas encore une âme, seuls les maraîchers ont leur fête, la Saint Eloi, qu'ils perpétuent depuis des générations sans se soucier des nouveaux venus, ouvriers pour la plupart, qui ont grignotés leurs terres gagne-pain par cette invasion de baraquements et de gens. Mais leur ouvrent tout de même la porte du bal de clôture les mêlant à leur joie communicative. Point d'église encore, il faut se rendre aux offices à la Basilique de Mézières, c'est loin... néanmoins le trajet présente l'avantage d'être garni de nombreux estaminets. Au retour on s'y attarde un peu chez Chiron, chez Demars son concurrent d'en face, au café de la Place, av de St Julien, chez Lecourt, au café de la place Verte, plus discrètement, à l’épicerie- buvette Niclot, chez Biche qui lui fait face av. Tirman, au Petit-Borgniet, rue de Warcq, voire encore à l’épicerie-buvette les Lilas, rue de Haillette. Le dimanche on investit les cafés pour tuer le temps à la belote ou épuiser ses muscles aux quilles. Sur proposition du maire un premier bal public est organisé par la ville à l'intention des résidents du nouveau quartier, le dimanche 10 août 1924. Il a lieu à l'intersection du Bd Henry Bronnert et de l'avenue Pasteur. Une association de la jeunesse se crée et organise rapidement une manifestation annuelle en accord avec la Mairie et avec la participation de forains. Enfin, le quartier commence à exister par lui-même, pour lui-même et petit à petit trouvera ses marques et formera une entité.