Centre de réadaptation fonctionnelle
Le centre en 1979
Le 1er juillet 1957, par une heureuse initiative, le Conseil d’administration de la Caisse primaire d’assurance maladie des Ardennes décide de créer, un Centre de réadaptation fonctionnelle, appelé à rendre les plus grands services à tous ceux qu’un accident ou une maladie a rendu infirmes. Le projet devait recevoir l’agrément de dix autorités de tutelle, c’est ce qui explique le délai de 3 années qui s’est écoulé entre la décision prise en janvier 1958 et la mise en œuvre du projet.
Il excitait déjà en 1957 un Institut Régional de Réadaptation Fonctionnelle, Professionnelle et Sociale du Nord-Est en Lorraine. La réadaptation fonctionnelle était alors une discipline jeune. De plus en plus de médecins et de chirurgiens y étaient sensibles et la demande allait croissant. De plus, un grand nombre de handicapés des Ardennes, faute d’Institution locale, étaient contraints d’être traité loin du département ; d’où des frais de déplacements importants.
Le centre de Lorraine ne suffisait plus à couvrir les besoins. Le professeur Pierquin, Médecin Directeur général de l’Institut de Nord-Est, préconisait la création de centres décentralisés en particulier à Charleville qui en avait grand besoin. On pensait l’installer dans l’enceinte de l’hôpital de Manchester. Situé à faible distance de celui-ci, un terrain, propriété de l’hôpital et de quelques particuliers, signalé par M.Ninitte, alors conseiller municipal et administrateur, fut finalement préféré. Les travaux étaient financés à 50 % par la Caisse Nationale de sécurité sociale et à 50 % par la Caisse Primaire des Ardennes. Le Ministère de la Santé accorda son visa le 30 mai 1960.
Projet d’ensemble en décembre 1961
Les plans de l’architecte Depuissé sont définitivement au point. L’adjudication d’un terrain de 4 ha a été faite et les premiers travaux de terrassement sont en cours. Le bâtiment en dur appartenant à la ferme de la Warenne sera détruit. En attendant, il sert à ranger les matériels des entreprises.
Le centre est prévu pour le traitement de 200 accidentés, dont 100 internes, 50 demi-pensionnaires et 50 externes. Il comprend un bâtiment principal qui abritera d’une part le secteur hôtelier, c’est-à-dire une salle à manger pour 150 personnes et une cuisine moderne, des services annexes comme les salles de jeux, bibliothèque, cinéma, radio et télévision, d’autre part le secteur administratif.
Dans les locaux voisins, reliés au bâtiment principal par des couloirs chauffés, seront installés les services thérapeutiques qui comprennent les salles d’hydrothérapie avec piscine, électrothérapie, thermothérapie, irradiations, radiologie, appareillage, plâtre, piqûres, ergothérapie, kinésithérapie ainsi qu’un gymnase couvert et des terrains de jeux. Il est en outre prévu la construction de 40 logements HLM pour le logement du personnel. Le professeur Pierquin et l’architecte Depuissé ont apporté leur concours et ont fait bénéficier le centre de leurs études et recherches pour lui assurer un équipement de tout premier ordre dont vont bénéficier les handicapés physiques des Ardennes.
Ouverture le 11 janvier 1965
Le 20 octobre 1965, le ministre des Affaires sociales, monsieur Jean-Marcel Jeanneney, est en visite à Charleville pour inaugurer le Centre de réadaptation Fonctionnelle ainsi que la Maison de repos et de convalescence construite sur le même terrain. Cette maison, dont les travaux avaient débuté en décembre 1964 comprend 40 lits. Monsieur Othello Frezzato, en tant que président du conseil d’administration de la Sécurité Sociale, est chargé de faire l’historique des deux réalisations de la Caisse Primaire des Ardennes. Il souligne l’effort financier et précise que ce doublé inaugural a été souhaité dans un souci de bonne gestion. Il s’élève contre les critiques injustifiées sur les causes du déficit de la Sécurité Sociale. Puis il précise, à l’attention du ministre, les objectifs que voudrait atteindre aussi rapidement que possible la Caisse Primaire des Ardennes.
« Tout d’abord pour l’agglomération nos souhaits vont vers la construction rapide d’une maison de repos et de convalescence réservée cette fois au sexe féminin. Nous désirons également que ces maisons de repos et de convalescence se multiplient et que chaque grande ville de ce département ait la sienne à proximité. Puis, nous ne saurions nous contenter de réadapter des accidentés ou des malades sans penser à ce qu’ils deviennent ensuite. Même réadapté le travailleur n’est pas forcément repris, l’entreprise ne peut pas toujours satisfaire à la demande. C’est pourquoi, il nous semble indispensable de compléter le circuit de nos œuvres par la construction d’ateliers protégés permettant à tous ceux qui n’auraient pas retrouvé leur emploi, de reprendre goût à l’existence et d’en faire à nouveau des hommes à part entière. Or la législation actuelle, si elle permet d’assister, d’appuyer, voir de contribuer au financement de ces ateliers protégés, ne permet pas, dans le cadre actuel de la Sécurité Sociale, de créer pour elle-même, cette suite logique que semblent être les ateliers protégés par rapport au Centre de réadaptation fonctionnelle. Nous demandons un allègement des textes en faveur de la création de ces ateliers protégés. »
En novembre 1981 de nouveaux aménagements inaugurés
Plusieurs opérations d’humanisation viennent d’être réalisées concernant l’hébergement la sécurité et l’accueil. Le Préfet des Ardennes, monsieur Lavigne, accompagné de nombreuses personnalités , a visité les nouvelles installations en novembre 1981 et s’est émerveillé par l’ampleur et la qualité des réalisations. Il souligne : « Ce centre est l’un des mieux équipés. D’ailleurs sa vocation régionale semble s’affirmer d’année en année ».
Au cours de son allocution, monsieur Frezzato a rappelé les étapes successives des travaux d’amélioration réalisés dans le but d’humanisation et pour répondre aux nouvelles exigences en matière de confort et de qualité des soins d’une clientèle qui a changé. A l’origine , il s’agissait de réinsérer dans la vie commune, et surtout au travail, les handicapés victimes d’accidents de la route, du travail ou souffrant de séquelles de la poliomyélite. Mais avec les années, on a assisté à l’aggravation des handicaps traités, à une augmentation très sensible de la moyenne d’âge et à un état de dépendance beaucoup plus important des personnes hébergées.
Après l’amélioration de l’hébergement (transformation des chambres à 6 lits en chambres à 2 lits), de l’amélioration de la sécurité (édification de deux rampes d’évacuation très rapide), travaux réalisés de 1978 à 1979, la troisième étape de cette action d’humanisation vient donc de s’achever.
Les derniers travaux réalisés sont l’aménagement des sous-sols en installations d’ergothérapie, des modifications apportées à la piscine et à la création de 20 chambres individuelles.
Depuis ce centre se perfectionnera ou se modifiera selon les législations en cours. Il demeure un fleuron reconnu et voit son aspect s’embellir par la réfection d’une nouvelle façade plus accueillante avant d’être à nouveau revu et corrigé par une restructuration plus rationnelle dont on peut voir le grand chantier en cours dès 2008.
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