L’école primaire de St Julien (Place Verte)
Ecole de garçons
Comme les maternelles, les écoles primaires de Mézières ont évoluées au gré du peuplement du quartier et des événements liés à la seconde guerre mondiale.
La Ville de Mézières pour la rentrée des classes de 1924 dispose de 3 écoles de garçons situées place du Château, avenue de St-Julien (actuel Lycée Monge) et place Verte. Le nombre des élèves sont les suivants:
-école, place du Château ( Monsieur Justine), 235 élèves répartis dans 6 classes;
-école annexe de l'école primaire supérieure (Monsieur Chaudron), 126 élèves répartis dans 4 classes (actuel Lycée Monge, av de St Julien);
-école St Julien (Place Verte) (anciens lits militaires, non ouverte encore comprenant 4 classes et logements de maîtres.
Si on examine le plan d'ensemble de la ville on remarquera que la répartition des écoles maternelles est judicieuse pour éviter les longs trajets aux tout petits enfants; pour les écoles des garçons, l'école du Château permet d'admettre tous les enfants du faubourg d'Arches, du faubourg de Pierre, du quartier du Theux et de Mézières-Centre; mais cette école appelée plus tard à être désaffectée pourrait être reconstituée avec 8 classes en utilisant le pavillon militaire de l'hôpital (place St Louis) ce qui permettrait d'avoir toutes les dépendances nécessaires pour les bâtiments et cours réservées aux jeux de plein air.
L'école de garçons en 1926, classe de madame Lejeune, le directeur étant monsieur Marcotte
L'école annexe de l'école primaire supérieure des garçons (actuellement le lycée Monge) doit être supprimée et remplacée par l'école de St Julien (place Verte).
À l'école de St Julien, on dispose de 4 vastes classes chauffées par chauffage central, de logement avec jardin pour les maîtres, de préau et d'une grande cour. *
Pierre Boitelet se souvient de sa rentrée en primaire en 1937. Sa classe était alors dirigée par madame Fifils et occupait l’une des deux classes du baraquement que l’on venait d’aménager pour agrandir le groupe scolaire. Monsieur Gérard, directeur, logeait sur place dans l’école en dur où il avait également son bureau. L’autre logement était affecté à madame Fifils. « C’est monsieur Gérard qui nous avait préparé au certificat d’études que nous avions passé à l’école de la Place du château avec d’autres prétendants du canton. »
En 1928 un baraquement provisoire vient compléter le tout. En 1939, on y avait réalisé les abris, coincés entre le baraquement et la rue de Warcq ; Sorte de tranchée couverte dont les élèves devaient la rejoindre dans l’ordre et la discipline à la moindre alerte. Elle était concrétisée par les hurlements de la sirène installée sur le château d’eau**. Le masque à gaz ne les quittait pas, Quelques essais du masque étaient indispensables pour les éventuels échanges. Les tours de tête des bambins étaient distincts et il n’y avait que trois tailles, forcément certains n’avaient pas la tête de l’emploi, elle flottait dedans. Après l’évacuation de 1940, les familles rentraient peu à peu selon les autorisations accordées par l’occupant. L’école occupée par la troupe allemande, les garçons s’étaient installés à l’école des filles, Bd. Henry Bronnert, ce qui posait pas mal de problèmes de places au fur et à mesure des nouvelles rentrées des familles. Malgré ce rapprochement peu commun, les enseignants avaient l’œil et imposaient une discipline de fer.
À Pierre Boitelet de poursuivre : « L’année de la préparation au certificat nous touchions par élèves quatre biscuits vitaminés que nous percevions pour l’ensemble de l’école au Secours national, cours Briand à Charleville. Dix élèves étaient désignés sous la conduite de notre directeur. À l’aide d’une petite remorque à vélo nous transportions les colis pour un stockage dans le bureau de monsieur Gérard. Les biscuits cassés s’ajoutaient à la ration quotidienne, nous l’avions bien compris. Nous laissions tomber volontairement les colis dans l’instant d’éclipse du directeur gagnant son bureau pour ouvrir la fenêtre afin de réceptionner la précieuse marchandise. Le tour était joué. Les corvéables touchaient donc une ration supplémentaire composée de débris de biscuits. »
En octobre 1955, une classe supplémentaire parachevait l’organisation scolaire du lieu, c’était mésestimer la croissance démographique du quartier de Manchester.
* Extraits du journal des délibérations.
** Le château d’eau trônait alors de toute son imposante masse dans l’actuel parking jouxtant la crèche réservée aux personnels hospitaliers.
Les photos de 1951, 1955 et 1959 CE1
En 1958, le registre de délibérations de la ville de Mézières annonce l’arrivée d’une classe mobile et précise :
« La constitution d’un parc départemental de classes mobiles est d’ailleurs une bonne chose dans la mesure où ces classes sont uniquement utilisées d’une façon provisoire pour des dépannages momentanés dans des communes où se manifeste un besoin urgent et passager. Mais il ne faudrait pas que ce provisoire devienne définitive comme ce baraquement qui encombre depuis 1928 la cour de l’école de St-Julien. Cette classe démontable est prévue derrière ce baraquement en question ».
S’il n’y a rien à dire sur les nouvelles écoles, ni sur le projet de construction d’un groupe scolaire « garçons » de 21 classes, à Manchester, dont le Conseil municipal vient de décider la réalisation et qui doit permettre de faire disparaître le baraquement de trois classes qui encombre depuis 1928, la cour de St Julien, il n’en est pas de même pour les autres écoles. Tout d’abord, le projet d’agrandissement (6 classes) de l’école de filles (primaires et maternelles) de Manchester, attend toujours, pour être réalisé, l’agrément du Ministère de l’Education Nationale.
En attendant, les fillettes continuent – comme leurs aînées le firent depuis 1945 - à s’entasser dans des baraquements inconfortables et insalubres de la Place Verte et le mécontentement monte chez les Parents d’Elèves. Le maire de Mézières, Monsieur Hanus, leur a rappelé que la question primordiale est celle des crédits. Monsieur Ninitte (Adjoint au maire et président du Comité) a souligné qu’il y a bien des classes démontables qui ont apporté cette année un dépannage, mais ces constructions provisoires reviennent presque aussi cher que les logements en dur. Il y aurait bien des solutions de dépannage si l’autorité militaire voulait bien remettre à la ville, comme convenu, les logements libres de la caserne Bayard qui pourraient servir à des classes provisoires.
Le 21 janvier 1959, madame Fifils et monsieur Paquin nommés au Conseil Local, représentent l’école de St-Julien auprès de l’Association des Parents d’élèves.
La rentrée de 1962
La rue de Warcq en 1930, à gauche le mur de l'école de garçon, à droite la rue Léon Blum.
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