Ecoles rue de Warcq et place de St Julien

Ecole Barrillon, route de Warcq et école de la Place de St-Julien

Le 1er octobre 1958, le Conseil municipal décide la construction d’un groupe scolaire, route de Warcq. Cette construction est rendue nécessaire par l’accroissement constant de la population scolaire dans le quartier de Manchester en pleine expansion et où déjà cette année quatre classes mobiles ont dû être implantées. A Saint-Julien une classe mobile est ouverte fin septembre, les trois autres, bd Bronnert, seront prêtes dans quelques jours. A Bronnert les élèves s’entassent dans les vestibules dans l’attente de la finition des classes mobiles.

Place de St Julien, les anciens baraquements seront remplacés par un préfabriqué.

Le 2 mai 1959, le Conseil municipal décide de remplacer les bâtiments, on ne peut plus vétustes, de l’école de la Place St-Julien par 4 classes préfabriquées et les 6 autres rue de Warcq. Ces anciens bâtiments servent encore un temps pour abriter les ateliers et les salles de dessins du collège moderne et technique.

Dès la rentrée des classes d’octobre 1960, les écoliers occupent les 4 classes préfabriquées sur l’autre partie de la Place de St-Julien.

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Ecole Barrillon (rue de Warcq)

En 1955/56, monsieur J.M. Bougeard, alors résident dans l'HLM de la rue Dehuz voit se réaliser la construction d'un baraquement de deux classes destiné à l'école primaire de garçons. Il sera détruit et remplacé par des préfabriqués en 1960.

Les 6 classes préfabriquées de la rue de Warcq ouvrent leurs portes également en octobre 1960.

C'est en 1959 qu'elle sort de terre. Comme nous le confirment Marcel Duplayé et Jean Marie Ambroise, instituteurs à la retraite, ayant passé une grande partie de leur carrière à Manchester, "elle abritait, à cette époque, cinq à six classes primaires et maternelles. En regardant par les fenêtres on pouvait contempler les champs, car seul l'HLM rue Léon Dehuz imposait sa façade arrière. En 1967 le premier bâtiment de l'école Hanot est terminé. Les classes déménagent et occupent ce bâtiment tout neuf. Pendant l'année scolaire 67-68, l'école reste vide. Les deux ou trois années suivantes, elle héberge une annexe du C.E.S. Scamaroni. Par la suite, les bâtiments préfabriqués sont démontés puis réinstallés suivant une disposition différente. Ils abritent dès lors cinq à six classes maternelles et primaires."

L'école Barrillon de la rue de Warcq, comme tout le monde la nomme à cette époque n'accueillera bientôt plus que des enfants de maternelle.Elle jouera pleinement ce rôle près d'une vingtaine d'années, construisant l'image qu'on lui connait de nos jours, avec toute la spécificité d'un lieu proche de la population, scolarisant un nombre important d'enfants étrangers.

En 1983, le terminal de restauration scolaire est installé dans les locaux inoccupés. Une quarantaine d'enfants du quartier y mangent le midi jusqu'à la construction, en 1995, du nouveau restaurant scolaire à l'école Hanot.

Une école enchantée...

Cette école, enclavée, souffre de l'ombre portée par l'HLM de la rue Léon Dehuz à l'est, par une barre HLM de la rue Barrillon à l'ouest. Les espaces clôturés, l'un vers le nord par la rue de Warcq, l'autre, plus petit, vers le sud, sont ventilés et éclairés partiellement. L'accès par la rue Barrillon permet aux familles des résidents d'être quasiment sur place pour conduire leurs enfants en toute sécurité. La cour est réduite par l'implantation de deux bâtiments, en préfabriqué de plain pied, qui se font face et dont le plus petit comporte un préau. Dans ce réduit triste et froid évoluent 42 enfants âgés de 2 à 6 ans.

Nommée directrice depuis 3 ans, madame Dehas Suzanne, avait professé comme institutrice pendant 15 ans en souffrant terriblement de cet environnement peu réjouissant. Elle profite de sa nouvelle fonction et des aides apportées par le Projet d'Action Éducative, de l'argent de la coopérative et des bras des techniciens de la ville pour enfin inonder cette grisaille de couleurs à dominante soleil. Ces trois années sont consacrées à ce thème majeur "Soleil, soleil, soleil..." C'est-à-dire, à 700 heures de travail en dehors des horaires scolaires. Elle est aidée pour cette immense tâche par madame Dubois, agent d'entretien, par quelques parents d'élèves et surtout, c'est là le plus important, par les nombreux élèves volontaires qui croient à ce projet et y participent pleinement et joyeusement, y compris les trois enfants de la directrice. Pour l'élaboration, madame Dehas passe de nombreuses heures à la bibliothèque municipale cherchant tous les ingrédients dont se sont inspirées les différentes cultures du monde entier sur le thème soleil. Elle y associe des compositions libres, sous forme de jeux à la façon de Fernand Léger, ayant pour sujet : "La citoyenneté en ZEP." Qu'elle fera naître en réalisant une grande fresque sur le mur du préau, une farandole où des enfants font le tour du soleil en se donnant la main. Chaque silhouette représente l'un des enfants dans son jeu favori, créée librement par lui-même dans la posture qui le caractérise le mieux. Cela donne un ensemble cohérent, plein de vivacité et de teintes harmonieusement composées.Cet assemblage a le mérite de remplacer les affichages sauvages, parfois agressifs et souvent moralement douteux, significatif d'une société en mal être.

Devant la farandole : Fatima, Majida, Ouarde, Pempe et madame Dehas.

En juin 1996, les œuvres sont composées, les murs et panneaux d'enclos, du préau, des bâtiments scolaires, sont imprégnés de couleurs vives, gaies et ornées de petits panneaux en contreplaqué imitant le soleil dans toutes ses diversités culturelles. Même un arbre mexicain, appelé aussi Totem, en contreplaqué, masque le poteau d'éclairage de la cour protégeant ainsi les écoliers des inopportunes rencontres avec l'obstacle lors des jeux quelque peu violents.

A genoux : les enfants Dehas, Maxime et Séraphine. Debout : Fatima, Majida, Pempe, Ouarde et madame Dehas.

Déjà des critiques s'élèvent, des riverains haussent les épaules devant ces "barbouillages", d'autres, partisans du moindre effort, s'offusquent devant le temps perdu à des broutilles sans intérêt. Libre à chacun de penser ce qu'il veut, mais au moins cela a le mérite d'occuper une jeunesse ardente à des expressions manuelles qui ont peut-être engendré en eux le goût de la convivialité, de la créativité partagée ou échangée où chacun donne le meilleur de lui-même sans nuire à autrui.

La fin de l'année scolaire est marquée par un voyage à la Cité des sciences à Paris, qui malgré un temps exécrable sera une belle journée passée en communion totale parents, élèves et enseignants.

Madame Dehas, satisfaite, quitte le département pour une mutation sur sa demande pour un retour aux sources à Montpellier. Elle n'aura sans doute pas le besoin d'exprimer ce qui lui manquait le plus : le "Soleil". Je pense que les élèves dans l'avenir garderont de cette enseignante un souvenir heureux et plein de lumière.

A l'occasion de la fermeture de cette école, la Maire-adjointe Aude-Fromage exprime ses sentiments :

"J'ai pu, sur le terrain, me rendre compte de la spécificité de ce lieu. Cette école fait partie de l'univers des habitants. Elle est proche de la population. C'est un petit "Cocon" à la fois lieu de rencontre des familles, d'intégration et de brassage des cultures qui assure son rôle social. Cette petite structure, avec son côté affectif, est vraiment une école de proximité qui compte pour les gens. La personnalité des enseignants qui se sont succédé dans cette école a joué un rôle important dans ce contexte particulier. Le côté pervers de cette situation est sans doute le caractère un peu fermé, replié sur soi-même que peut percevoir un observateur extérieur. L'accueil des enfants et des familles dans un esprit d'intégration à la vie sociale est une des missions de l'école, mais c'est aussi synonyme de communication, d'ouverture sur le quartier, sur la ville..." MB

A gauche : La rue de Warcq derrière les tuyas. A droite : Vue de la cour depuis l'entrée rue Barrillon.

Les préfabriqués vieillissent mal malgré les travaux de replâtrage qui tentent de leur donner une nouvelle jeunesse.La tâche est devenue trop lourde, les coûts des travaux de maintenance et de fonctionnement de ces bâtiments sont vraiment élevés. Pour accueillir un public il faut les mettre aux normes, trop cher ! Ils seront démontés à la fin des classes de 1998, et sur cet emplacement vide un parking sauvage l'occupera, puis enfin à la satisfaction générale, un petit parc d'attraction pour les enfants des immeubles proches.

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