f) Fascia et respiration

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Dans une situation de stress, vous avez sûrement déjà entendu ou dit vous même : "Respires par le nez!"

Inspirer par le nez a effectivement une fonction calmante. De plus, elle régularise la température du cerveau et exige moins d'effort musculaire que par la bouche. Inspirer par la bouche demande 25% plus d'effort de la part du coeur.

Soyez ZEN et inspirez par le NEZ ! (même lettres, mais inversées)

Améliorer la façon de bouger conditionne la qualité de vie, la longévité, et la polyvalence de notre corps. Les mouvements mettent en jeu des muscles, des articulations, et la respiration. La fluidité et l’adaptation de tous les mouvements (gestes, efforts habituels et mouvements sportifs) dépendent de la qualité des enveloppes tissulaires du corps (fascia). Lorsque ces enveloppes sont rétractées ou raccourcies, les mouvements sont freinés ou mal réalisés. Ainsi, s’explique une part du vieillissement de la fatigue ou des souffrances du corps.

Un geste est un ensemble de mouvements réalisés en vue d’une finalité. Les composantes du geste :

· la respiration,

· la nécessité de garder l’équilibre,

· la recherche d’une efficacité et d’une précision du geste,

· la nécessité de poursuivre l’effort pendant un certain temps, mettent à contribution d’une façon simultanée un ensemble de structures (fascias, muscles, os et articulations).

Les structures psychiques conditionnent en premier lieu les mouvements du corps en général ; ceux-ci modèlent à leur tour les tissus mous et influencent les formes du corps. Dans cette suite de dépendances, la respiration est un point d’articulation et d’équilibration entre les composantes psychiques et moteurs. Pour cette raison, l’étude de la respiration et sa réintégration éventuelle sont au centre du processus de réorganisation des habitudes de mouvements.

Les tissus, dont sont formés les muscles et les enveloppes du corps (fascias), retiennent les images des mouvements habituels par une lente modification de leur texture, de leur longueur et de certaines qualités telles que l’extensibilité. Ces transformations physiques altèrent parfois la forme du corps et son aisance. Dans ces cas, elles emprisonnent le mouvement et empêchent son adaptation à des situations nouvelles. Il y a donc un « repassage » des plis adoptés par le corps qui doit être envisagé pour permettre le rééquilibrage des structures du mouvement.

L’aisance et l’amplitude des mouvements respiratoires au repos dépendent de la façon dont s’équilibrent « au repos » les tensions des muscles du tronc et des fascias superficiel et profond… les muscles du tronc et leurs fascias haubanent par leur longueur « de repos » et maintienent dans une position donnée, avant même tout mouvement particulier, la colonne vertébrale, les côtes, le sternum et les omoplates. Les rétractions musculaires et fasciales ont un rôle décisif et permanent sur les mouvements en général et la respiration en particulier.

    • Crispation musculaire ou contracture : maintient temporaire de la contraction du muscle, due à une élévation du tonus musculaire de repos.

    • Rétraction musculaire : raccourcissement permanent de la longueur de repos du muscle et de ses enveloppes (fascias).

Les comportements de crispations musculaires précèdent souvent les rétractions musculaires et fasciales.

Il n’est pas possible de modifier d’une façon immédiate la forme habituelle du mouvement respiratoire. Sur quelques temps, on peut réorganiser les règlages des longueurs musculaires et fasciales. Il s’agit pour cela de rendre leur mobilité, leur souplesse et leur longueur aux tissus rétractés, puis de conserver ces qualités par le recentrage de la respiration.

Source: Économie du geste, fascias et mouvement, p.9-11 et 43, 1989 ; Patrick Germain.

Car plus que tout mouvement

la Sagesse est mobile ;

elle traverse et pénètre tout

à cause de sa pureté.

(Sg 17 24)