b) Adolescents

Le massage de l'adolescent : mode d’emploi…

Les enfants savent très tôt que la DPJ est là pour les protéger des abus de tous genres et que ceux-ci sont condamnés par la loi. Ils apprennent ainsi à se méfier du toucher des inconnus. Bien que de 0 à 5 ans les câlins soient prédominants dans la relation avec ses parents alors que l’enfant découvre son identité sexuelle, les contacts physiques sont moins présents, en particulier avec le parent du sexe opposé. Le jeune reste ainsi pudique et peu enclin aux rapprochements, souvent jusqu’à ce qu’il redécouvre le toucher dans une relation intime, voire sexuelle avec un de ses pairs.

Le massage des ados ne requiert pas de manœuvres ou de protocoles spécifiques, bien que la massothérapie puisse atténuer l’anxiété, les difficultés d’endormissement et aider à l’intégration d’une nouvelle image de soi. Masser un ado demande d’abord une compréhension de ce qu’il vit et ressent, de ses rythmes de vie. Les changements physiologiques, psychologiques, et sociaux, les besoins et les manques de sommeil sont au cœur de la vie des adolescents. Alors que ces enfants devenus grands se sont éloignés du sens du toucher, comment faire pour communiquer avec eux et les aider au mieux à vivre cette expérience de proximité lors du massage?

Il est essentiel que le thérapeute aime travailler avec cette clientèle car ses sentiments et malaises se feront sentir au travers de la relation. Il doit s’écouter lui-même pour aider efficacement. Son attitude est un facteur primordial. Il est très important de rester sincère, authentique et respectueux. Être attentif à ce que vit l’adolescent et à ce que cela fait ressurgir en lui. Créer un espace-temps suffisant pour que le jeune ait le sentiment qu’il peut prendre la parole. Le temps alloué au questionnaire santé est limité. Le thérapeute doit profiter du moment où le client est accueilli pour créer tout de suite un lien de confiance. Il doit aussi laisser de la place à la discussion durant la séance car le silence, s’il permet de s’intérioriser, n’aidera pas l’ado à comprendre ses réactions car il a peu d’outils pour les analyser, dû à son manque d’expérience du toucher. La relation d’aide, c’est aussi l’accompagner dans cet apprentissage. Éventuellement, l’ado pourra faire l’expérience de la détente dans le silence, mais pour son premier massage, relaxer pourrait ne pas être son premier besoin. Sans glisser dans les stéréotypes, le garçon consulte davantage pour des raisons liées au sport ou pour une douleur localisée. La fille ado consulte davantage pour se relaxer.

Les émotions suscitées durant le massage peuvent produire plusieurs réactions physiques chez le jeune. La gêne, la pudeur, l’inquiétude et la méfiance peuvent amener une raideur générale du corps, des tremblements, une hypersensibilité et une présence accrue à ce que fait le thérapeute. Ce dernier pouvant aussi vivre un malaise s’il n’est pas préparé à ces manifestations. Il est préférable d’aviser l’ado que le massage provoquera des sensations et des émotions qui sont normales car nouvelles et inconnues, et surtout qu’il peut en parler en tout temps.

Le corps est le premier point de repère de l’existence humaine. L’adolescent, n’ayant plus les mêmes repères, doit se redécouvrir. Le thérapeute doit se rappeler qu’il l’aide à expérimenter le toucher d’une façon nouvelle et qu’il est en train de semer les graines pour que petit à petit, en s’acceptant tel qu’il est, l’estime de soi et la conscience du corps puissent tranquillement germer en lui.

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