b) Vision thérapeutique

Règle de fonctionnement

Éthique, Confidentialité, Respect, Écoute, Empathie, Non-jugement, Espoir et Droit au silence.

En plus du code de déontologie profesionnel de la FQM, voici trois concepts clefs qui orientent ma pratique quotidienne...

1) Prendre en charge/Prendre soin vs Donner des soins

Selon Jack Blackburn, massothérapeute, « lorsque nous prenons soin (to caretake) de nos clients, nous assumons la responsabilité de la guérison. Lorsque nous leur donnons des soins (to caregive), nous les soutenons à assumer la responsabilité pour leur propre guérison ». Cette nuance d'attitude est très critique à mes yeux. Dans ma pratique quotidienne, j'encourage donc mes clients à prendre soin d’eux-mêmes. Je les accompagne en leur donnant des soins manuels qui touchent des besoins fondamentaux tels que respirer, bouger, l'estime de soi, la santé, la paix, le sens, le contact, l'union et ce, dans une perspective de responsabilisation et d’autonomisation, voire de développent personnel durable... de savoir-être!

2) Traiter vs Être au service

Prendre soin du symptôme qui surgit en le traitant (soigner, résoudre, soulager, opérer, prescrire…), est un thème commun pour les professions d’aidants conventionnels généralement formés pour faire avec des moyens tangibles et quantifiables, et non pour être à l’écoute d’enjeux moins palpable et subtils qui impliquent davantage ce qui est invisible que ce qui est visible. Le traitement est souvent un côté inconscient ou caché de la massothérapie. Parfois, on l’enseigne dès nos débuts à l’école de massage. Le curriculum mettant l’accent sur les pathologies et les techniques pour les régler. Le massage s’intégrant dans le système médical conventionnel, on nous demande donc de plus en plus de traiter et de prouver que nous traitons... Belle affaire !

Selon Dr Rachel Remen, « être au service (to be of service) diffère de traiter (to fix). Lorsque je traite une personne, je la perçois comme partielle (broken) et cet état me commande d’agir. Lorsque je traite, je ne vois pas l’entièreté de l’autre et je ne fais pas confiance en l’intégralité de la vie en lui. Lorsque je le sers, je vois et fais confiance à cette intégralité. C’est ce à quoi je réponds et collabore. Il existe une distance entre nous et qui que ce soi que nous traitons. Traiter est une forme de jugement. Tout jugement crée de la distance, une déconnexion, une expérience de différence. Dans le traitement, il existe une inégalité d’expertises qui peut facilement devenir une distance morale. Nous ne pouvons pas servir à distance. Nous pouvons seulement servir ce à quoi nous sommes connectés profondément, ce que nous sommes prêts à toucher. C’est trop facile de sauter dans le mode traitement, tel manger une friandise, c’est sucré mais ça ne dure pas longtemps ».

3) Bien-être, Mieux-être vs Savoir-être

Le bien-être est un état qui touche à la santé, au plaisir, à la réalisation de soi, à l'harmonie avec soi et les autres. Quant au néologisme mieux-être, il est une sorte de comparatif de bien-être, un état encore plus heureux. Finalement, le savoir-être est encore plus inclusif puisqu'il est la maîtrise d'actions et de réactions adaptées à l'environnement humain et écologique (préservation de l'environnement, hygiène, empathie, contrôle émotionnel, contrôle comportemental, responsabilisation, actions pro-sociales, coopération, discours autocentré (langage "je"), gestion des conflits, communication non-violente, etc.).

C’est ma profonde intuition que les hommes et les femmes qui entretiennent la dualité, voire la pensée binaire qui exclut (c'est bien ou c'est mal, juste ou injuste, blanc ou noir...), se sont séparés de soi, des autres et de la nature et souffrent de mal-être, de malaises (dis-ease, en anglais) et de conflits. Consciemment ou non, en se coupant de l’environnement humain et écologique, ils souffrent d'isolement, de non-appartenance et sont désunit. Ils se sont désensibilisés, voire déconnectés des réalités intérieures et extérieues, de l'interdépendance et de la reliance : c'est l'érosion du savoir-être inclusif. Ils se sentent non responsables et non solidaires des conséquences plus ou moins néfastes que leurs habitudes de vie engendrent à eux-mêmes, à d'autres êtres humains ainsi qu'à d’autres espèces. Par conséquent, je crois que nous aurions tous avantage à pratiquer la pensée complémentaire, globale, voire holistique, qui inclut afin de se sentir uni avec soi et les autres et notre environnement, d'être rassembler et de savourer la merveille d'être en vie ensemble. Finalement, c'est notre quête commune de paix intérieure profonde, voire du bonheur!

Conclusion

Autant soucieux de la planète que de l'individu, autant soucieux de l'être que du faire avec maïtrise, du comment et du quoi, d'un climat relationnel de confiance, d'un toucher calme, bienveillant et respectueux, je mise sur mon savoir-être inclusif, ma pensée complémentaire, une pratique éthique et déontologique de la massothérapie pour créer un lieu sécurisant de rencontre vraie entre deux êtres.

Je suis donc au service des petits et grands qui cherchent à satisfaire leurs besoins d'unité, de paix et de santé globale tous localisés au centre d'un savoir-être ensemble.