Toujours à la recherche du mouton à cinq pattes. Je fus comblé quand j’ai récupéré ce boombox hors norme et très rare. En effet il embarque pas moins de 7HP !
Un peu d'histoire. La société AIE (Asian International Electronics) est une société chinoise implantée à Hong Kong depuis les années 70, spécialisée dans la fabrication de postes de radio. Au début de 1978, l'enregistreur de cassette radio Williamsons Enviro Stereo 2000 à six bandes et 7 haut-parleurs d'AIE a remporté le prix du nouveau produit électronique ainsi que le prix du produit le plus remarquable de l'année au concours des nouveaux produits de Hong Kong de 1978 organisé par l'Association des fabricants chinois (CMA). Vous pouvez vous réveiller.
Il est vraiment très sale ! L’arrière est d’abord démonté puis la partie supérieure qui intègre les potards et commutateurs. Ensuite c’est tout l’électronique qui est retiré en enlevant simplement 4 vis et en dévissant la prise casque en façade.
Remarquez la connectique ultra complète et déjà en RCA.
Je constate que l'antenne est nase et qu’un des axes de la trappe à cassette est cassé mais on verra plus tard : d’abord un bon nettoyage au liquide vaisselle ! Pour l’arrière, il me faut d’abord retirer l’énorme HP de basse et idem pour la façade, les 6 HP sont facilement enlevés bien que collés au support.
Vous avez bien compté : 7 HP.
Tout l’intérieur est retiré et ça pèse sacrément lourd. Je commence déjà par retirer les boutons des commutateurs et leur cache poussière pour nettoyage, je décrasse aussi tout ce que je peux à la lingette.
Puis je me tourne à nouveau vers la façade dont la trappe est endommagée. Chose classique, un des axes est donc cassé et je retrouve le morceau à l’intérieur. Comdab, je commence par recoller à la Super Glue puis je consolide la réparation en fixant un morceau de lame de cutter (très fin mais très rigide) avec une colle bi-composant type Araldite. Je suis sûr que cela va tenir le choc.
On lâche rien !
Il est temps de s’intéresser au lecteur cassette mais avant je bombe à gogo, pour éviter de graisser accidentellement la future courroie. D’emblée, ce lecteur impressionne car il est presque entièrement en métal. L’unique courroie (hors celle du compteur ) est passablement détendue. Après avoir nettoyé les poulies, idler tires et le pinch roller, je commence par essayer une première courroie et le résultat est pas mal selon le software Musical tuner. Mais par acquis de conscience, j’en essaie une autre légèrement plus grande et là c’est le top, une stabilité de lecture époustouflante car le curseur ne bouge quasiment pas. Il ne reste plus qu’à caler sur 3000 Hz.
Pas beaucoup de plastoc !
Par curiosité, je branche un casque juste pour voir. Tout à l’air OK sauf les basses. Le potar semble complètement inopérant. Par chance, j’en possède un identique et neuf (100 K B) mais le changement va-t-il régler le problème ? Je croise les doigts. Nouvelle écoute au casque : idem. Je me décide à brancher le boomer pour voir : ça marche ! Bizarre que ça ne modifie pas les basses en écoute casque mais j’imagine que le poste a été conçu comme cela. Par économie, je remonte le potar d’origine qui n’est donc plus mis en cause.
Il est temps de nettoyer la façade afin de remettre en place les autres HP. La plaque d’alu en façade supportant le logo se décolle un peu mais le problème est vite réglé avec une colle sans solvant et quelques épingles à linge.
Passons à l’antenne. Un épave de Sony m’en fournit une qui pourrait faire l’affaire. Elle est un peu longue mais ça ne gêne pas. Je la maintiens en place avec l’incontournable pistolet à colle.
Voilà, il est temps de finaliser le remontage de ce radio cassette hors du commun, encore quelques vis et c’est terminé. Presque terminé. Maintenant que tout est remonté l’autostop se déclenche en permanence. Le levier qui appuie sur la bande est sans doute légèrement tordu d’où le problème. Je me contente d'en couper un tout petit morceau avec un cutter pour régler le problème.
Autre soucis le son. L’azimut a besoin d’être réglé mais la vis est inaccessible. Je me décide donc à percer le cadre en aluminium qui entoure la trappe. Je peux vous dire qu’il y a presque 2 mm à percer ! La plaque de la trappe est aussi de la même épaisseur. L’azimut peut ainsi être réglé aux petits oignons. Enfin je remarque un dernier problème... Quand je lance une cassette, le son met plus d’un seconde pour arriver. Mes connaissances en électronique sont proches de zéro mais je me dis que cela peut raisonnablement être un problème d’alimentation. Je décide donc de redémonter l’arrière pour voir les condos que je pourrais changer ? La carte est heureusement accessible sans avoir à tout virer ? Je décide de changer les 4 plus gros, on verra ce que ça donne soit 2 de 2200uf et deux de 4700uf, le tout en 16V. Problème résolu. Reste à remonter l’arrière et on en parle plus.
Mieux vaut repérer avant tout changement...
Commençons par l'équipement. On voit bien que ce boombox est apparu un peu avant les 80's : le lecteur cassette avec son simple autostop à levier ainsi que la profusion d'alliage (boitier, boutons, commutateurs, trappe) semble le confirmer. On retrouve donc 6 gammes d'ondes et la réception en FM est vraiment excellente. La poignée de transport possède trois crans (relevé, arrière, avant) ce qui est tout de même assez qualitatif. Enfin la connectique arrière est hyper complète avec déjà du RCA mais pas d'entrée line-in). On note deux particularités avec ce modèle destiné au marché européen : il n'y a pas de voyant indiquant le fonctionnant et n'apparait non plus un commutateur permettant d'inverser sur les canaux (à la place c'est mono/stéréo). Bien sûr, on termine par l'essentiel, la fonction enviro ! A priori, on se dit que ce sont les HP latéraux qui donnent cet effet spatial mais est-ce vraiment le cas ? Que ce soit en mode enviro ou pas, les 7 HP sont fonctionnels et ce mode donne surtout un son plus détaillé et présent tel un loudness. Pour moi l'enviro apporte donc un plus quand l'auditeur se déplace latéralement par rapport au boombox ou si un large auditoire se trouve autour. Dans ce dernier cas OK, mais rien qui ressemble à l'effet spatial ou wide que nous connaissons : on ne parle pas donc pas de la même chose. En tout cas, on en peut qu'admettre que ce n'est pas un effet virtuel. Le son est vraiment propre et ne se dégrade pas même à fort volume, les basses sont très présentes mais sans excès, mais vous pouvez toujours placer le ghettoblaster contre un mur pour augmenter le "boum boum". On a l'impression d'une forte réserve de puissance et sans doute il est possible d'agir sur ce paramètre grâce aux diverses résistances variables accessibles. Mais ne disposant pas du service manual, je préfère ne pas aller plus loin pour l'instant. Quant au design, il montre lui aussi qu'on se situe aux lisières des 80's : on aime ou on aime pas mais on ne peut pas être insensible à cette parfaite cohabitation entre plastique et alliage. Mention spéciale pour la trappe à cassette "en massif". D'ailleurs il faut faire très attention quand vous l'ouvrez car il n'y aucun système d'amortissement et le ressort envoie le bois : cela explique sans doute l'axe de charnière cassé. Je termine par un oubli : la magnifique notice de l'appareil que j'ai eu la chance de récupérer : en couleur et papier glacé, c'est beau ! Ben voilà, très satisfait d'avoir mis la main sur un radio-cassette bien vintage et hors norme.
Recto
Verso
So vintage...
Le bouton rouge permet de vérifier le niveau des piles et les boutons rotatifs ajustent le niveau d'enregistrement en mode manuel
Tellement classique...