Aimor est une société japonaise apparue dans les années 60 et toujours en activité. Elle a fabriqué tout une gamme de boombox dont de très beaux modèles comme le ST-808.
L’Aimor ST-803SL est un boombox d’entrée de gamme, assez inclassable car il possède certaines caractéristiques qui font tout son charme. Ce poste est arrivé de Hollande, HS et à bas prix. D’un point de vue esthétique, il était un peu défraîchi notamment le plastique transparent de la radio. Du point de vue technique la cassette ne fonctionnait pas et les potars scratchaient à mort. Je démonte l’Aimor et constate tout de suite l’absence de tweeters (ça sent le bas de gamme), il y a qu’une simple paire de HP, ce que je n’avais jamais encore rencontré sur un boombox stéréo de ce gabarit (52 cm x 29 cm).
Démontage. Un des caches HP est endommagé et je remet en place la partie centrale avec l’aide de mon pistolet à colle. Je dépoussière l’intérieur du poste et retire tout ce qui s'y trouve.
Le lecteur cassette est basique mais Il se dégage malgré tout une impression de solidité grâce aux touches en alliage qui semblent indestructibles. Hélas, la bague qui accueille l’axe du cabestan est en partie cassée (sans doute l’œuvre d’un précédent réparateur…). J’utilise un peu de colle bi-composant afin que le cabestan puisse être correctement guidé. Après un changement de courroie et un réglage de vitesse, le lecteur cassette est opérationnel et le système autostop fonctionne aussi (pas full, ce qui conforte le côté bas de gamme). Dernier soucis technique que je constate : le vu-mètre est HS, et je le remplace par un modèle un peu plus gros que j’arrive à faire tenir avec le pistole à colle. Le vu-mètre est dédié au niveau d’enregistrement et des piles mais pas au tuning radio. Je termine avec un dernier coup de bombe nettoyant contact un peu partout.
Notez la présence du pied à coulisse qui ne sert à rien dans cette réparation, mais ça fait vraiment pro. Mais où sont donc les tweeters ?
La façade va changer de couleur c’est décidé : gris clair et gris foncé pour le contraste. Jean-Jacques acquièse. Le résultat est honnête mais le plus pénible fut de masquer. Ensuite j’ai changé le plaque transparente des stations par une plaque de verre plus classieuse et pas ruineuse (40 centimes). Il est temps de tout remettre en place, sans trop de difficulté.
Méthode de masquage type Dexter
Terminons par un descriptif sans compromis du bestiau. Les entrées et sorties sont nombreuses : entrée phono en RCA, sortie pour HP en jack, un DIN record/play. Les boutons et commutateurs sont peu nombreux et on notera l’aspect particulièrement mastoc du sélecteur de fréquences. Hélas, il n’y qu’un seul bouton rotatif graves/aigus (pas cool pour le son). Quelques détails ont aussi attiré mon attention : le cordon d’alimentation n’est pas amovible et un petit logement est prévu pour pouvoir le ranger. On trouve aussi un commutateur AC/DC qui prouve encore l’âge avancé de ce boombox car sur l’immense majorité des postes cassette la bascule se fait automatiquement. Enfin, dans le cache des micros, se trouvent un led rouge « sound level » qui s’allume quand le volume est élévé (mais à quoi ça sert ? Protéger de la surchauffe ?). Le son est correct en radio, la réception est d’ailleurs d’excellente qualité, mais en mode cassette, c’est moyen, le son est métallique, les aigus sont à la traîne et c’est bien normal car il n‘y a pas de graves/aigus séparés.
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Bon, ce boombox n’a donc rien pour lui ? Mais si : son look d’enfer typé cartoon ! les caches HP sont sympas, L’échelle des stations est magnifique et j’adore l’inscription mensongère « jumbo sound » qui nous promet un déchaînement (bien hypothétique) de watts, de sifflements d’oreille et de voisins irascibles. Je vote à la majorité absolue l'intégration de l’Aimor ST-803SL dans ma collection.