Retour aux fondamentaux avec ce magnifique boombox. Touché à très bas prix, j’ai aussi la surprise de découvrir que la lecture cassette fonctionne. Mais bon, il vaut mieux démonter le matos pour anticiper une future panne. Déjà, la façade tient principalement avec des vis latérales ce qui n’est pas courant. L’intérieur est bien rempli ! Je commence par donner un coup de soufflette pour virer la poussière puis j’envisage de nettoyer les caches-bobine des HP. Pour accéder aux tweeters, je suis obligé de déplacer le tuner ce qui me permets également de nettoyer l’échelle des stations. Pour moi tout va bien Jusqu’ici :-)
J'aime quand le cache-bobine étincelle.
Passons maintenant au lecteur cassette mais avant d’attaquer, je donne un coup de bombe à tous les potars et commutateurs qui sont très nombreux. Mieux vaut faire d’abord cette opération pour ne pas lubrifier involontairement les courroies. Quelques vis permettent de désolidariser le lecteur de la façade, mais je suis condamné à le garder connecter à l’électronique car il n’y pas de fiches à débrancher. Le système d’amortissement de la trappe est assez similaire à l' Aiwa TPR 990 avec sa ficelle et sa poulie "ralentisseuse".
Je démonte la plaque noire se trouvant juste derrière la cassette ce qui me permet d’accéder à l’unique idler tire du mécanisme. Il est dégraissé à l’acétone et j’en profite aussi pour lubrifier les parties en mouvement. Je remets la plaque en place puis je passe au derrière du lecteur qui porte le switch record/play. Gros plan sur cette plaque, d'une épaisseur incroyable compte tenu de sa simple fonction d'enjoliveur
2 mm ! Aujourd'hui ce serait à peine 0.3
Le switch record/play est bombé généreusement au WD40. La courroie principale est simplement dégraissée tout comme les poulies. Je le précise rarement même si je le fais toujours : je nettoie et lubrifie aussi le compteur de bande, dont la courroie est, comme toujours, en parfait état. Il est grand temps de remettre le lecteur en place, ce qui se fait promptement. Il semble donc bien fonctionner, et je me dis que la restauration va vite se terminer.
Mais je n'en ai pas encore fini avec le lecteur, car je m'aperçois qu'une des touches se s'enfonce pas. Mais plus de peur que de mal, c'est une des pates qui est légèrement tordu et qui ne peut donc pas s'enclencher correctement. Un petit coup de pince et tout s'arrange. Le lecteur est donc remis en place, mais j'ignorais que j'aurais encore à le démonter...
Maintenant la grosse tuile ! Le tuner est HS. Il y a bien du souffle mais je ne capte strictement rien, notamment en FM. Un boombox sans FM ca craint. Je chausse ma paire de lunettes grossissantes pour examiner l’état des pistes. Je tombe sur une qui est coupée à deux endroits, mais d’une façon très propre comme si cela avait été fait exprès. Pensant avoir trouvé la solution, je fais un pont avec un morceau de fil mais hélas rien de concluant. Totalement par hasard, je touche avec ce même fil la patte d’un condensateur à proximité. Miracle, la FM renaît à la vie ! Si c’est pas du bol ça ? Surtout sans service manual (introuvable).
Hélas, le tuner n’a pas fini de me prendre la tête. Le string s’est coupé brutalement et tout s’est déroulé d’un coup. Alors là attention, c’est du pénible. Généralement, pour remplacer ce qui ressemble à du fil de pêche tressé, il suffit de fixer la première extrémité du brin à la roue et de suivre toutes les poulies.
Le genre de situation à éviter si possible...
C’est ce que j’ai fait mais dans ce cas, l’indicateur de fréquence ne couvre pas toute la distante 88 à 108 MHz. Il faut donc gagner en distance mais comment ? Les concepteurs de ce radio-cassette ont donc prévu deux poulies doubles qui permettent d’augmenter le braquet. Bref que du bonheur pour déterminer le nombre d’enroulements... Une vraie bonne galère, qui a bien ralenti la finalisation de cette restauration. J’arrive à trouver le bon réglage après de multiples essais : 5 tours sur le petit diamètre et 3 tours sur le grand pour la première poulie et l’inverse pour la deuxième…
J’ai oublié de vous préciser que le string a été remplacé par du fil de pêche tressé de chez Décathlon, référence Caperlan TX4 diamètre 0.35 mm à 20 euros la bobine. Cela paraît cher mais après avoir comparé sur Amazon, c'est une bonne affaire. Il est possible de d’utiliser du fil de pêche classique mais il conserve une relative rigidité qui ne facilite pas le montage. Donc le tuner marche nickel et je peux tout remettre en place dans la façade. Revenons maintenant au lecteur cassette, fonctionnel, mais au niveau du son ? Je lance une cassette compil années 80 : le son est très étouffé d’un côté. La tête a l’air vraiment très très encrassée et elle est d’abord nettoyée à l’alcool ménager puis un petit coup de Miror lui redonne son cachet d’antan. Le son est déjà nettement mieux et le réglage de l’azimut permet de retrouver un parfait équilibre entre gauche et droite. Bon, ca sent la fin non ? Toujours pas. Je n'ai pas vérifié l'autostop : marche pô ! C'est hélas habituel avec ce système basique à levier. Il me faut enlever le cabestan pour constater que la came en plastique est sans doute usée et le cabestan ne peut plus agir sur elle. Je me contente de coller un morceau de serflex pour que tout rentre dans l'ordre.
Pour finir, Je décide maintenant de nettoyer l’arrière du ghettoblaster et c’est à ce moment que je constate que les antennes sont dépareillées. Rien de bien méchant mais quand même ! Je fouille dans mon stock mais je ne trouve rien de similaire. Le lendemain, durant un vide grenier, je tombe sur un genre de transmetteur sans fil pour microphone, doté de deux antennes. J’embarque le matos pour 4 euros et j’ai bien fait car les antennes sont parfaites pour le radio-cassette : encore un coup de bol. Voilà, il ne reste plus qu’à mettre en place les nouvelles antennes et à fixer l’arrière pour clôturer cette restauration qui n’a que trop duré, à cause d’un tuner malmené par l’ancien proprio.
Un grand merci au Wavy WR-1001 !
Ce radio-cassette me plaît particulièrement de par son design terriblement boomboxien : touches d’alliage qui contrastent avec le noir des HP, tweeters ronds cerclés, multiples commutateurs… Une vraie réussite. Il a un frère jumeau, le STR-460 mais il est moins joli car de fausses vis disposées autour des boomers font un peu mastoc. En terme de fonction, y’a po grand-chose : pas de loudness, pas de recherche des blancs, simple autostop, entrée phono… La connectique est en DIN, même la prise casque mais rien d’étonnant à cela car ce ghettoblaster était clairement destiné au marché allemand, les inscriptions le confirment. Concernant le tuner, la réception est extrêmement bonne et pour le son, c’est à l’image de ce boombox : nickel. C’est très détaillé, et les basses sont présentes malgré l’absence de loudness. Au suivant.
Sans fioritures mais classieux.
En allemand, balance se dit balance.
Une connectique 100% teutonne.