Plus d’un an qu’il traînait dans ma remise… Il faut dire que j’avais galéré pour le démonter et qu’il était criblé de projections de peinture. A l’époque j’avais donc tenté de le démonter mais je ne pus y arriver qu’en cassant le logement d’un filetage. Il restait donc une vis à enlever mais l’ancien proprio avait enfoncé un bout de plastique cylindrique dans l’orifice, et je n’avais pas soupçonné qu’il y avait kekchose derrière. Je commence par enlever cette pièce rapportée avec un coup de perceuse.
Vicieux ce bout de plastoc noir... Notez toutes les taches de peintures, sans doute dues à l'application au rouleau.
Tout a l'air assez propre mais c'est loin d'être le cas.
Je nettoie la façade en virant les deux boomers. Mais il reste les deux tweeters type piezo qui sont collés dans leur logement : mieux vaut donc les laisser en place car c’est trop fragile. La façade part donc en immersion plusieurs heures afin de faciliter le décollement des centaines de points blancs présents un peu partout. J’arrive à enlever le plus gros et la façade est finalement en assez bon état, je me livrerai aux soins esthétiques à la fin. Ceux qui suivent diront « et les tweeters ? IIs ont résisté à l’eau ? Bonne question, je n’en sais rien, on verra plus tard.
Passons ensuite aux entrailles : beaucoup de crasse à l'intérieur. Je comptais attaquer de réparer mais il y a aussi de la peinture sur l’arrière et avec cette couleur marron sombre, ça ne le fait vraiment pas. Il faut donc tout virer pour mettre aussi à tremper. Tout vient assez facilement car ce sont des connecteurs qui relient les différents éléments, j’ai juste eu à dessouder les deux fils du logement des piles.
Hélas, je m'aperçois que l'axe du commutateur des gammes d'onde est cassé : pénible mais ne c'est pas la priorité. Le lecteur cassette a droit aux premiers soins, l’arrière est démonté pour accéder aux courroies. Le mécanisme ressemble beaucoup aux Sharp gf-500 et 9500 que je possède. Les deux courroies carrées sont changées (une avait disparu) mais la courroie principale a été conservée. C’est un peu galère de changer les courroies mais avec la bonne méthode et un crochet, ça passe crème comme dirait Pierre Ménès.
Ensuite, je reconstitue le boombox hors coffret afin de pouvoir ajuster la vitesse se lecture. Le software m’indique 2950 Hz tandis que le curseur reste quasi immobile… J’aime ça et avec un coup de tournevis, on touche presque à la perfection. Se pose tout de même la question du pinch roller, qui vieillit souvent mal chez Sharp. Il a l’air en très bon état et a conservé son élasticité.
On n'est pas loin de la fin mais il reste le commutateur à réparer. C'est finalement assez simple : je supprime le reste d'axe qui dépasse et je perce. Puis j'insère dans l'autre partie un morceau de clou collé avec de la colle bi-composante à prise rapide (pas chère chez Action). Cette dernière est aussi utilisée pour fixer le clou dans le trou : ça ne risque pas de bouger.
Il est donc temps de tout remettre en place mais je n’oublie de bomber le switch record/play tant qu’il ait accessible. Avant de remettre la façade, je me décide à écouter un peu le bestiau : le son est dégueu d’un côté et le bruit étouffé laisse à penser que c’est le HP qui est nase. Il convient d’être prudent, le tweeter pourrait-il être en cause ? Sans doute que non car il est branché en parallèle avec le boomer. Je me mets en quête d’une nouvelle paire de HP et je trouve mon bonheur sur Ebay et ce sont presque les mêmes caractéristiques.
Je remets enfin la façade en place, ajuste l’azimut et je me livre à quelques soins esthétiques avec le stylo Molotow et un autre acheté chez Lidl et parfait pout atténuer les rayures. Fin de la rénovation.
C’est un très bon boombox d’entrée de gamme et on apprécie particulièrement la recherche des blancs, l’equalizer 5 bandes et le full autostop. Mais il n’y a aucune entrée RCA phono ou line-in. La réception en FM est vraiment bonne, quand au son c’est toujours une excellente surprise : précis et très détaillé. Quand j’écoute « Pas toi » de Goldman, j’ai l’impression de rouler en 4x4 sur la plage (vous avez vu le clip ?). Les basses sont aussi très sympas, pas boumboum mais juste moelleuses comme il faut. Bref, sans doute un super rapport qualité prix à l’époque même si vous vous doutez bien que la puissance n’est pas phénoménale. Le look est ce qu’il est, beaucoup de plastique mais l’ensemble est harmonieux. Ce ghettoblaster sans prétention fait honneur à la marque : c’est un grand petit Sharp (référence à un western bien connu des cinéphiles).