C'est la pause.
Je commence à rédiger cette page au pays des culs nus durant mes vacances au soleil, je pratique pas :-)) Laissez-moi vous parler de ma madeleine de Proust… Enfin j’en ai trouvé un ! L’otaki 425, acheté à l’époque par mon cousin Philippe dans un centre commercial de la région parisienne, avant d’atterrir dans une petite commune du Cantal : connaissez-vous ce village ?
Je voyais ce boombox quand je venais en vacances, il me fascinait et je le trouvais énorme ! En réalité il ne l’est pas tant que que ça (comme quoi les souvenirs). Avec mon cousin Claude j’ai dû écouter un paquet de fois l’album Footlose, la BOF du film sorti en 1984, surtout la face A ainsi que diverses compils enregistrées sur cassette Ferrochrome. Dernière anecdote avant de passer à la restauration : un trajet de 150 bornes dans la R5 jaune de mon cousin Daniel (avec tableau de bord customisé en liège). L’Otaki attaché à l’arrière, à fond les grelots, le moteur de la R5 en surrégime et mes tympans à l’agonie.
Les propriétaires ignoraient que leur voiture mourrait un jour de la rouille (cela commençait souvent vers le bouchon de réservoir et les bas de caisse).
Evidement la lecture cassette est out. J’enlève les boutons de la façade puis je démonte cette dernière. Les boutons vont tremper quelques heures pour faciliter le nettoyage. La façade mérite un bon nettoyage et les HP sont donc retirés sans grande difficulté même si les fils sont collés fortement. Après un bon bain elle a retrouvé son lustre mais il faudra recoller la cornière en aluminium et aussi effacer les rayures du plexi transparent. A voir plus tard.
Une vraie saleté, cette colle !
Je me concentre maintenant sur le lecteur cassette, de conception basique (simple autostop) il n’y a donc qu’une courroie hormis celle du compteur. Pour être précis, j’aurais dû dire qu’il n’y avait aucune courroie car celle-ci a disparu ou plutôt elle s’est lovée autour de la poulie du moteur : une horreur. Mais le liquide vaisselle et l’acétone ont triomphé.
Ce n'est pas ce que je préfère mais c'est un Otaki 425 !
Je démonte la plaque dissimulant l’unique idler tire afin de le dégraisser avec un coton tige imbibé d’acétone (ça change de l’alcool ménager). Je donne aussi un coup de WD40 un peu partout car les touches s’enclenchaient assez difficilement. Je précise que le lecteur n’a pas été entièrement démonté à cause du système d’enclenchement du record/play ressemblant à un câble frein de vélo (c’est plutôt rare), je n’ai pas voulu me risquer à démonter ça et de toute façon j’ai assez de marge.
Je vous avais dit que c'était basique !
Avant de finaliser le lecteur, je bombe tous les contacts et potars, opération indispensable et facilitée car le lecteur n’a pas encore regagné sa place. Je mets une nouvelle courroie et décide de tester immédiatement la lecture. Tout semble aller bien mais voyons voir la stabilité de la vitesse de lecture. Le software ne me donne pas de bonnes nouvelles car le curseur s’agite comme un fou ! La courroie me semblant être parfaitement adaptée et si l’on excepte l’inévitable usure mécanique, j’en déduis que c’est le moteur qui fait des siennes. J’en commande un dans la foulée (12 volts CW) sur un site français. J’aurais été moins pressé, je me serais servi chez Aliexpress, c’est 10 fois moins cher et c’est exactement le même moteur, mais je ne souhaite pas attendre la rentrée pour profiter de ce ghettoblaster. En attendant, je recolle la cornière en alu avec une colle sans solvant et je donne un coup de Miror au plastique transparent pour atténuer les micro-rayures. Après une nuit de séchage, les hauts parleurs reprennent leur place. Maintenant je vais pousser un coup de gueule : le site où j'ai commandé le moteur (indicpc.fr) a un délai de livraison de deux semaines ! J'avais pas fait gaffe mais deux semaines... On s'étonne qu'Amazon et Aliexpress progressent. Moralité : j'ai commandé un lot de 4 moteurs chez les chinois, autant se servir sans intermédiaire.
Bref, la restauration se terminera donc à mon retour de vacances. Je mets en place le nouveau moteur et constate que la stabilité est meilleure mais pas autant que je l'espérais. Le problème se règle finalement grâce à un changement de courroie, d'une section légèrement supérieure. Je constate avec satisfaction que la vitesse de lecture est maintenant très stable, il ne reste plus qu'à s'approcher des 3000 Hz. En ai-je fini avec le lecteur ? Pas encore. C'est l'autostop qui doit aussi être réparé. Comme souvent, le levier en plastique actionné par la tension de la bande s'est un peu usé et l'autostop ne se déclenche pas complètement (clac clac clac...). Je colle donc un morceau de serflex blanc (de chez Lidl) pour compenser l'usure : l'autostop is back.
Voilà un ghettoblaster bien sympathique. Comme nous le dit Wikiboombox, c'est un AKA. Le modèle original est le MacDonald Instruments 06-33-63. Vous noterez aussi la ressemblance avec le Panasonic RX-5500. Il existe aussi le Cobra 425 (pareil) et une variante de l'Otaki 425, le 410, exactement le même mais les boomers ne sont pas cerclés et c'est moins chouette. Vous l'avez compris, le design me convient très bien : touches de chrome, double cerclage et deux antennes. Avec un vu-mètre à aiguille, ça aurait été le grand chelem. Techniquement, c'est donc du basique : simple autostop, stéréo élargie (matrix), basses et aigus séparés. La connectique nous montre bien que ce ghettoblaster était d'abord destiné au marché ouest-allemand. Elle est très complète et ce boombox acceptera la connexion à un lecteur MP3 avec un cordon adapté (position Din). La position "Schlaf ein" coupe l'alimentation du radio-cassette quand il est en mode phono (?). A propos du son, il faut avouer que ce boombox de taille moyenne s'en sort très bien car ça pulse pas mal ! D'ailleurs mes oreilles s'en souviennent. Mention spéciale pour les basses, très présentes, malgré l'absence de loudness. Je termine avec la réception en bande FM, correcte sans plus car je ne parviens pas à accrocher Nostalgie. Cet Otaki 425 est donc un radio-cassette "super cool", ayant sans doute à l'époque un très bon rapport qualité/prix.
J'ai rajouté un carré de feutre noir à chaque commutateur basculant, afin de limiter l'entrée de la poussière.
Vous ai-je dit que j'étais photographe professionnel ? Non ? C'est normal.