A nouveau du lourd, plus de 10 Kg, et c'est le ghettoblaster du diable !!! Ce matos fait partie des modèles qui en imposent, un genre de charisme boomboxien… L’état esthétique est vraiment très bon et la fameuse plaque en alu est toujours là ! Le démontage est bien sûr de rigueur car la lecture cassette est HS des deux cotés, mais c’eut été un miracle de ne pas avoir à le faire.
Dans le cercle, la vis à ne pas oublier pour retirer le double lecteur. Belle qualité d'assemblage !
Encore un montage en sandwich et tant mieux. Il y a énormément de curseurs en plastique à retirer, ce n’est pas forcément obligatoire pour enlever la façade mais c’est plus pratique pour les nettoyer. J’ai d’abord une vue arrière de l’intérieur : tout rappelle le GF-525. Et devant aussi. Je dois immédiatement me concentrer sur le bloc de lecture, énorme et très qualitatif. Rien de difficile pour l’enlever, attention toutefois à la vis à l’arrière et à la nécessité de déplacer la carte des potars de fader pour accéder à une des quatre nappes à débrancher.
On aperçoit le solénoïde de la recherche des blancs : du costaud !
Position des deux courroies principales pour un remontage sans galère.
Les courroies semblent être en bon état mais je préfère remplacer les deux carrées, associées au full autostop, car elle me paraissent un peu détendues. Il me faut surtout tout dégraisser pour être sûr de ne pas avoir à redémonter, avec des cotons tiges écrasés à la pince pour qu’ils passent bien dans les gorges.. On est frappés par la taille impressionnante du bloc de lecture, quasi similaire au GF-525, affichant un poids de 2 KG. Mais une chose m’avait échappé : la présence de rubber pulley spécifiques à Sharp, hé oui, j’ai failli remonter sans vérifier tout ça. Il faut donc retirer les cabestans en prenant garde de ne pas perdre les deux rondelles en plastique. Evidemment tout a bien fondu et il est nécessaire de sacrifier un nombre impressionnant de cotons tiges (et acétone) pour en venir à bout. Les rubber pulley sont remplacés par deux morceaux de durite pour modèle réduit. La longueur d'un tube doit être à peu près de 9 mm.
Je conseille de couper la durite au cutter en ayant d'abord enfiler un foret : cela permet d'obtenir une coupe bien droite.
Voilà, les deux lecteurs sont remis sur pieds, je remets la plaque d’appui en repositionnant en même temps le solénoïde. A ce stade je bombe tout ce qui est possibe, notament le switch record/play. Le bloc est ensuite remis en place sans difficultés mais attention quand même au renvoi d'angle qui doit être à sa bonne place sous peine de devoir redémonter. Je laisse ensuite en lecture quelques heures pour que les courroies prennent bien leur place. Mais après cette période de fonctionnement non stop, un bruit se fait entendre au niveau du lecteur de droite. Kesaco ? C’est le moteur qui émet un couinement intermittent ! Je décide de le bourrer de KF F2 et de laisser encore tourner : le problème semble être réglé.
Il ne reste donc plus grand chose à faire. Maintenant je vérifie l’état de tous les potards grâce à une écoute au casque d’un compil de Rod steward : balance, volume… Tout roule et ça fait plaisir. La façade, elle, attend son tour pour être remontée mais en la manipulant, la fameuse plaque en alu tombe toute seule car la colle complètement desséchée ne remplit plus son rôle. Quand je pense à tous les ghettoblasters qui ne l’ont plus …
La plaque sur la trappe à cassette peut aussi se décoller...
Pour la recoller, il faut une colle sans solvant pour éviter les conneries. Pour la première fois j’en utilise une achetée chez Action, pas chère mais qui fait bien le job. Bonne nouvelle en ces temps troublés : un vendeur chinois propose des pièces de remplacement sur Ebay, pour un prix très raisonnable. Le remontage final n'est plus très loin, reste simplement à caler la vitesse de lecture. Une fois cette dernière calée, je me décide finalement à changer les deux pinch rollers, légèrement durcis, car ce boombox le mérite, c'est pas comme si c'était une drouille bas de gamme. Mais il faut d'abord enlever ces satanés circlips dont j'ignore le nom précis. Le meilleur moyen est de d'utiliser un outil pointu inséré dans un des quatre espaces et de soulever le circlip en allant vers l'intérieur. Pour le remontage, il peut être nécessaire de l'aplanir légèrement avec une pince puis de l'enfoncer sur son axe avec un objet creux, comme un stylo Bic démonté par exemple.
Dernier petit truc avant le remontage (enfin) : je donne un coup de jeunesse aux traits blancs des curseurs noirs car certains sont ternis par les années. Pour ce faire j'utilise un stylo "Metallic Marker" acheté chez Lidl et je prends soin d'enlever immédiatement le trop plein puis de terminer de nettoyer avec un coton tige "alcoolisé".
Allo patron ? Y'a des marqueurs super pratiques chez Lidl !
Je remets en place la façade et l'arrière, quelques coups de tournevis and this is the end (my friend) pour ceux qui aiment les Doors. Bon, je passe tout de suite sur le design très affirmé et donc clivant de ce radio-cassette : pas urban pour deux sous... Cela ne me dérange nullement car c'est super bien fini, très techno, avec plein de de commutateurs et de boutons partout. Techniquement, ce boombox est un véritable music-center offrant de grandes possibilités et une connectique d'enfer ! D'abord l'énorme double lecteur cassette qui tourne comme une horloge, full autostop, lecture enchaînée, recherche des blancs jusqu'à onze morceaux. Une flèche indique fort joliment le sens de recherche. On trouve également un fader en façade pour faire des fondus enchainés ainsi qu'une entrée micro pour s'enregistrer ou faire du karaoké. D'autres fonctions sont présentes derrière une trappe qui apporte encore un plus à ce bel objet : on y découvre le réglable du niveau d'enregistrement et du type de cassette. Le tuner est aussi très bien fini avec son afficheur rotatif de gamme d'ondes et une superbe échelle des stations. Terminons par la connectique et là encore y'a du monde au balcon : à l'arrière des entrées in/out ainsi qu'une entrée micro. Il y a donc du RCA phono et line in, le top pour brancher un lecteur mp3 ou un smartphone. Finissons par le son : la puissance est satisfaisante mais pas démesurée. De bons détails sonores, une écoute équilibrée. J'aurais souhaitée des basses plus costaudes mais je suis tout de même comblé par ce bijou diabolique qui est en très bel état malgré un âge respectable. Nombreux sont ses congénères qui ont perdu des éléments de façade, mais pas celui-ci, preuve que son ancien proprio l'a bichonné ou peut-être fait exorciser...
Recherce des blancs jusqu'à 11 morceaux. Le détail qui tue : l'affichage rotatif de la gamme d'onde sélectionnée.
La classe internationale !