14 - Mardi 18 août 2009 - De La Storta à Rome

Le chemin de l'accomplissement

« Je m’en vais cheminant, cheminant, cheminant, dans ce monde… »

Départ dès 6h15, encore une fois trop tôt pour profiter du petit déjeuner dont nous faisons cadeau à chaque fois. Nous le prendrons plus loin à un prix qui nous rappelle que nous sommes (presque) à Rome. Il n’y a pas grand-chose à dire de cette étape. A Pierrette qui, à Radicofani, m’avait demandé s’il fallait vraiment la faire, j’avais répondu qu’elle fait partie du chemin. La SS 2 d’abord jusqu’à La Giustiniana, la Via Trionfale ensuite. Une horreur que tout cela. Beaucoup de circulation, parfois pas de trottoirs ou de bas côtés. Rien à voir sinon de garder un œil sur le balisage et la circulation car, vous vous en doutez bien, nous sommes désormais dans une grande agglomération avec une multitude de carrefours et de nœuds routiers. Où se poursuit la Via Trionfale dans ce bazar ? et d’abord où traverser ? En une journée, vous récupérez tous les gaz d’échappement de voitures évacués depuis le départ.

Pas question de rater l’arrêt de Monte Mario qui, de ses 145 m de hauteur, nous fait dominer Rome et la Cité du Vatican. Même si nous connaissons déjà la cité par deux précédentes visites, lorsque la couple de Saint Pierre apparaît à travers les arbres, l’émotion est bien présente. Eh oui, nous y sommes ! A l’approche du Musée du Vatican, la foule nous fait découvrir une ville assiégée par des touristes qui suivent en troupeau des petits pavillons agités par des guides polyglottes.

La main dans la main, nous franchissons à 10h30 la colonnade de la Place Saint Pierre pour rejoindre la fontaine centrale assiégée car ombragée, et il fait 36° ! Emotion, très forte émotion.

Revenus à la réalité, c’est plutôt la colère qui succède à l’émotion. La queue pour entrer dans la basilique fait quasiment tout le tour de la place. Allons-nous nous déguiser en touristes pour parachever notre cheminement qui doit nous conduire sur le tombeau de Saint Pierre ! Nous décidons de faire le dernier péché de la route en coupant la file par la moitié. Heureusement que nous faisons ceux qui ne comprennent pas l’espagnol car les injures fusent. Mais au nom de quoi vous permettez-vous de passer devant tout le monde ? Les cris disparaissent aussi vite qu’ils sont venus. Bon pari. Mais, dis, Elisabeth, vois-tu ce que je vois et penses-tu que nous allons passer tous ces filtres et entrer ?

Au premier portique électronique, les carabinieri font ceux qui n’ont pas entendu la sonnerie déclenchée par nos couteaux. Au deuxième filtre, nous sommes énergiquement invités à nous dépouiller de nos sacs et de nos bâtons au vestiaire.

La symbolique est par terre ! Au dernier filtre, Elisabeth est invitée à se rhabiller correctement. « Voyons Madame ! »

Les images de Compostelle nous reviennent immédiatement à l’esprit : l’arrivée à midi moins cinq, l’entrée sans façon dans la cathédrale pour la messe des pèlerins vécue sac au dos et bâton à la main. Ici, à Rome, nous sommes dans un lieu touristique comme un autre. Tout visiteur est un touriste avant d’être un pèlerin.

Les amis de la Confraternité de Saint Jacques nous avaient donné un plan de la sacristie à rejoindre pour signaler notre arrivée et nous inscrire pour le Testimonium. L’huissier, à l’entrée de la Basilique, nous indique le chemin, confirmé par un autre employé trouvé dans le transept gauche. Dans un petit coin d’une immense sacristie, très fraîche et déserte, un vieux prêtre occupe une toute petite place, là derrière une table de bois. A ses côtés, un huissier, debout, veille au bon ordre. Qu’ils doivent s’ennuyer, ces braves gens ! A l’annonce de notre parcours, ce vieux prêtre s’émerveille, nous félicite et délivre le papier témoin de la démarche. Elisabeth en pleure. Toutes les étapes défilent, les bonnes, les mauvaises. Une nouvelle expérience de couple s’achève là, en attendant la prochaine.

Puis, c’est la vie « normale » qui reprend le dessus – la Poste Vaticane pour les timbres et les cartes postales. Cette fois, aucune n’est partie en cours de route. A la librairie Ancora, nous trouvons un récit d’un voyage récent de Rome à Bari, tiens donc. A la gare San Pietro, l’affichage nous apprend que la fréquence pour Balduina est régulière toute la journée. Nous arrivons chez les sœurs de « Madonna Cenacolo » (desservis par la gare de Balduina) vers 16h30 dans une ambiance de canicule. Très respectueuse maison dans un parc bien entretenu – chambres toutes proprettes et bien équipées. Tout serait bien si la nuit n’était pas aussi chère et, malgré tout, la maison est loin de la gare de Balduina, dans un quartier sans vraie vie commerciale. La seule pizzeria que l’on nous signale s’avère fermée et il nous faut pique niquer dans la chambre, d’une pastèque certes fraîche, mais beurk !

Voilà une nouvelle belle histoire qui se termine et nous nous endormons heureux.

Hébergement : Madonna Cenacolo Via vincenzo Ambrosio 9

Accueil : très bon

Conditions de logement : très bonnes

Prix : pas donné (mais c'est Rome !)

En chemin avec nous