03 - Mercredi 9 mai 2007 - De Saint Thierry à Mailly

Le chemin du sourire

« J’ai marché le long de moi sans me connaître …. » Comme prévu, au petit matin, il a fallu se recroqueviller dans son sac pour ne pas avoir froid. Il a plu une bonne partie de la nuit.

Il bruine quand nous franchissons le portail un peu avant huit heures. C’est une aubaine pour la boulangère venue livrer le pain : elle profite de la porte ouverte. Lors du dîner, une sœur était venue nous conseiller un chemin « à travers champs » pour rejoindre Reims. Le conseil est sûrement bon, le chemin facile à trouver. Oui, mais il bute sur l’autoroute et empêche de rejoindre Neuvilette où nous avions prévu de prendre le bus afin de rejoindre la cathédrale. Il faut se déporter largement au sud ouest sur une route parallèle et entrer en ville par la zone industrielle de Saint Brice Courcelles. Ce bout de parcours ne présente aucun intérêt particulier. Il faut bien sûr des déchèteries mais leur visite n’est pas obligatoire ! Nous prenons enfin le bus après avoir tourné, lu et relu les panneaux d’information. Notre première visite à la cathédrale date de notre séjour à Laon. Des travaux importants sur l’édifice et ses abords rendent l’accès difficile. Après avoir bu un café, c’est l’heure des courses pour ce midi et ce soir. Si nous pouvions trouver une laverie, ce serait bien. Une visite à l’Office de tourisme nous apprend qu’il existe un monoprix pas très loin mais pas de laverie à Reims. Tiens donc ! En attendant l’heure de notre rendez-vous à la maison Notre Dame à 12h15, nous faisons longue halte dans la cathédrale, d’abord parce que nous y sommes à l’abri et surtout parce qu’elle est vraiment très belle. La bénévole chargée de l’accueil vient prendre de nos nouvelles et en profite pour apposer le timbre de la cathédrale sur les crédentielles.

Peu avant l’heure convenue, nous gagnons la maison Notre Dame où le curé de la paroisse qui s’apprêtait à partir déjeuner nous accueille. Pour ne pas retarder le repas de Monsieur le curé, nous évacuons les lieux et allons prendre le bus à l’arrêt du théâtre. La ville de Reims se révèle remarquablement desservie par les bus. La ligne F puis la Z conduisent facilement jusqu’à l’arrêt « Chemin de Saint Léonard » ; le dernier chauffeur s’avère d’une gentillesse extrême et d’un conseil précieux. Ouf, s’il avait fallu faire tout ce parcours urbain à pied !

Une fois le canal franchi, tiens voilà un petit pèlerin jaune de la VF, le chemin de halage nous tend les bras. Peu après, arrêt pique-nique sur une vraie table mais avec la pluie. Nous suivons le canal jusqu’à Sillery. A hauteur de l’écluse où un couple de plaisanciers attend la descente des eaux, nous entrons dans le village. Elisabeth souffre de son ampoule au pied droit. Les sacs posés sous un abri bus, je vais à la pharmacie chercher des compresses stériles.

A la sortie de Sillery, après un passage sur l’autoroute de l’Est, nous entrons dans les vignobles. Il vente terrible, le ciel est plombé. La route à découvert par ce temps se révèle un peu pénible. La halte à l’entrée de Mailly est bienvenue. Nous avons beaucoup piétiné dans Reims. Une personne âgée, ancienne employée avec son mari de la coopérative toute proche, vient nous faire la conversation. C’est sympa même si, à la longue, nous la trouvons un peu « collante ». A l’heure précise, mon doigt appuie sur la sonnette du gîte de Madame Chance.

Tout est chic, trop chic, chez cette dame que nous baptiserons vite « Madame Non ». Il faut quitter ses chaussures et poser ses bâtons dans l’entrée, fermer la porte pour empêcher le chat de rentrer, penser à éteindre les lumières (c’est marqué sur les boutons), ne pas cuisiner, ne pas laver. Nous pensons que cela nous ouvre quand même le droit de dormir. Adieu la soupe à réchauffer et le riz à passer au micro-ondes. Il n’en est pas question. Dans ce contexte, un saut jusqu’au seul commerce disponible dans le village – une boulangerie avec un peu d’épicerie, s’impose. Le bocal de pâté de canard finit sur la chaussée quand le sac fourni s’ouvre soudain par le fond dès la sortie de la boutique. Demi-tour pour un second achat dont on ne me fera pas cadeau.

Il nous faudra beaucoup de retenue pour ne pas faire de commentaires désobligeants quand, à la fin de notre repas froid pris sur une belle nappe rouge que nous avions pris la précaution de protéger, Madame Non vient nous faire part de son repentir d’avoir refusé la chauffe des aliments. Grrr….

Allez, tout ira mieux demain. Au lit !!!!

Hébergement B&B Mme Chance

Accueil : poli

Conditions de logement : bonnes si l'on n'a besoin de rien

Prix : normal pour un B&B en Champagne

De Mailly à Condé sur Marne