05 - Vendredi 3 août 2007 - De Rolampont à Chalindrey

Le chemin des sympas

Il y a déjà du monde dans la salle à manger quand nous descendons pour le petit déjeuner. Aujourd’hui, nous allons retrouver l’ambiance de notre périple du printemps, à savoir une pérégrination le long du canal. Déjà sortis de l’hôtel, l’hôtelière nous rattrape pour nous souhaiter un bon pèlerinage, démarche sympathique. Elle nous indique le moyen le plus sûr de rattraper les bords du canal. Le passage devant la boulangerie est l’occasion d’acheter le pain pour ce midi et les petits gâteaux…..pour tout à l’heure !

Le chemin se révèle très agréable, d’un calme et d’une douceur inestimables. Imaginez l’eau, de beaux alignements d’arbres, de charmantes petites maisons éclusières. Il n’y a rien de plus à en dire que ce bonheur des yeux et du cœur. Vers Humes, halte de Sigeric, nous faisons aussi une pause pour consommer une petite douceur ! A quelque distance, un agriculteur fait le plein de sa tonne à eau dans le canal : tiens, c’est autorisé ! En vue de Langres, ville natale de Denis Diderot, l’idée de s’arrêter pour visiter la ville se fait jour. Nous sommes parfois passés à proximité en voiture sans jamais faire le détour. En contrepartie, les derniers kilomètres menant à Chalindrey Culmont pourraient être faits en train. Renseignements pris à la gare, un bus nous monte en ville haute. Langres, c’est comme Laon : une vieille ville haute entourée de 3,5 kms de remparts, assez éloignée de la gare, et surtout très haut perchée. En ville, au moins dans la rue principale, il règne une grande agitation de touristes dont la plupart sont d’origine étrangère. En voulant traverser une rue, un monsieur sur son vélo m’interpelle. « Alors, vous vous promenez !», manière d’engager la conversation. Beaucoup de gens croient que nous allons à Compostelle car nous arborons la coquille sur le sac. Ils oublient ou ne savent pas que la coquille est le symbole des pèlerins, de tous les pèlerins. Quand nous lui apprenons que notre voyage doit nous conduire à Rome, ainsi que l’indiquent les clés sur nos bâtons, il est ravi. Il connaît la Via Francigena pour en avoir parcouru un bout et participé à son balisage. Il nous indique que nous verrons demain La Grande Sauve que Sigeric a dû voir.

Dans la demi-heure qui suivra, deux autres personnes engageront la conversation. C’est totalement étonnant quand on sait que, depuis Laon, quasiment personne ne nous a adressé la parole en dehors des lieux d’hébergement. A l’Office de tourisme, l’accueil est très sympathique. Nous en profitons pour demander un plan de la ville. Nos pas nous conduisent ensuite vers une supérette pour les courses alimentaires et la Cathédrale Saint Mammès du 12ème siècle pour une courte visite. Une gentille jeune fille de permanence appose son tampon sur nos crédentielles. Le square en face nous accueille pour le pique nique de midi.

Nous arrivons tôt à Culmont Chalindrey, terminus de la voie ferrée. L’hôtel réservé se situe à proximité immédiate de la gare. Quand nous tentons de pousser la porte, celle-ci est fermée.

La conversation téléphonique avec la propriétaire, que nous voyons là derrière la fenêtre, nous apprend qu’elle n’ouvrira pas avant 18 h - 2h30 à attendre et rien à voir. Eh bien, allons voir ailleurs si un meilleur accueil peut nous être réservé. Chalindrey aligne sans fin sa rue principale. Pas à pas, on parcourt le centre ville sans découvrir un autre hôtel. La Poste nous en apprendra sans doute plus. Dans ce petit bureau, c’est encore une rencontre des plus sympathiques que nous faisons. L’employé nous indique les coordonnées d’une chambre d’hôtes à proximité et différentes coordonnées téléphoniques. Elisabeth appelle l’association départementale des gîtes de France et tombe sur un employé modèle, gentil et dévoué.

Monsieur François, aux Archots, est disposé à nous recevoir si nous acceptons une chambre desservie par un escalier « pas commode » ; il veut même bien nous faire à dîner. Comme le gîte est quand même éloigné de la ville, nous demandons à un taxi de nous y conduire. La dame qui le conduit dit nous avoir déjà vus dans l’après-midi. Qui peut passer inaperçu ?

Les Archots sont un havre de paix, hameau de deux maisons au bord d’un ruisseau : « La Resaigne » au fond d’un vallon. Le gîte est tenu par un monsieur des plus accueillants, simple, sans fioritures, avec beaucoup d’humour. Nous sommes plusieurs couples ce soir (3 ou 4). Le repas pris en commun dans la grande salle à manger nous a rappelé de bons souvenirs du chemin de Compostelle. « Vous deviendrez avec Jésus les pèlerins sur les montées qui sont bénis pour avoir cru. » Après dîner, nous escaladons, car l’escalier est vraiment très raide, et gagnons notre lit après une journée pleine d’échanges.

Hébergement Monsieur François aux Archots

Accueil : excellent

Conditions de logement : très bonnes

Prix : très raisonnable

De Chalindrey à Champlitte