07 - Lundi 4 août 2008 - De Pont Saint Martin à Ivréa

Le chemin de la galère

« Vous deviendrez avec Jésus les pèlerins sur les montées qui sont bénis pour avoir cru » Eh bien, il faut y croire !

Dans son carnet, Elisabeth note : « Dommage que la ventilation ait fonctionné toute la nuit ! ».Quelle nuit ! Est-ce le bruit, est-ce la chaleur, est-ce le repas trop copieux ? A 7h40, après un petit déjeuner minimal et froid, nous mettons les clés dans la boîte aux lettres de Mme Angela et prenons le chemin de Carema au prix d’une dure montée qui nous porte à l’église mais, là, il n’y a plus de balisage. Il faut descendre à travers les vignes pour retrouver une SS 26 hyper dangereuse car pratiquement sans bas côtés. Les camions qui ne s’écartent pas à notre hauteur constituent un danger permanent. Au niveau d’Ariale, nous faisons une nouvelle tentative de trouver un chemin balisé plus sûr. A la clé, c’est un nouvel égarement, avec une montée très difficile et une impasse au lieu-dit « Senge », à en pleurer. Il faut faire de nouveau demi-tour et reprendre le cheminement sur la SS 26.

Après trois heures de marche, nous ne sommes qu’à Settimo Vittone. On pose le sac à l’arrêt de bus. La plaisanterie suffit. Pour ceux qui voudraient faire le chemin, il faudra leur dire que, dans ce secteur, les belles pancartes marron marquées VF n’indiquent pas le chemin mais des curiosités ou des points de vue pour des automobilistes.

Le bus emmène à Ivrea deux pèlerins fatigués et en pétard. Depuis que nous pérégrinons, c’est la première fois que nous sommes ainsi contraints. A l’arrivée, un monsieur de l’association Serra Morena chargée du balisage, nous explique que le balisage n’est pas en place en raison de difficultés avec les municipalités.

Quelques hectomètres plus loin, nous sollicitons une dame afin de trouver une supérette où acheter de quoi manger ce midi. Bonne pioche. L’esprit saint veillait Elle parle français, a fait Compostelle et veut faire la VF. Un autre monsieur nous interpelle (décidément, ils sont très causants ici). Ce n’est qu’Alessandro Chiesi qui nous dit être le responsable local de la Via Francigena Piemontese. Quand nous lui disons que nous avons réservé à l’hôtel La Villa, il s’étonne. Il y a un local gratuit ici, et puis, l’hôtel, c’est très loin et à l’opposé de l’étape de demain. Tout va bien !

L’hôtel étant loin, on décide de prendre le bus, précisément là où nous sommes descendus ce matin. Une fois grimpés, le chauffeur précise que les tickets ne se vendent pas dans le bus. Une dame nous en vend très spontanément deux. Quelle gentillesse et quelle attention nous découvrons en Italie ! Elisabeth croit voir la pancarte de l’hôtel et nous fait descendre….1450 mètres avant l’hôtel. C’est la journée. Mais, finalement ce n’est pas plus mal car cela nous permet de passer devant un bar qui vend des tickets de bus ; il nous en faudra bien demain matin.

A 14h10, nous y sommes. Hôtel d’excellente tenue. La patronne a l’accueil plutôt froid, professionnelle mais pas chaleureuse, la madame ! A 14h45, notre bazar d’arrivée terminé, nous nous mettons au lit pour un profond sommeil de plus d’une heure et demi.

Dans la soirée, le téléphone sonne. On nous informe d’une visite à la réception. Qu’avons-nous fait ? Qui nous a repérés dans cette ville où beaucoup de monde nous a déjà parlé. Alessandro, rencontré ce matin, accompagné de deux messieurs nous attend. Il nous présente ses excuses pour le défaut de balisage (on n’a pas dû être gentils ce matin !). La conversation est difficile, car l’italien d’Elisabeth qui n’a qu’un an d’apprentissage n’est pas assez confirmé. En gros, ils nous disent : « Santhia, n’y pensez pas. Vous avez 26 kms sur votre fiche, c’est archi faux. Cavaglia ou Morzano, si vous voulez, mais c’est très loin et il fait très chaud ». Roberto et Pino se proposent de nous accompagner à pied de Bollengo à Viverone. Ils s’arrangeront pour les voitures leur permettant de revenir à Ivrea. Nous acceptons cette proposition (décidément l’Esprit Saint était dans le sac à dos aujourd’hui !) et rendez-vous est pris pour 8h30 demain matin.

Le soir au dîner, les autres convives sont français. Nous y boirons un excellent vin blanc de Piverone qui s’appelle Erbaluce : une pure merveille dont Roberto me dira : « Mais il coûte très cher ! ». L’hôtelier nous donne l’explication des piliers de pierre qui supportent la vigne. Ces derniers restituent la chaleur à la vigne la nuit : astucieux !

Hébergement à l'Hôtel La Villa Via Torino 334

Accueil : bof

Conditions de logement : excellentes

Prix : Pas donné

D'Ivrea à Vercelli