11 - Vendredi 10 août 2007 - De Besançon à Ornans

Le chemin des clarines

Parti de la gare à 10h, le « train des horlogers » nous dépose 20 minutes et quelques kilomètres plus loin à Mamirolle. La promenade ouvre de belles perspectives sur la citadelle et le Doubs. Dommage qu’il fasse si mauvais ! Mamirolle possède une gare. Sans vouloir médire sur le service public, nous avons vu quelques gares pas tristes sur notre parcours. Là, il n’y a pas de quai et l’on sort sans passer par le hall.

Sitôt la sortie de la gare, la route monte, et pendant un bon bout de temps. C’est la première marche des plateaux du Jura. Aujourd’hui, le chemin n’est pas compliqué. Il suffit de suivre le GR 595 qui va nous emmener à Ornans. Nous retrouvons une vraie campagne, des prés avec des vaches et des pommiers. La pluie a cessé et même si le soleil est absent, la promenade est agréable.

A la Chapelle Saint Maximin, nous faisons quelques belles photos et, au centre du petit village de Foucherans (à ne pas confondre avec l’homonyme du Jura près de Dole), vers midi, un abri bus nous accueille pour une séance de restauration légère . Tous ces villages sont vides, morts. Il y a pourtant ici un musée rural pour lequel une vache stylisée sert d’enseigne.

Peu de temps après, nous tombons en extase devant les premières clarines. Qu’il est doux ce son de cloche pour moi synonyme de montagne !

Le chemin se poursuit tranquillement en forêt jusqu’au tunnel de Plaisir Fontaine. Là, une petite inquiétude se fait jour car de la fumée bleue s’en échappe et nous entendons de multiples voix. Qu’allons-nous y trouver ? des SDF, des gens impertinents ? Mais il faut bien y aller ! Stupéfaction. Au milieu de ce long tunnel, des jeunes gens, beaucoup, des garçons et des filles, campent. Des feux sont allumés, des gamelles traînent. Un peu plus loin, ce sont des sacs de couchage. Nous échangeons des bonjours joyeux en essayant d’y voir suffisamment pour ne pas marcher sur un plat ou un dormeur.

Un chemin piétonnier goudronné nous emmène jusqu’à Ornans - une voie royale. Déjà, le relief alentour s’élève ; on rentre dans une gorge très boisée. Dès l’approche du village, on pressent la beauté du lieu. Même s’il ne fait pas beau, vraiment pas beau, on ne peut qu’être charmés. La Loue bouillonne dans son lit et s’enfuit à une vitesse vertigineuse. Mais ne va-t-elle pas déborder ? Il faut traverser quasiment tout le village, peuplé de touristes, pour trouver notre hôtel : « La Table de Gustave ». Cet établissement classé deux étoiles au fameux guide rouge semble avoir perdu un peu de son lustre. Au bar où nous savourons le demi traditionnel, les employées se battent avec des serviettes qui ne reviennent pas propres du nettoyage. Nous héritons d’une chambre avec vue sur la Loue qui n’a rien d’extraordinaire sinon qu’une immense poutre la partage et que notre crâne a vite testé sa solidité.

Une fois reposés, nous entamons la visite du village, ce qui nous conduit, comme tout le monde, au bord de la Loue. On ne se lasse pas de faire des photos de ces maisons qui plongent leurs racines dans la rivière, maisons à balcons de bois fleuris de géraniums. Qu’Ornans doit être jolie sous le soleil !

Nous ne pouvions pas parler d’Ornans sans évoquer Courbet, son enfant célèbre. Tout ici est fait pour ne pas l’oublier.

Pour le dîner, le chef en personne vient s’inquiéter du souhait des convives. Il nous propose une soupe de lentilles aux lardons qui fera merveille. Tout est tellement copieux que je n’arriverai pas au bout des "reuchtis" ni de la tarte aux pommes pourtant faite maison. Ces hôteliers, comme d’autres que nous avons vus ou verrons, sont désolés. Peu ou pas de clients. Saison ratée.

La chambre se révèle bruyante. Malgré tout, nous passerons une bonne nuit dans un village qui se vide totalement dès le soir tombé.

Hébergement à La Table de Gustave

Accueil : très bon

Conditions de logement : correctes

Prix : normal (bonne table)

De Ornans à Mouthier