09 - Mercredi 6 août 2008 - A Vercelli

Le chemin de Cavour

Journée libre à Vercelli (ou Verceil) aujourd’hui. Cette petite ville d’un peu plus de 50 000 habitants présente, semble-t-il, un nombre important de belles choses à voir.

A huit heures, c’est une jeune fille, visiblement légèrement handicapée, qui nous prépare notre petit déjeuner puis se sauve, sans doute par peur des « francese ». Le bus de 9h20 nous dépose à la gare que nous connaissons déjà.

Munis d’un excellent plan mis à disposition dans la chambre, la visite commence par la basilique Sant’Andrea, dont la façade est en marbre vert. Le guide dit : « Il magico Sant’Andrea ». Le tympan, attribué à Benedetto Antelami, représente le martyre de Saint André. Les stalles du chœur, toutes en marqueterie représentant notamment des scènes locales, constituent un travail remarquable. Mais le cloître est un enchantement. Il y a eu Conques, Moissac et quelques autres. Un cloître est pour moi un achèvement architectural et un paradis pour les photographes. Malheureusement, la salle capitulaire est fermée. Un vieux monsieur aux cheveux très blancs nous indique pourtant que c’est le chef d’œuvre italien à ne pas rater. Voilà encore une rencontre originale. Dans un français presque parfait, il fait part de son amour pour la France et d’évoquer les théâtres parisiens, Montherlant, Anouilh, Giono, Malraux. Extraordinaire !

Nous poursuivons par la cathédrale « Il Duomo » Comment ne pas être fasciné par ce Christ roman, le plus grand de ceux qui existent encore, 3,25m sur 2,35m, une merveille recouverte d’une feuille d’argent. « La belleza regale del volto del cristo è affascinante. » Nous aurons beau nous mettre dans toutes les positions, retenir notre souffle, les photos sont toutes floues.

A partir de là, il devient impossible de dire et de décrire tout ce que l’on a vu et savouré, nous n’avons pas le talent pour cela. Des Palais aux façades très ordonnées et aux tons orangés, des palais, encore des palais, des cours intérieures, des églises, des places, la place Cavour, ancien forum romain. Quand, le soir, je demanderai au Père Alberto si, ici, il y a autre chose que des palais et des églises, il me répondra avec un grand sourire : « Oui, nous ! ». Ce qu’il y a d’extraordinaire, c’est que l’on peut passer plusieurs fois dans la même rue, on verra autant de fois des choses différentes. Tout est chaleureux : les couleurs, le soleil, la gente. Seule la chiesa San Cristoforo échappera à notre curiosité. La première fois, il y avait une sépulture et la fois suivante, elle était fermée. Nous pouvons dire que nous avons flâné sans lassitude dans cette très belle ville.

Vers 13 heures, nous déjeunons à Naturalmente, repas classique arrosé d’un très bon Arnéis. Après un passage à la poste, nous voilà de nouveau à la chasse aux tickets de bus ; nous en avons pour ce soir, mais, demain matin, il faudra bien revenir à notre point de départ. C’est la galère car le kiosque qui nous avait dépannés hier est fermé.

Un arrêt en chemin nous permettra de rencontrer un monsieur d’origine marocaine et d’expression française qui nous emmène en voiture vers un point de vente puis nous ramène. Le temps de faire les courses pour demain et nous voilà de retour au couvent.


Ce soir, nous avons soif, encore soif, et les moustiques ont entamé leur danse. Tiens, en parlant de moustiques, nous sommes entrés dans une pharmacie demander un produit répulsif. Une pharmacienne d’expression française et très attentionnée nous sert, fait la conversation et regrette de ne pas avoir de temps libre pour nous suivre. Elle nous précise que nous pourrions bien avoir besoin de se protéger jusqu’à Plaisance. Ah !

Le repas pris en commun avec des pensionnaires vus hier soir et d’autres nouveaux pour nous deviendra un excellent souvenir. Cette fois, le Père ne se contente pas d’un verre d’eau, …..et le petit brésilien est là. Finalement, on pourrait presque y rester tellement tout paraît facile.

Qui verrons-nous demain matin ? Le Père nous dit savoir être présent à notre départ. « Tout passe et tout demeure, mais notre affaire est de passer, de passer en traçant des chemins.. »

Verceil

C'est dans les plaines de Verceil (Vercellae) qu'eut lieu, en 101 avant Jésus-Christ, la bataille de Vercellae opposant les troupes du général romain Marius aux Cimbres. Verceil est une des étapes de la Via Francigena. Elle est mentionnée à ce titre par Sigéric, en 990, avec la mention XLIII Vercel. (numéro d'étape en partant de Rome). Sous le Premier Empire français, entre 1802 et 1814, Verceil fut annexée à la France et fut la préfecture du département de la Sésia, avant de revenir au Royaume de Sardaigne à la Restauration.

De Vercelli à Robbio