13 - Lundi 17 août 2009 - De Formello à La Storta

Le chemin des nécropoles perdues

« De fêtes en fêtes, de jours en jours …. »

Nous avons l’impression que, plus le but approche, plus nous ralentissons la marche, par peur d’affronter la fin d’une aventure qui nous a servi de moteur depuis l’hiver 2006. Que ferons-nous après ? La discussion reste à venir mais nous savons déjà que « le vie francigene del sud » existent, qu’il pourrait être intéressant d’aller jusqu’à l’Adriatique. A 6h15, le ciel nous offre un spectacle remarquable. Des troupeaux de petits nuages rosés saluent notre départ. Nous avons consciencieusement écouté nos hôtes d’hier pour ne pas errer sur de petites routes sans balisage qui sont foison dans ce coin.

Une fois passés sur la SS 2bis, nous voilà dans un lotissement « moderne », à Due Torri. Qu’est-ce qu’un lotissement « moderne » ? Nous en avons vu plusieurs en Italie mais cela existe aussi en France, paraît-il. C’est un lieu de vie totalement fermé et protégé. La batterie de boîtes aux lettres trône à l’entrée. Cela évite de voir des « étrangers » traîner dans le lieu de vie. Ce matin, si l’on se fie à notre carte, nous pouvons retrouver le chemin balisé de l’autre côté de ce lotissement. L’entrée ne pose aucun problème. Un chat s’enfuit à notre approche, des chiens, autre barrière ?, gueulent. A l’autre bout, le portail est fermé. Parti en éclaireur, je m’aperçois que le portillon électrique a le penne non enclenché dans la serrure. Ouf. Sinon, bonjour le détour ! Le chemin doit nous permettre de découvrir notamment les nécropoles de Veio et de traverser le parc régional du même nom. Les vaches et les chevaux circulent ici librement. Pour peu, si ces animaux étaient perspicaces, ils pourraient faire le chemin inverse du nôtre ! Mais point de nécropoles.

Véies (prononcer [vé-i]), en latin Veii (la prononciation et la graphie Véiès sont donc fautives), était une puissante cité étrusque située à la frontière sud de l'Etrurie, dans la « campagne falisque », à 16 km au nord de Rome sur le territoire de la commune de Formello. C'est l'une des douze cités étrusques réunies dans une dodécapole. Elle était considérée comme la plus riche des villes de la Ligue étrusque. Son histoire est marquée par les guerres incessantes avec Rome pendant plus de quatre siècles. Elle tombe finalement aux mains du général romain Camille en 396. Elle continue d'être occupée après sa capture par les Romains ; l'impératrice Livie y a une villa. Véies est célèbre pour ses statues, notamment une de l'empereur Tibère (désormais au Vatican) et l’Apollon de Véies qui est conservé au musée national étrusque de la villa Giulia.

Des moustiques, une forte chaleur, une grande côte et nous voilà à La Storta, sans même avoir vu le Castello Farnese. Nous en avons vu un à Plaisance, donc pas de regrets.

Comme il est vraiment très tôt (nous pourrions être à Rome dans l’après midi), nous nous dirigeons vers la gare pour noter les horaires des trains entre la gare San Pietro et celle proche de notre lieu d’hébergement de demain soir. Après quelques courses, nous cherchons en vain un parc ou un lieu ombragé où se poser en attendant de rejoindre l’hôtel. La chaleur est insupportable : un vrai four. Nous trouvons finalement quelques mètres carrés de trottoir ombragés par un arbre garantissant, moyennant de légers déplacements, une zone acceptable pour quelques heures.

Les gens qui passent, à pied ou en voiture, doivent se demander qui sont ces « clochards » qui déjeunent là. L’hôtel Cassia, qui arbore pourtant fièrement ses trois étoiles, mérite une attention particulière car son prix défie toute concurrence. Son seul défaut réside dans une climatisation très efficace qui donne l’impression de séjourner dans un freezer. Mais, on ne peut pas tout avoir.

Bon test : nous avions relevé, quelques jours plus tôt, un panneau publicitaire sur la voie Cassia qui citait une laverie automatique à La Storta. Eh bien, nous l’avons trouvée, même s’il a fallu marcher encore et encore. Une autochtone, qui lave ses draps, nous invite à saluer Paris pour elle à notre retour. L’orage gronde ; quel temps fera-t-il demain ? Sur le conseil de l’hôtelier, au prix à nouveau d’un petit kilomètre de marche le long de la Via Cassia, la trattoria de Clotilde nous sert, rapidement, un dîner italien classique.

Voilà, demain sera le dernier jour. Il fait froid, il fait triste. Bonne nuit. « Voici venu le temps de la Reconnaissance… »

Hébergement : Hôtel Cassia Via Cassia 1736

Accueil : bon

Conditions de logement : bonnes

Prix : très abordable

De La Storta à Rome