Quelle mauvaise nuit ! Chaleur et bruits extérieurs nous ont empêchés de nous reposer correctement. Dès 4h30, toute la bande des pèlerins se lève et s’en va. Comme sur le chemin de Compostelle, il est difficile de cautionner ces pratiques de marathoniens qui privilégient les kilomètres. Autant dire que notre nuit est bien finie !
Ils ont dû réveiller le coq qui se met à chanter alors que le jour ne se lève pas. Nous partons donc les derniers. Le message de don Renzo a sans doute été bien entendu car il ne reste rien dans la boîte quand nous y glissons notre contribution. C’est proprement scandaleux. En ville, malgré l’heure matinale d’un dimanche, lendemain de fête, un café est ouvert et nous permet un bon petit déjeuner.
Encore une petite étape pour un dimanche, en espérant que ce jour souvent synonyme de désagréments se déroule bien. Le chemin monte et descend sans fin, torture pour les jambes, mais il est bien ombragé. Dommage que la visite au Santuario Madonna del Sorbo soit interdite à cause de travaux. Dès 10h, nous débouchons dans Formello sous une chaleur étouffante. Rien n’est ouvert dans cette ville, sinon un café dans lequel nous ne pouvons même pas acheter notre repas de ce midi. On nous indique une supérette qui serait ouverte. Aller et retour vers le lieu indiqué, bien ouvert, mais qui oblige à descendre puis remonter une côte sans fin.
Nous pensions avoir rendez-vous dans un hôtel situé à Monte a Guzo, hôtel qui ne figure pas sur le plan de la ville mais que nous croyons situé au sud du village.
Nous cheminons vers la localité dénommée « Monte a Guzo », mais sans rien voir de ce qui pourrait être un hôtel. Une jeune femme, puis un monsieur en voiture, interrogés, ne connaissent pas ce que nous cherchons mais nous conseillent de poursuivre vers le Mont Aguzzo. Bientôt, il n’y a plus rien, que de la lande à perte de vue.
Quand une voiture de carabinieri surgit, phare bleu allumé, nous prenons l’initiative de l’arrêter. Deux charmantes jeunes femmes nous indiquent le bon chemin : conclusion : il faut tout refaire à l’envers puis prendre la direction de La Storta. Qu’il aurait été gentil que vous puissiez nous y emmener, nous qui sommes tout en sueur, mais la proposition ne vient pas (interdit sans doute).
Le nom de la rue recherchée, qui est en réalité un chemin de terre, est enfin trouvé mais pas l’établissement. Se peut-il qu’un hôtel soit installé ainsi en pleine campagne et sans route goudronnée. Après un bon moment de marche sans résultat, nous arrêtons de nouveau un couple de personnes âgées. Adresse inconnue, dites-vous. Eh bien merci mais, quelques pas plus loin, l’entrée du B&B est bien là. Comme il est tôt, nous nous installons au pied de la grille pour pique-niquer. Une première voiture qui veut entrer nous oblige à lever provisoirement le camp. Une deuxième, conduite par une personne âgée, s’arrête et la dame nous convie à entrer malgré nos protestations. Le couple d’hôte, un peu surpris par notre arrivée prématurée, nous reçoit chaleureusement en anglais et nous conduit à notre chambre, située en rez-de-jardin.
Nous ferons la sieste une bonne partie de l’après midi. Pendant ce temps, et sans bruit, ils ont installé un petit parasol sur la terrasse pour nous permettre de prendre l’air. Ils viendront très gentiment faire un brin de conversation, nous situer sur la carte pour faciliter notre trajet de demain. Monsieur travaille au Vatican et connaît le chemin de Rome par cœur. Ils nous laisseront en cadeau un petit flacon d’huile vierge de leur production, charmante attention qui va alourdir un peu plus le sac à dos. Tous les randonneurs connaissent cet étonnement des sédentaires quand nous expliquons notre chemin. Tout leur paraît très loin et infaisable !
La cuisine à notre disposition nous permettra de faire chauffer les produits lyophilisés que nous traînons depuis le début dans notre sac. Excellent repas pris à l’ombre sur la terrasse, dans cette maison au milieu de nulle part et dominée par le fameux Mont Aguzzo qui doit culminer à …..246 m. Nous avons prévenu que nous partirons demain sur la pointe des pieds. Merci et à Dieu !
Hébergement : B&B La Vecchia Quercia via della pietrarella di Monte Aguzzo 9
Accueil : très bon
Conditions de logement : très bonnes
Prix : un peu cher pour de pèlerin