03 - Vendredi 7 août 2009 - De San Antimo à Campiglia

Le chemin de la ricotta

C’est avec un peu de retard que nous quittons le Tabor en laissant la clé sur la porte. La première partie du parcours est facile : immense descente jusqu’à Monte Amiata dans le jour naissant par la SP 55 quasiment vide de véhicules. Pour le reste, on ne se souvient que d’une interminable montée, dans une chaleur qui semble croître à chaque pas.

Au carrefour avec la SP 18, sacs posés à l’ombre, on sait enfin que San Antimo c’est déjà 12 kms derrière et que Campiglia, c’est à gauche, mais à 10 kms.

Vers 10h, il fait très chaud et une enseigne de bar dans Poggia Rossa nous fait saliver ..mais l’établissement est fermé ! Alors, ne ratez pas, quelques mètres plus loin, en contrebas de la route, une modeste alimentation, porte cachée derrière un rideau de perles, digne d’un livre d’histoire. Une vieille dame fort gentille nous sert des yogourts qui font notre bonheur à la plus prochaine des zones d’ombre.

Les paysages que nous découvrons sont un vrai régal : vignes, oliveraies, champs de blé. Des crêtes que nous empruntons, Castiglione se laisse voir.

Le Val d'Orcia est classé depuis le 2 juillet 2004 comme un important parc naturel, artistique et culturel, faisant partie du Patrimoine de l’Humanité par l’UNESCO, pour l'état de conservation de ses paysages, qui a eu une considérable influence sur beaucoup d'artistes de la Renaissance artistique italienne. Il est qualifié de : « Exceptionnel exemple de paysage naturel redessiné dans la période Renaissance pour respecter les idéaux de bon gouvernement et pour créer une image typique de gravure ; le paysage du Val d'Orcia a été célébré par les peintres de l'Ecole siennoise, née pendant la Renaissance... Les images du Val d'Orcia et particulièrement les reproductions de ses paysages, dans lesquels on représente les gens qui vivent en harmonie avec la nature, sont devenues les icônes de la renaissance et ont profondément influencé le mode de penser le paysage dans les années qui ont suivi. »

A l’entrée de Campiglia, nous faisons nos provisions pour ce midi avant de retourner nous cacher sur le vaste terrain ombragé et abandonné que l’on vient de dépasser. Là, après déjeuner, nous faisons une longue sieste. Et vers 15h30, nous nous demandons si nous aurons le courage de remettre les chaussures et de plonger dans la fournaise.

Arrivés à l’hôtel, nous le trouvons fermé et les personnes âgées qui jouent aux cartes à l’ombre d’arbres centenaires nous font comprendre que le patron ne sera sûrement pas là avant 19h. Que reste-t-il d’autre à faire que d’attendre, faire quelques courses et attendre encore.

Vers 18h, il arrive, gentil, prévenant, et nous conduit immédiatement à notre chambre.

Nous dînerons là ce soir. Moment inoubliable que ce menu dégustation servi avec zèle par un monsieur qui ne comprend pas que nous ne puissions pas finir nos verres de vin de Toscane (un verre avec chaque plat) « Mais vous dormez là-haut ! » Ah, la soupe à la ricotta et aux orties et le « cafè a la forchetta » ! Au moment de régler l’addition, le patron cuisinier, figurant dans le bottin des meilleures tables de Toscane, s’exprime en Français : il a été formé à Metz. Bon, il est temps de se coucher !

Hébergement : Hôtel I Tre Rioni Via Ampiglia 3

Accueil : bon

Conditions de logement : très bonnes

Prix: pas excessif (25€/pers le repas)

De Campiglia à Radicofani