01 - Mardi 29 juillet 2008 - Bourg Saint Pierre - Grand Saint Bernard

Le chemin des cimes

« Va Pèlerin, Poursuis ta quête » Trois heures ne suffiront sûrement pas pour atteindre le col. Il y a à cela plusieurs raisons. D’abord, nous ne marchons pas vite, ensuite c’est notre première journée de marche (depuis l’année dernière) et enfin nous avons tous les deux envie de profiter de la beauté de la montagne et de savourer notre première journée de liberté.

Après un rapide petit déjeuner, nous prenons la route à 8h45. Peu après la sortie du bourg, un panneau de chantier nous informe que le chemin est coupé et que le chemin provisoire part du bourg même. Ah non, il est trop tard pour faire demi-tour ! Nous progressons sans soucis jusqu’à un panneau annonçant une déviation pour piétons. Le barrage du lac des Toules est en travaux ; il faut le contourner par la droite. En longeant ce lac, la tentation est grande de poser le sac et d’admirer le magnifique paysage. Allons jusqu’à la maison au toit de lauzes au lieu-dit « Sur le Four ». Là, il est trop tôt pour poser donc nous poursuivons notre progression. Quelques centaines de mètres plus loin, hors de la vue et du bruit des engins de chantier, nous posons nos sacs. Un chamois observe la scène puis décampe. Les marmottes ont déjà repéré les intrus et sifflé l’alerte depuis quelque temps. C’est un véritable bouquet de fleurs, œillets, gentianes pourpres, etc. tout sent bon. Il reste des fraises des bois. Quel délice !

Lentement mais sûrement, la montée se poursuit. Ce n’est pas si simple pour un premier jour. Certains passages, sans être dangereux, sont délicats, par exemple du côté de l’Hospitalet où poussent des rhododendrons.

Avant d’entamer la dernière et très raide montée vers le col, la pluie d’orage nous surprend.

Voilà la première douche gratuite, pas longue mais suffisante. En arrivant au col, il est presque 14h30, soit 4h30 de marche sans compter les arrêts. C’est bien.

Ce soir, nous logeons à l'Hospice, réservé de longue date. Il faut descendre à la cave prendre des …chaussons ! Armés de la clé de notre chambre et d’une clé de douche, nous rejoignons notre chambre au 2ème, grande chambre à deux lits. Simplicité et confort, boiseries sur les murs. Par contre, la douche est ….très froide.

A l’heure du dîner, la salle à manger se remplit., mais pas de pèlerins ce soir à l’Hospice. Et pourtant, on nous dit qu’il en passe plein. Mais où sont-ils ?

Après un repas (que l’on ne peut pas qualifier de gastronomique) et une bonne tisane, nous regagnons nos pénates et c’est frigorifiés, presque malade pour moi, que nous nous couchons. « Garde dans ton cœur la parole.. »


L’Hospice

Un premier hospice (ou monastère) existe au pied du col (côté Suisse), à Bourg Saint Pierre. Il est mentionné pour la première fois vers 812-820. Ce monastère est détruit par des incursions de Sarrasins au milieu du Xème siècle, probablement en 940, date à laquelle ils occupent aussi Saint Maurice. Vers 1050, Saint Bernard d’Aoste (de Menthon ou de Monjoux), archidiacre d’Aoste, voyant régulièrement des voyageurs arriver terrorisés et détroussés, décide de mettre fin aux brigandages dans la montagne. Dans ce but, il fonde, au sommet du col, l'hospice qui portera plus tard son nom. L'église de l'hospice est dédiée à saint Nicolas. Il faut préciser que c'est seulement dans un document de 1125 que l'on trouve la première mention de l'église dans les textes. L'hospice du Grand-Saint-Bernard est placé sous la juridiction de l'évêque de Sion, préfet et comte du Valais. Cette particularité explique le fait que l'intégralité du col se situe aujourd'hui en territoire suisse.

A l'Hospice, les chanoines entonnent parfois un magnifique chant qui commence par "Va Pélerin, poursuis ta quête". Nous n'avons malheureusement pas pu l'entendre sur place mais si vous voulez l'écoutez, vous le trouverez sur le site du Grand Saint Bernard.

Accueil : Très bon

Conditions de logement : Bonnes malgré la douche froide

Prix : Pourrait mieux faire (c'est cher et en francs suisses)


Du Col à Saint Oyen