Le chemin embrumé
Un algéco, c’est très bien mais très passoire énergétique. Quand il fait chaud dehors, il fait chaud dedans ; pour le froid, c’est la même chose. Oui, nous avons eu froid cette nuit, jusqu’à se lever deux fois pour sortir nos sacs de couchage et les pulls. Le jour nous a réveillés très tôt faute de rideaux aux fenêtres. Je suis le dernier prêt aujourd’hui car j’ai perdu mon couteau. C’est lundi, et à cette heure très matinale, 6h15, le café est ouvert, ce qui nous permet de bénéficier d’un petit déjeuner.
La brume enveloppe durablement tout le paysage. Juste avant Centeno, nous quittons la Toscane. Beaucoup de chemin au bord de la SS 2 nous attend mais nous pouvons la quitter le temps de traverser ce joli petit village de Centeno. Là, nous passons devant une maison qui a servi de lieu de quarantaine pour Galileo Galilei, convoqué à Rome par le Tribunal de l’Inquisition pour s’expliquer. En effet, une épidémie de peste sévit en Toscane en ce début d’année 1633.
Nous quittons la nationale peu avant Acquapendente par une sévère montée. Mais, avant de grimper, voici une fontaine et un petit vendeur de fruits. Chers les fruits que nous lui prenons, mais bon ! Un vieux monsieur, deux chats, trois poules, fait la conversation dans la montée.
Arrivés à 10 h devant la maison d’accueil San Rocco, nous appelons Amalia, le contact qui nous a été donné. Elle arrive peu après, nous accueille, nous explique. Elle nous offre une petite chambre sur les arrières, calme et fraîche. Charmante Amalia qui nous noie dans un flot de paroles ! Le gîte est très correct et il y a bien une douche, contrairement à ce que j’avais lu, et même une cuisine. Mais Monsieur le Curé pense que les pèlerins n’ont pas besoin de cuisiner, donc interdiction de s’en servir. Amalia nous explique que, d’ici, en ligne droite, Rome est à 100 kms.
Avant de déjeuner, nous avons le temps de visiter la Basilique du Saint Sépulcre, et notamment sa magnifique crypte. Puis, nous nous contenterons d’un menu pèlerin dans un petit restaurant du centre ville.
Après une sieste troublée par l’arrivée de trois nouveaux pèlerins, nous aurons tout le temps de visiter cette charmante petite ville, notamment la tour de l’horloge d’où la vue permet de voir (encore) Radicofani.
Au pied de Fabrizi qui trône sur la place principale, nous savourons une glace bienvenue car il fait vraiment très chaud et cette glace est…délicieuse !
Nous dînerons en terrasse d’une trattoria dont l’allure nous a plu. La patronne nous rattrapera dans la rue ….pour nous redonner cinq euros comptés en trop dans l’addition. Sympa ! Grand silence au retour dans ce grand presbytère trop sombre. Mauvaise nourriture, déshydratation ? je continue de me vider !
Saint Roch (fête le 16 août) Roch est né à Montpellier à la fin du XIIIe siècle, seul fils d'un haut magistrat et d'une mère nommée Libérie. Il perdit ses parents à l'âge de 20 ans, et partit alors pour Rome après avoir distribué ses biens aux pauvres. Au cours de son chemin, il s'arrêta dans quelques hôpitaux pour soigner et panser les plaies des malades; on dit qu'il leur rendait la santé par le signe de croix. Ses soins allaient de préférence aux pestiférés, parmi lesquels certains furent soignés à Cesne, Acquapendente, Rome et ailleurs.
Hébergement : Casa del pellegrino San Rocco Via Roma
Accueil : très bon
Conditions de logement : bonnes
Prix : ce que l'on veut
Girolamo FABRIZI
(Jérôme Fabrice d'Acquapendente) 1537-1619 Médecin, anatomiste italien, Jérôme Fabrice d'Acquapendente a continué la grande lignée des anatomistes de l'université de Padoue. On reconnait en lui le premier grand maître de l'anatomie physiologique et de l'embryologie comparées. Elève puis successeur de Faloppe en 1562 à l'université de Padoue, il remplaça son maître comme démonstrateur d'anatomie où il fit aménager à ses frais, en 1594, le célèbre amphithéâtre de dissection destiné à recevoir ses nombreux élèves venus de tous les pays d'Europe. Entre temps il obtint, en 1565, à Venise, la chaire de chirurgie.