07 - Dimanche 13 mai 2007 - De La Chaussée à Vitry le François

Le chemin blanc

« Ajoute toujours, avance toujours, marche toujours … » dit Saint Augustin. Le petit déjeuner avalé, le chèque rempli (aïe !), nous partons vers 8h45. Bien que ce soit dimanche, les cloches ne nous ont pas réveillés. Il faut aussitôt mettre les capes - la journée s’annonce mal. Dès la sortie du village, nous découvrons un autre Logis de France avec des prix concurrentiels. Tant pis pour nous.

Notre chemin s’écarte définitivement du canal. Après un petit bout de départementale, nous pénétrons dans des chemins de terre ou des routes goudronnées très secondaires. Mamelon après mamelon, le chemin monte et descend. Pas de haies pour couper la vue. S’il fallait décrire ce paysage, il suffirait de dire : céréales à perte de vue, des bois dans les creux et le long des ruisseaux, des chemins blancs qui serpentent sans fin et qui collent aux godasses dès qu’il pleut.

Voilà l’occasion de dire un mot de notre compagnon quotidien : l’alouette des champs. En vol stationnaire, là-haut, très haut, ses trilles forcent à lever la tête. Toi, l’oiseau malin qui s’était perché sur la tête de l’aigle pour monter plus haut que lui et être ainsi le roi, salut et chapeau. Saint Amand sur Fion reste dans nos mémoires, d’abord parce que le nom est curieux, ensuite parce que l’église de ce village vaut la photo. Dans ce village, pour la première et dernière fois de notre parcours, un jeune couple qui prend l’air nous propose un café. Lors de cette première partie de parcours, deux choses nous manquent. A de rares exceptions près, les églises de village sont fermées. Aujourd’hui dimanche, nos capacités de marcheurs, commandant de ne pas s’éloigner du chemin, ne nous permettront pas d’assister à une messe. L’autre manque de taille, ce sont des bistrots ouverts. Sur le chemin de Compostelle, c’était bien rare si nous ne trouvions pas un lieu pour boire notre café de la matinée. A l’approche de midi, il fait chaud sous un ciel nuageux. Ca sent l’orage, tout cela. Nous posons nos sacs à une croisée de chemins, à hauteur de Saint Quentin les Marais, en vue d’un émetteur qui nous permet de joindre Charles. Bien abrités du vent, nous mangerons dans un grand silence. Puis, capes étalées, la sieste est la bienvenue. Tout près de Vitry en Perthois, le sentier nous invite à tourner à droite pour visiter le point de vue du Mont de la Fourche, invitation que nous déclinons car cela rallonge notre parcours de manière sensible. Dans le village, nous rejoignons la départementale 382 très circulée pour un dimanche. Il fait de plus en plus lourd ; le ciel se couvre dangereusement. L’entrée dans Vitry le François se fait par une zone artisanale sans teint. Ce n’est pas un spectacle extraordinaire ! Un panneau d’information tout barbouillé de tags nous permet de retrouver l’hôtel Au bon séjour sans problèmes. Les deux tours de l’église Notre Dame dominent le paysage de la ville qui nous paraît une sage petite ville de province.

A notre arrivée, l’hôtel est fermé mais le patron vient nous ouvrir. La chambre qui nous était destinée n’est pas prête. Aussi, il nous en attribue une autre que l’on rejoint : « en montant au 1er étage, puis vous prenez à gauche en direction de la Belgique et enfin un dernier raidillon vers les Ardennes. »

Tout près, une laverie accueille notre linge sale. Pendant la lessive, nous découvrons l’intérieur de la collégiale Notre Dame commencée en 1629 et achevée en 1898. Si l’on se réfère au dépliant « promotionnel », « l’église de Vitry est un des monuments caractéristiques de l’architecture religieuse classique des 17ème et 18ème siècles ». Oui….bof ! Nous retenons de cette visite un magnifique grand orgue – un « grand huit pieds ». Pour le reste, eh bien, allez juger vous-même ! Pendant que le linge sèche à grands renforts de tours de tambours, l’orage éclate - un déluge s’abat sur la ville. Nous nous régalerons ce soir (escargots et selle d’agneau arrosée de Buzet).Dans cet hôtel restaurant, la carte des vins est originale et très sympathique. Le patron vient s’inquiéter de notre bien-être Peut-on dire qu’il est sympa quand on sait qu’il a le même genre d’humour que moi ? Les escargots se sont révélés divins. La serveuse parle gentiment de notre étape de demain dont elle est originaire. Tout va bien mais les ampoules d’Elisabeth se portent elles aussi très très bien.

Hébergement à l'Hôtel Au Bon Séjour

Accueil : bon

Conditions de logement : très bonnes

Prix : normal (bonne table)

De Vitry à Chavanges