02 - Jeudi 6 août 2009 - De Buonconvento à San Antimo

Le chemin du Brunello

« Lève-toi et marche, Dieu est ton ami….. » Ce qui sera notre rythme pendant tout ce parcours prend corps ce matin. De crainte de la chaleur, et puisque le jour se lève encore relativement tôt, nous programmons le réveil à 5h45 et le départ, sans vrai petit déjeuner, à 6h15. Dans la fraîcheur du petit matin, nous quittons Buonconvento par la SS 2, longtemps bordée par une zone artisanale, avant d’obliquer à droite sur la SP 45. Juste avant ce carrefour, voici la première pancarte qui indique « Rome ». Montalcino, très célèbre terroir du Brunello, apparaît bientôt à notre horizon, très haut perchée. Pour respecter les indications du guide, au pied de la butte, nous prenons la strada communale del Canalichio. 1,5 km de grimpette qui « tuent » : très très dur pour une première journée de marche. Mais la vue est exceptionnelle. Et dans Montalcino, on continue à monter, encore et toujours. Il n’est que 9h mais le soleil nous assomme déjà.

Sortis du café où nous prenons un petit déjeuner bien mérité après cette dure montée, nous demandons au moins cinq fois notre chemin. Personne ne raconte la même chose. Sur la place du château, une « gendarmette » se montre la plus pertinente. La route descend, descend, et nous emmène sans soucis en vue de Castelnuovo dell’Abate. L’abbaye se cache dans un vallon, au point de nous faire douter qu’elle existe bien. Il est presque midi et les portes du four sont grandes ouvertes, chaleur qui vous colle à la route.

Un petit coin d’ombre, duquel la vue sur l’abbaye et le village est intéressante, nous sert de salle à manger et de chambre. L’abbaye nous semble beaucoup visitée, et les Pères très occupés. Quand nous sonnons pour annoncer notre arrivée, avec le secret espoir de disposer très rapidement d’une douche, quelqu’un nous répond que personne n’est disponible pour nous accueillir de suite : « Revenez à 19h ». Diable ! Quand un moine en bure blanche (enfin presque) sort, accompagné d’un groupe de laïcs, nous l’interpellons. Frère Amerigo, chaussé de mocassins noirs vernis, ne parlant pas le français, nous donne les clés et nous indique le chemin à suivre pour trouver notre hébergement. Génial ! Le Tabor : un vaste lieu d’accueil en dehors de l’abbaye et semi enterré dans la colline. Nous y disposons de la très très grande chambre rouge et des facilités qui vont avec : sanitaires et cuisine dans une ambiance très fraîche. En fait, ces installations sont faites pour accueillir des groupes.

En quête de provisions ou d’un lieu pour le repas de ce soir, nous prenons le chemin du village. A moins de 400 m du Tabor, un café restaurant nous rafraîchit et prend notre réservation pour ce soir. Avant les vêpres, nous visitons la magnifique abbatiale romane qui mérite bien sa réputation de plus belle église romane d’Italie. L’église est pleine pour les vêpres, en particulier des scouts car le site est un point permanent de rassemblement. Nous partirons avant la fin mais après le nuage d’encens qui indispose toujours Elisabeth. Nous qui sommes des voisins de Solesmes pensons que le grégorien de ce soir est légèrement approximatif.

Pizza et glace feront notre repas de ce soir. L’air est enfin devenu plus respirable sous la tonnelle. L’aubergiste, à qui nous demandons des précisions sur le chemin à prendre demain matin, nous fait très peur. Ses parents, présents ce soir, en rajoutent. « Pour Campiglia, au moins trente kilomètres et ça monte tout le temps ! » Nous verrons bien.

Abbadia San Antimo Cette abbaye a inspiré beaucoup de poètes et de peintres. L’ancienne église en travertin couleur crème, se pose en contraste avec le fond des collines vertes de la Valle Starcia. Elle remonte au 9ème siècle, mais les gens du lieu préfèrent penser que l’église a été fondée par l’Empereur Charlemagne en 781. La majeure partie de l’église a été construite en 1118 en style Roman Français et l’extérieur a été orné avec des arches qui se recoupent, et sculpté avec les symboles des Quatre Évangélistes. L’intérieur, en albâtre couleur du miel, très délicat, a une lumière particulière, changeante selon le temps, le jour et la saison. Les chapiteaux de la nef principale ont été gravés de dessins géométriques, des motifs de feuilles et des scènes bibliques. Elle fut malheureusement abandonnée en 1462 lorsque Pie II supprima les subsides du monastère. Elle tomba en ruine, jusqu'à ce que, en 1979, une communauté de moines augustins entreprit la restauration des lieux. On y chante encore le grégorien.

Hébergement : Abbazzia San Antimo

Accueil : bien

Conditions de logement : parfaites

Prix : ce que l'on veut

De San Antimo à Campiglia