05 - Mardi 21 avril 2009 - De Pontremoli à Aulla

Le chemin de l'Ave Maria

L’étape d’aujourd’hui est beaucoup trop longue pour nous. Si tout va bien, nos pas nous porterons à Villafranca et, de là, nous prendrons le train pour Aulla.

Le petit déjeuner se révèle copieux et excellent mais le café …dégueulasse ! Nous quittons l’hôtel vers 8h15 alors qu’il fait gris et qu’il vente avec l’intention d’acheter des fruits chez la petite dame à qui nous avons parlé hier soir. Boutique fermée, donc nous partons quand Elisabeth pense avoir perdu la carte du jour. Sac posé, je fais, mais en vain, le chemin inverse jusqu’à l’hôtel. A mon retour, la carte était revenue à sa place

Nous optons pour la SS 62 qui se trouve dépourvue de trottoirs, avec une circulation intense. L’urbanisation est continue le long de cette voie mais nous ne risquons pas de nous perdre. Dans un petit magasin, nous faisons provision de deux belles poires, pour la soif et pour la gourmandise. Il nous a fallu l’aide d’un livreur pour que la patronne quitte sa cuisine afin de venir nous servir. La première halte est pour la Pieve de Sorano. Au pied, on peut voir un important balisage de la VF dont j’ai lu quelque part que c’était le nouveau balisage européen.

Dans Filattiera, Elisabeth file devant moi et fait la conversation avec une dame âgée qui sortait de la boulangerie. Elle ne voulait pas nous vendre du pain mais savoir, classiquement, d’où nous venions, où nous allons. Même si je l’ai écrit plusieurs fois, ce genre d’attention entretient la motivation. C’est très gentil.

A la sortie de Filattiera, il faut donner un bon coup de reins pour se retrouver sur un belvédère d’où la Pieve se présente sous un autre jour.

Le parcours se poursuit, bien balisé, sans difficultés particulières. Seuls les gros nuages noirs qui encombrent le ciel paraissent inquiétants. Un renard détale à notre approche. A midi, les cloches de l’Eglise de Mocrone sonnent un Ave Maria de Lourdes. Nous approchons de Filetto. A l’orée du bois qui aurait inspiré Dante, des tables de pique nique nous tendent leurs bancs. Mais il faudra faire vite pour éviter la pluie qui, finalement, ne viendra pas. Filetto nous retient un instant pour deux raisons : un mignon bassehunt passe le nez à travers une grille et réclame des caresses. Comment peut-on y résister ? Mais il y aussi dans ce village de magnifiques vieilles rues avec des arcs reliant les maisons d’un côté à l’autre de la rue.

Dans la descente vers la gare de Villafranca, nous sommes interpellés par un groupe de quatre marcheurs dont on finit par comprendre qu’ils sont quasiment exclusivement d’expression allemande :Trois femmes et deux hommes qui cherchent un lieu pour manger. Courte conversation avant de reprendre le cours de notre marche.

Villafranca, comme beaucoup de petites gares italiennes, ne possède pas de guichet mais un distributeur automatique de billets. Nous avons le temps d’aller boire un café puis deux au bar juste à côté. Le temps gris persiste et ne met pas beaucoup de couleurs dans le paysage.

La gare d’Aulla est ultra moderne et fait penser à ces gares TGV implantées au milieu de nulle part. Le centre ville se situe bien loin de cette gare et, de nouveau, un passant nous confirme que nous sommes sur le bon chemin, l’Abbazzia di San Caprasio. A notre arrivée, nous trouvons porte close et aucune des sonnettes ne donne signe de vie. Petit coup de fil sans succès non plus, sinon un monsieur qui arrive de l’extérieur et qui nous ouvre gentiment les portes du musée. Nous aurons droit à un nouveau café, à la rencontre avec un père avant d’être conduit au lieu d’hébergement, non situé dans l’enceinte de l’abbaye. S’agit-il d’un ancien établissement scolaire ? Il s’agit en tout cas de dortoirs aux lits dépareillés disposés entre des bornes informatiques. Mais, nous avons des lits, pas tous très propres, mais peu importe. Petit problème : la porte ne ferme pas mais qui viendrait nous chercher ici. Après un dîner ordinaire dans une pizzeria à proximité, nous rejoignons nos lits alors que la pluie menace. « Nos racines sont en chaque lieu que nous avons un jour traversé… »

Hébergement : Chiesa di San Caprasio

Accuiel : très bon

Conditions de logement : acceptables

Prix : ce que l'on veut

De Aulla à Sarzana