04 - Vendredi 1er août 2008 - D'Aoste à Nus

Le chemin de l'orage

Tout à l’heure, dans le petit magasin de fruits et légumes, deux trois personnes s’inquiètent et s’étonnent de notre destination

Cette fois, il est très tôt, les rues sont presque vides. Nous franchissons la Porte prétorienne, dépassons l’Arc d’Auguste curieusement christianisé avec son crucifix sous l’arche, atteignons le magnifique petit pont romain tout pavé de ces petits galets ronds que l’on retrouvera un peu partout dans les villes suivantes. Au revoir, Saint Ours. Mais où est donc la fin d’Aoste ? A la hauteur de l’hôpital Beauregard, Elisabeth se rend compte que sa bâche à eau fuit.

Le chemin, parfaitement balisé monte et descend sans fin. Troisième jour de marche : on sent que cela va être la galère. Les jambes sont lourdes, lourdes. Un peu de lassitude nous gagne, et pourtant il fait très beau. Peu après Beauregard, un couple de personnes âgées, enfin, plus âgés que nous, ramasse des haricots verts dans un jardin un peu en contre bas de la route. La conversation s’engage aussitôt. Ce sera notre grande découverte de cette année, cette propension des autochtones à parler, à s’inquiéter, au sens noble, de notre pérégrination. Ils parlent un français impeccable. « Vous allez jusqu’à Saint Christophe ? » (C’est à 2 kms). Non, nous c’est plutôt Nus ce soir. « Oh la ! »

Les escaliers de Saint Christophe puis la montée derrière ! Quelle suée ! Et dire que nous avons l’impression d’être encore dans Aoste. De là-haut, la vue est belle.

C’est désespérant. La matinée est bien avancée et nous ne sommes qu’au château de Seran : faut-il contourner par la droite ou par la gauche ? Encore une fois, on nous pose la question : « Pèlerins de Compostelle ? » En fait, le chemin se déroule à mi-hauteur pour éviter la SS 26.

Vers 13h10, nous cherchons désespérément un coin où se poser, peu importe qu’il ne soit pas à l’ombre. C’est chose faite sur le bord d’un chemin, juste après le hameau de Chetoz. Peu avant, à la recherche d’eau potable, un monsieur nous avait fait comprendre que celle qui coulait de la fontaine où il venait de faire le plein était potable. Eh bien, allons-y, faisons-lui confiance.

Ce sera encore raté pour la sieste. Très vite, le ciel s’obscurcit, le tonnerre gronde. Il faut sortir les capes de suite, couvrir les sacs, et en route. Devant, vers Nus, Fenis et au-delà, les paysages sont déjà obscurcis par des nuages d’eau.

Aux abords de Nus, c’est un peu compliqué de trouver la rue qui mène à l’hôtel car la VF ne passe pas vraiment dans le village situé en contrebas. Nous y voilà enfin, fourbus, inquiets sur notre capacité à poursuivre demain. De cet hôtel avec piscine manifestement délaissée, nous ne garderons pas de souvenirs marquants. Pendant le dîner, banal, il pleut, il pleut, un vrai déluge. Demain sera un autre jour !

Nus

Le nom de Nus dérive du latin nonus. Une halte se trouvait probablement ad nonum lapidem, à neuf milles romains d'Augusta Praetoria.

Hébergement à l'Hôtel Dujany, 104 Via Risorgimento

Accueil : nul

Conditions de logement : normales

Prix : normal pour un hôtel

De Nus à Beriaz