01- Lundi 7 mai 2007 - De Laon à Corbeny

Le chemin de l'amitié

Le carnet dit : « Où toujours le chemin me mènera, le ciel est mon toit …. » En l’occurrence, on pourrait souhaiter mieux car il a plu cette nuit et le ciel bas n’annonce rien de bon pour la journée. Paul et Cécile ont souhaité faire un bout de chemin avec nous, jusqu’à Bruyères .Il fait gris, il fait vent, il fait froid. Les sous bois sont boueux, mais qu’importe !

A la sortie de Bruyères, nos amis font demi-tour et nous partons sans nous retourner. Elisabeth me dit : « Ca y est, nous sommes partis » puis…. « j’ai déjà une ampoule ! ». Nous marcherons en silence ou presque …Cheret, église perchée, pas un chat. La route monte et descend tranquillement, des bois, d’immenses champs de blé en herbe…... Tout est vert foncé. L’ordre de marche immuable se met en place : moi devant car je marche plus vite, et Elisabeth qui suit à son rythme mais sûrement. Voici Bièvres, puis les premières interrogations. Nous prenons conscience pour la première fois que le chemin de Rome n’est pas celui de Compostelle. Faut-il aller à droite ou à gauche ? La carte au 1/100 000 nous indique un chemin, là entre les deux routes. Est-ce bien cette trace qui se perd dans les étendues de blé vert ? Avec confiance, nous nous engageons, nous franchissons des barrières et des clôtures, nous descendons dans des creux, nous remontons des talus à l’herbe haute, nous ne savons plus où nous sommes. Les heures passent ; l’arrêt déjeuner ne prendra toute sa saveur que là où nous saurons situer le lieu sur la carte. Enfin, un symbole blanc et rouge apparaît ; c’est le GR 12. A la route, nous prenons à droite, filons 5 à 600 mètres pour finalement faire demi-tour : nous partions en sens inverse. Enfin, sur la pelouse, à l’entrée du Château de Bove, nous posons notre sac. Il est 13h30 et il fait très faim. Compostelle nous a appris que cette situation nuit gravement au moral du marcheur. La faim fatigue et les kilomètres paraissent deux fois plus longs.

L’arrêt se limite au minimum car il fait vraiment très froid. Le chien du domaine nous a sentis et aboie sans fin. Nous descendons vers Bouconville Vauclair sans faire le tour par l’Abbaye déjà visitée lors de notre séjour dans l’Aisne. La route jusqu’à Corbeny, essentiellement en forêt paraît interminable. Une première étape de 25 kilomètres est bien longue pour des ronds de cuir peu entraînés. Les premières pluies saluent notre arrivée dans le village.

L’hôtel est fermé. Sur la porte, il y a un mot manuscrit : « M et Mme Morice de la Via Francigena, entrez par la cour, la clé de votre chambre est à l’accueil. ». Grand calme dans cet hôtel de campagne face à l’église et tout proche de la nationale très circulée. Nous nous inquiétons de l’heure du repas – des courses pour le lendemain. Au Musée du Miel, on nous dira que le seul commerce est fermé depuis quelques temps. Il pourrait rouvrir prochainement. Ce soir, la boulangerie est aussi fermée. L’hôtesse nous accueille chaleureusement au restaurant et nous prépare gracieusement notre pique nique du lendemain. Il y a toujours une solution à tout. Nous rentrons nous coucher sous la pluie. Demain sera un autre jour !

Le lendemain du sacre, les rois venaient à l’abbaye de Corbeny vénérer les reliques de Saint Marcou qui donnaient le pouvoir de guérir les écrouelles.

Hébergement à l'Hôtel du Chemin des Dames

Accueil : bon

Conditions de logement : bonnes

Prix : raisonnable

De Corbeny à Saint Thierry