16 - Mercredi 13 août 2008 - De Fidenza à Parme

Le chemin de la retraite

Nous partons tôt et sans petit déjeuner du Couvent. Nous souhaitons en effet rejoindre la gare à pied et être très tôt à Parme. Dès notre arrivée, nous nous précipitons au guichet. L’employé est très étonné de notre demande qui lui paraît complètement irréaliste. Rejoindre Paris aujourd’hui, vous n’y pensez pas ! Sa recherche informatique ne le conduit qu’à bloquer sa machine. C’est bien une demande farfelue. « Mais, Monsieur, de Milan ? » Et là, il nous trouve deux places dans le train de nuit – départ 23h35 de Milan, gare centrale. Munis de ce billet et de deux places pour un Parme-Milan, nous voilà avec une bonne journée à passer à Parme, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Le petit déjeuner pris dans « un caffè » à proximité, nous nous dirigeons vers l’office de tourisme. Accueil sympathique et en français. Offre de garder les sacs à dos que nous déclinons. Des français rencontrés à Pavie nous avaient dit : « Allez voir le baptistère de Parme ». C’est bien vrai : il est très beau.

Le bâtiment octogonal en marbre rose de Vérone fut construit à partir de 1196 par Benedetto Antelami. L’entrée solennelle en style gothique est ornée de 16 nervures qui convergent vers la voûte à croisée d’ogives. A l’intérieur se trouvent les fonts baptismaux en forme octogonale du 12ème siècle, un relief sculpté par Antelami représentant le cycle des mois et les signes zodiacaux. Sur la même place, la cathédrale se prête difficilement à la photographie, faute de recul possible. On dit pourtant que c’est une des plus belles cathédrales romaines d’Italie, bâtie entre 1060 et 1073. Nous flânerons sans lassitude dans cette ville emplie de magnifiques édifices. Pour midi, nous rejoindrons le « Parco ducale » afin de pique-niquer et de se reposer à l’ombre.

Dans le Palazzo della Pilotta, nous rencontrerons un couple d’Avranches en route pour Rome qui nous interpelle. Pourtant, nous ne portons pas de drapeau !

Dans l’après midi, nous reviendrons visiter l’église Sainte Marie de la Steccata (exemple d’architecture de la Renaissance, construite à partir de 1521 – coupole peinte de Parmigianino). Sous le porche, une mendiante importune passablement les visiteurs. Cette église est en travaux …..et un organiste répète. Nous sommes saisis par cette musique qui nous donne la chair de poule et qui vient à point nommé célébrer la fin provisoire de notre parcours. Il nous faut s’arracher à cet enchantement pour rejoindre la gare – le train que nous avons choisi de prendre est à 17h30.

Ah ! le fameux train de 17h30 dans lequel nous subissons un contrôle des billets. Mais, c’est un intercity malgré son allure d’un autre âge. « Et votre billet n’est pas valide dans ce train », nous explique le contrôleur, ou du moins c’est ce que nous croyons comprendre. Par contre, nous comprenons parfaitement que le billet a coûté 14 € et que l’amende réclamée est, elle, de 18 €, ce qui provoque l’ire d’Elisabeth. Heureusement que le contrôleur ne comprend pas le français, nous aurions pu nous retrouver au poste. Intraitable contrôleur : il a fallu payer.

Arrivés tôt à Milan, gare immense comme je l’ai déjà dit, nous en sortons pour dîner ….dans une pizzeria tenue par des asiatiques. Ensuite, ce sera la longue attente du train de nuit dans une gare quadrillée par les forces de police et les oreilles rabattues de la publicité sonore pour la grande fête à venir du Parti démocratique de Berlusconi. Nous serons 4 puis 6 dans la cabine dans laquelle nous acceptons d’émigrer vers les couchettes supérieures. Il paraît qu’il y avait un gros ronfleur. Endormi avant même le départ de Milan, je suis le dernier réveillé à proximité de Paris.