02 - Mercredi 30 juillet 2008 - Du Col à Saint Oyen

Le chemin des marmottes

Il était vraiment inutile de mettre le réveil à 6h45. A 7 heures précises, la musique envahit les couloirs. Deux émerveillements nous attendent : le grand beau temps dehors et une vue sur le lac à couper le souffle. Décidément aujourd’hui sera une bonne journée !

Pour notre part, nous sommes bien décidés à profiter pleinement de la montagne pour une toute petite étape. Bonjour Bernard ! Par ce beau temps, tu occupes une place de rêve et tu dois avoir bien des choses à dire sur ce col qui voit tant de neige chaque année.

Très rapidement, on bascule en vallée d’Aoste et les bâtiments disparaissent de la vue. Sous un ciel uniformément bleu, les paysages, tellement beaux, invitent à la paresse. Juste après "Fonteinte", voilà un gros rocher plat baigné de soleil. Une marmotte donne l’alerte. Trois chamois détalent, là, au fond. Au loin, des ouvriers s’activent sur une SS 27 qui se tord sans fin pour grimper cette gigantesque montagne. Stop ! Repos, repas, admiration, méditation !

Plus tard, il faut bien repartir. Longue descente vraiment sans fin et sans repos, une horreur pour les genoux mais c’est si beau. Le village de Saint Rhémy (étape XLVIII de Sigéric) que nous atteignons rive droite de l’Artanovaz se révèle magnifique. A San Leonardo, l’église est ouverte ; nous y faisons une brève visite, ne serait-ce que pour en goûter la fraîcheur, puis le chemin se poursuit en terrasses. Sans stress, nous arrivons à Saint Oyen et des villageois nous indiquent l’accueil de Château Verdun. Au pied de l’escalier qui rejoint l’entrée, un Père est là qui discute avec des familles et des enfants handicapés. Bonne humeur et franche cordialité règnent ici. Nous héritons d’une magnifique chambre aux meubles … un peu fragiles mais ce n’est pas grave. Douches communes sur le palier, mais eau chaude garantie ! Le repas pris dans la salle à manger commune n’a rien d’intime et c’est tant mieux. Il y a foule ce soir. Voilà une nouvelle journée qui s’achève doucement. Au lit très tôt, c’est l’occasion de plonger dans la bibliothèque ambulante. Dehors, sous nos fenêtres, alors que la nuit tombe, un concert s’improvise : chants et accordéon, brève distraction pour ces captifs du handicap.


Les villages de Saint Rhémy en Bosses et Etroubles

Les villages médiévaux de Étroubles et de Saint Rhémy se trouvent sur la voie romaine qui d'Aoste remonte les versants des Alpes Pennines (Alpis Poenina), vers le Valais et le nord de l'Europe. Comme un jalon, le clocher de l'église paroissiale domine ces ensembles architecturaux caractéristiques, ces bourgs de route construits suivant un axe de circulation principal au confluent de deux torrents et au passage des ponts. Les axes secondaires amenaient aux moulins et aux forges.

Les maisons tournent leurs façades percées de grands portails d'accès vers la rue principale ; les portails donnent sur des cours intérieures ou vers un long couloir, avec des cages d'escalier qui permettent un accès couvert à tous les étages des grandes maisons de pierre, dotées à une époque d'écuries et de fenils. La date de construction et les initiales des maîtres d'ouvrage sont incisées sur les linteaux ou forgées sur les grilles en fer forgé. Autrefois, ces groupes d'habitations étaient dotés de franchises qui octroyaient aux habitants le rôle de "marronniers" (guides permettant de franchir le col du Grand Saint Bernard en hiver et en été) et possédaient un hospice.

Elles étaient gardées par des tours, encloses par des murs et fermées la nuit par des portes. Jusqu'au Moyen Âge, la Voie des Francs était le seul axe de communication entre l'Italie et l'Angleterre. Elle passait par Saint Rhémy et Étroubles ; en fait, c'était la route principale de ces villages qui, du col du Grand Saint Bernard, était parcourue à pied, à cheval ou à dos de mule, pour aller jusqu'à Rome.

Hébergement à Château Verdun

Accueil : Très bon

Conditions de logement : Très bonnes

Prix : sans commentaires

De Saint Oyen à Aoste