08 - Mercredi 12 août 2009 - De Bolsena à Montefiascone

Le chemin de la lune

Voilà bien une nuit infernale – bruits dehors, bruits dedans avec des petits vieux qui n’ont rien d’autre à faire que de regarder la télévision tard dans la nuit avec le son à tue tête parce que, bien sûr, ils sont sourds ! De colère, ne trouvant personne à l’accueil à notre départ, nous laissons un mot rageur sur le comptoir. Etablissement à bannir pour des gens qui veulent un hôtel pour…dormir, Ah ! dormir ! Il n’est pas encore 6h15 quand nous nous retrouvons sur le trottoir sous un ciel plein d’une belle promesse de canicule.

Il faut faire un bon bout de chemin sur le bas côté de la SS 2 avant d’obliquer à gauche sur une petite route en montée, puis, très rapidement, on trouve des chemins tranquilles. Attention, soyez attentifs au balisage car les indications pour trouver et traverser le « Fosso d’Arlena » sont discrètes. Sitôt grimpés de l’autre côté, la vue sur le lac est intéressante. La lune persiste à nous faire des clins d’œil à travers les branches d’oliviers. Il reste un bon bout de Via Cassia Antica avec de gros pavés rendus lisses par une circulation que l’on imagine très importante.

La Via Cassia fut une importante voie consulaire romaine qui joignait Rome à Florence ensuite rallongée jusqu'à Aurelia en passant par Lucques. La Via Cassia démarrait près du pont Milvius dans le voisinage immédiat de Rome et passait non loin de Véies. En traversant l'Etrurie, elle passait par Baccanae, Sutrium, Vulsinii, Clusium, Arretium, Florentia, Pise, Pistoia, et Lucques et rejoignait la Via Aurelia à Luna.

Nous arrivons tôt à Montefiascone, déjà fatigués, pour découvrir une rue principale surchargée de circulation. Mais, il faut bien l’emprunter car nous avons décidé de renvoyer par la poste nos sacs de couchage ; nous voyons bien qu’ils ne nous seront d’aucune utilité cet été. Les postes italiennes ont toujours fait l’objet de notre admiration car, malgré le grand nombre de clients, on attend peu. Une dame et sa petite fille attendent à côté de nous – échange de quelques mots …. en français !

Après un rafraîchissement, nous nous transportons vers l’arrêt du bus qui doit nous conduire à Viterbe. Ce sera l’objet d’une amusante anecdote. Le bus arrive avant que nous ayons eu le temps d’acheter des tickets.

Le chauffeur nous invite à monter et nous indique que nous paierons à l’arrivée. Deux contrôleurs, montés deux stations plus loin, nous tiennent le même discours. Arrivés à la gare routière, ces messieurs nous indiquent du doigt le chemin du guichet où faire l’achat des tickets. L’employé nous vend malgré lui, pour 2,40 €, et avec le fou rire, deux billets pour un trajet déjà effectué. Ressortis sur la place, le bus et les contrôleurs sont déjà repartis sans avoir vérifié notre achat ! Quelques courses dans une supérette nous permettent de pique niquer sur un banc en banlieue de Viterbe. La présence de plus en plus proche de quatre jeunes adultes à l’allure pas très rassurante nous contraint à lever le camp avant le dessert. Voulaient-ils le banc à l’ombre ou nos sacs ?

L’hôtel Tuscia, dans lequel nous sommes accueillis avec une grande gentillesse, se situe à proximité des curiosités de la ville. Nous y serons bien et … au calme. De la terrasse du dernier étage, la vue sur la ville est intéressante. Pour la première fois, on nous indique une laverie permettant de récurer à fond toutes nos affaires. Ensuite, Viterbe nous dévoile ses beautés : le Duomo, le Palais du Pape et le vieux quartier médiéval San Pellegrino nous enchantent. C’est vraiment une très belle ville. Nous dînerons dans un restaurant tout proche recommandé par l’hôtel : « Il buco de San Faustino » d’un excellent risotto à la crème de truffe.

Viterbe La première mention indiscutable du nom de la ville, en tant que Castrum Viterbii, remonte au VIIIème siècle. Cette ville fut fortifiée en 773 par le roi Lombard Didier lors de ses vaines tentatives de conquérir Rome. Lorsque les papes prirent fait et cause pour les Francs, Viterbe fut rattachée aux Etats pontificaux, mais ce statut devait être continuellement contesté par les empereurs par la suite, jusqu'à ce qu'en 1095 elle devint une commune.

Hébergement : Hôtel Tuscia Via Cairoli 41

Accueil : très bon

Conditions de logement : très bonnes

Prix: raisonnable

De Viterbe à Vetralla