09 - Mardi 7 août 2007 - De Frasne à Cussey

Le chemin d'eau

Le réveil sonne à 6 h 45. « Tout recommence en Jésus Christ, prenons la route qui mène à lui… » Oui, nous avons bien entendu, il pleut, il pleut même beaucoup et un coup d’œil au ciel ne laisse aucun espoir d’amélioration. Le petit déjeuner avalé et la chambre rangée, nous nous glissons silencieusement dehors en respectant la consigne de mettre la clé, vous savez bien…. là où elle se met habituellement ! Capés, nous voilà dehors. Pas facile de retrouver son chemin dans ce bourg un peu déstructuré. Il faudra bien quelques allers et retours, l’interview d’un autochtone plus matinal que les autres pour rejoindre les abords de la D 474 qui ressemble à une grosse nationale très chargée dès ce matin. Là encore, le chemin est peu lisible et une automobiliste nous encourage à traverser car, de l’autre côté, nous verrons mieux la petite route qui mène à Grachaux.

Il pluviote sous le vent. Peu avant Grachaux, le déluge commence. Un abri bus nous sert de refuge provisoire tellement l’averse est violente. Juste avant Oiselay, on rattrape la D5 qui doit être l’autoroute du coin car la circulation y est continue. Nous la suivrons tout le reste du parcours sur la berme à contre sens. C’est l’enfer. Certains véhicules s’écartent, d’autres non et c’est chaque fois une giclée d’eau inévitable.

Voilà Bonnevent Velloreille, le nom sonne bien. Le lavoir offre un abri salutaire. Les maillots trempés sous les capes nous laissent frigorifiés. Il faut sortir les serviettes pour se sécher un peu et enfiler les gilets pour ne pas trop refroidir. Ce n’est pas la joie, mais pas le découragement non plus.

Allez, il faut repartir. On a l’impression qu’il pleut un peu moins. Nous allons essayer de faire les six kilomètres qui nous séparent d’Etuz très prudemment

Aux environs de midi, la pluie devient plus fine. A l’entrée du village, une épicerie permet de faire le ravitaillement puis nous nous installons sous un abri bus pour déjeuner. Nous ferons encore mieux plus tard. Mais Dieu qu’il fait froid. Nous essayons de joindre l’hôtel qui doit nous accueillir ce soir. La réception est quasiment nulle. Il faut jongler, appeler deux fois pour se faire comprendre un tant soit peu. « Arrivez quand vous voulez ! » dit une voix un tantinet mal aimable. Et c’est reparti. Les chaussettes baignent dans les chaussures mais le temps s’est stabilisé au moyen mauvais avec tendance au moyen beau. Vous êtes étonnés de l’appréciation du temps. C’est sûr qu’il faut avoir de solides connaissances en météorologie pour randonner, ce n’est pas donné à tout le monde. A l’entrée de Cussey, nous quittons la Haute Saône pour le Doubs même si nous ne franchissons que l’Ognon (sans pleurer). Collée sur le parapet, une flèche jaune de la VF indique la direction de Besançon. En voilà encore un bizarre village ! Déjà ressortis avant d’y être entrés, point d’hôtel en vue : pourtant le nom doit se voir tellement il est original : « Chez la Maria Florida ». Nouvelle demande de renseignement ; c’est le jour. Nous sommes sur le bon chemin, mais c’est plus loin. Il est tout juste 14 h 15 quand nous entrons dans le bar et que nous découvrons la Maria, éminemment plus sympathique que l’impression laissée au téléphone. Un bon café chaud fait notre délice après ce périple en immersion. Il faut s’imaginer un hôtel 1950 avec une salle de bar telle que j’en ai connues dans ma jeunesse. Les hôteliers ne sont pas des jeunots mais la chambre que l’on nous présente est spacieuse, refaite à neuf et, … le chauffage (par le sol) fonctionne. Quel bonheur de se promener pieds nus sur la moquette toute chaude !

Maintenant que nous sommes arrivés, le soleil a décidé de se montrer. C’est l’occasion de faire un tour en ville (800 habitants quand même). Il n’y a rien de remarquable à y voir (au sens des monuments historiques) et l’église est fermée mais nous avons apprécié à leur juste valeur deux curiosités. Sur le monument aux morts, un drapeau tricolore en métal indique la direction d’un vent stable tout au long de l’année. Par ailleurs, celui qui ne saurait pas que l’eau du lavoir est strictement réservée à l’abreuvage du bétail devra vite retourner à l’école. Le dîner est servi dans la salle à manger d’apparat, les routiers dînent quant à eux dans la salle du bar. Nous ferons fête ce soir, par anticipation sur la date, l'anniversaire de notre fille. Encore des escargots et une entrecôte gigantesque arrosés de vins de Franche Comté (un chardonnay blanc pour l’entrée et un pinot de Charcenne pour la viande – eh bien oui !) Bon, bonne nuit.

Hébergement à l'Hôtel "Chez la Marie Florida"

Accueil : bon

Conditions de logement : bonnes

Prix : correct

De Cussey à Besançon