13 - Mercredi 29 avril 2009 - De San Gimignano à Monteriggioni

Le chemin de la citadelle

Voilà encore une longue étape, avec sans doute moins de dénivelés mais il faudra grimper à Monteriggioni dont nous avons déjà vu des images.

Nous nous levons à 7h45 dans le grand silence du couvent. Un grand beau temps nuageux laisse prévoir une journée encore agitée. Nous partons le ventre vide à travers une ville soudain déserte et qui prend un tout autre air. La porte de la vieille ville franchie, nous nous arrêtons pour un cher petit déjeuner dans un café qui laisse voir par la fenêtre une vallée toute embrumée.

Jusqu’à Colle Val d’Elsa, même si nous empruntons parfois des bouts de bitume, la promenade est agréable et bien balisée. C’est toujours le même plaisir pour les yeux. A l’entrée de la ville, Ingrid et Heinz s’arrêtent et nous font signe. Nous préférons continuer pour faire des courses en ville, ce qu’Elisabeth a du mal à faire car les magasins ne sont pas légion pour ceux qui ne veulent pas faire des kilomètres en trop. Un yaourt avalé, le sac à dos rempli, nous repartons sans assurance que nous suivons le bon chemin.

Mais, à la sorite, la SP 5 est bien là et nous la suivrons jusqu’au terme de cette étape. Quelle galère ! dangereuse, très empruntée ; il faut faire très attention et marcher sur le côté gauche en convoi.

Nous déjeunerons sur l’herbe à la hauteur de San Antonio al Bosco. Soudain, Ingrid et Heinz apparaissent. Comme nous, ils n’envisagent pas de faire le détour par Abbadia Isola. Bon, à tout à l’heure ! Elisabeth doute de sa capacité à terminer l’étape. Pourtant, il ne reste que cinq petits kilomètres…et la dernière montée.

A Molino degli Accarigi, ils sont là, attablés et nous attendant pour la dernière ascension. C’est avec plaisir que nous buvons une bière avant de grimper, courage et forces revenus.

Monteriggioni est un tout petit village entouré de hautes murailles. Don Doriano, avec qui j’ai échangé plusieurs courriels, fait figure de pro de l’accueil. D’ailleurs, personne ne peut manquer son gîte doté d’un immense pèlerin jaune. Nous sommes accueillis par le Serbe de service qui s’exprime d’ailleurs fort bien en italien même s’il nous dit être là depuis quelques semaines seulement.

En haut de l’escalier, c’est l’ambiance de Compostelle qui nous attend : un dortoir de cinq places pour nous quatre, et un seul sanitaire. Attention, il n’est pas question d’utiliser ceux qui nous tendent les bras mais qui sont réservés aux chambres louées par le même don Doriano 70 € pièce. Cela devient plus comique, pour ne pas plus enrageant (Ingrid et Heinz ne comprennent vraiment pas, nous très bien) quand il faut payer 15 € par personne pour le lit. « Ah ! vous voulez prendre une douche ; C’est 5 € de plus par personne. » Allez jeter un œil dans l’église et vous verrez ces panneaux qui réclament aussi des sous. Un véritable ….homme d’affaires que ce curé ! Un pleureur de naissance !

Après la douche, oui, à ce tarif, on peut y rester un moment, nous sortons sur la place dont le tour est bien vite fait. Le ciel devient noir d’encre. Pour faire passer le temps, nous nous offrons bière-broschetto dans le bar d’en face en attendant l’ouverture du resto qui nous plaît à tous les quatre. Alors, s’il vous plaît, s’il vous prend l’envie de manger au restaurant de l’hôtel 4 étoiles sur la place, retenez-vous – vous échapperez à la "cata".

Fatigue, excitation, orage, nous rirons pendant tout le repas, dans ce restaurant très chic. Mais ne serait-ce pas le dernier soir ensemble. Nous échangeons n° de téléphone et email. Pour nous, demain, ce sera fini. Mousseux offert pour l’apéro, une côte de bœuf pour quatre. L’orage se déchaîne et des trombes d’eau noient le village. Quand nous rentrons au gîte, il n’y a plus d’électricité et nous ne saurons pas trouver le disjoncteur. Heinz allume sa lampe frontale : cela suffira bien pour se coucher.

Hébergement : Casa per Ferie S Maria Assunta

Accueil : commercial

Conditions de logement : moyennes

Prix : Ah non !

De Monteriggioni à Sienne