13 - Dimanche 10 août 2008 - De Pavie à Plaisance

Le chemin ferré

Nous quittons très tôt l’hôtel, sans petit déjeuner que nous estimons à un prix exagéré. Nous irons le prendre au café du coin avant de rejoindre la gare.

Sur le quai, le train prévu n’arrive pas. Nous montons donc dans le suivant, 20 minutes plus tard, mais il ne s’arrête pas là où nous devions descendre et nous voilà en gare centrale de Milan, inquiets de savoir si un train prochain pourra nous emmener à Piacenza. La gare est immense, grouillante de monde ; il est difficile de s’y déplacer, même si nous sommes un dimanche. C’est pourtant sans difficulté que nous trouvons l’indication recherchée et nous filons vers la bonne ligne car le départ ne devrait pas tarder. De notre place, la scène que nous découvrons aurait mérité un petit film. Trois sœurs d’une congrégation inconnue, assises sur un banc du quai, sortent leur repas, récitent un benedicite et se lancent avec appétit sur leur gamelle. Succulent. En arrivant à Plaisance, sur la place de la gare, un market est ouvert, ce qui nous permet de faire nos courses : il ne nous reste plus rien pour ce midi. De là, nous allons pique niquer dans le parc à côté. Sa fréquentation n’est pas des plus rassurantes : sans domiciles fixes, gamins qui font les poubelles, beaucoup de personnes issues de l’immigration qui traînent. Vers 15h30, nous décidons de faire route à pied vers l’hôtel qui doit nous accueillir deux nuits. Car Plaisance, dans le plan initial, devait être notre étape de repos. L’hôtel réservé par internet avec des indications en italien que je n’ai certainement pas bien comprises, se révèle un établissement de grande qualité, de très grande qualité, mais avec une climatisation dont il faudra demander l’arrêt car froid et bruit sont incompatibles avec nos souhaits de repos et de santé. Tous ces établissements que nous fréquentons depuis notre départ de France semblent « tirer la langue ». Peu de clients. C’est le cas de celui-ci, au point de « faire des prix » pour assurer un minimum de fréquentation. Mais, ce n’est pas un hôtel restaurant. Il faut donc reprendre le chemin du centre ville pour tenter de trouver un restaurant ouvert (un dimanche soir). A cette heure, décidément trop tôt dans la soirée, nous voyons bien que les serveurs apportent des apéritifs et des amuse- gueule mais pas de dîner. Tant pis, nous nous lançons à demander l’autorisation de manger dans ce magnifique établissement qui s’appelle « Ranuccio », sur la Place dei Cavalli, Gran Caffé Ristorante. Tiens, ayez la curiosité d’aller voir leur site : www.ranuccio.com ; il faut quand même une certaine dose de culot pour oser demander, en tenue de détente qui traîne dans le sac déjà depuis douze jours. On nous prie de patienter une dizaine de minutes au salon puis une charmante serveuse nous accompagne à la salle à manger. Nous ne serons que trois à dîner dans cette grande salle décorée de natures mortes. Le service est rapide, tout en finesse et en gentillesse. Elisabeth boira de l’Ortrago et moi, je ne m’en souviens plus.

Depuis la via Cristoforo Colombo, notre chemin aller empruntait la Via Roma. Dans la ville de Tripoli, de telles rues ne nous inquiétaient pas. Ici, le sentiment de dénoter nous a paru plus prégnant. L’Italie devra sûrement faire un gros travail afin d’intégrer toute cette population qui prend le bateau, débarque à Lampedusa, puis erre dans les rues jusque dans le nord du pays.

Comme il se fait tard, nous choisissons de rentrer à l’hôtel par la via Scalabrini, ce qui nous permet de faire une belle photo de l’église « di Sant’Antonino ».

Hébergement à l'Hôtel Euro Hôtel

Accueil : très bon

Conditions de logement : très bonnes

Prix : pas donné bien que soldé

De Piacenza à Piacenza