09 - Jeudi 13 août 2009 - De Viterbe à Vetralla

Le chemin de croix

Voilà enfin une excellente nuit dans le calme le plus parfait. Conformément à nos habitudes, nous partons dès 6h15, sans bruit et sans petit déjeuner. La silhouette de la ville, mise en valeur par le soleil qui se lève, est vraiment très belle.

Le chemin que nous empruntons se fait route creusée dans le tufeau et conduit à un petit sanctuaire dédié à Saint Hilaire et Saint Valentin. De là, suivez consciencieusement le chemin de croix ; c’est le bon chemin.

Après avoir joué à cache cache avec la SS 2 et marché un bon bout de temps sur des voies parallèles, nous sommes bien obligés de la suivre au plus près pendant près de trois kilomètres ; position dangereuse et fatigante même si c’est plus court ! Les paysages n’ont rien de remarquables et nous nous prenons à regretter la Toscane. Maintenant, il faut abattre du kilomètre et rien d’autre.

Arrivés vers 10h45 à Vetralla, la grimpette pour le centre ville nous scie les jambes. Là, à l’ombre sous de magnifiques arbres, des vieux papotent sans fin. Nous y reviendrons nous aussi après les courses afin de joindre le monastère qui peut nous accueillir ce soir. A quelle heure peut-on arriver ? Explication difficile mais on comprend que c’est quand on veut. Nous faisons un bout de chemin vers ce lieu d’accueil dans l’espoir de trouver un coin d’ombre ou se poser et se reposer. Ce n’est qu’à proximité immédiate du monastère qu’une entrée de propriété fait l’affaire même si ce n’est pas terrible. Dès 14h, nous sonnons dans l’espoir d’avoir rapidement de l’ombre, une douche et un lit pour dormir. La sœur qui nous ouvre, avant de dire bonjour, débite ses exigences : « carte d’identité, crédentielle et 30€ par personne ». Cette demande inattendue en guise d’accueil nous laisse cois. Bon, exécutons-nous ! Nous verrons bien après.

Elle se révèlera d’une gentillesse extrême, cette petite sœur toute voûtée et à l’âge …avancé ! La chambre qui nous est destinée au 1er étage est spacieuse et bien équipée.

Bien décidés à consacrer un moment à la prière et à la méditation, nous gagnons l’église pour les vêpres. La communauté est rassemblée : beaucoup de sœurs âgées, de jeunes noires. Toutes les sœurs agitent en chœur des éventails en récitant sans fin le chapelet. Pour ma part, je n’ai toujours pas compris à quoi cela peut servir ; on peut même dire que ces litanies me barbent. Au bout d’une vingtaine de minutes, nous ressortons et regagnons notre chambre. Là comme ailleurs se pose la question de la vie de la communauté. Que peuvent vivre ici de jeunes sœurs manifestement d’origine lointaine ?

Nous dînons dans une salle réservée aux pèlerins. Repas simple et copieux que nous ne finirons pas. Un couple de Bergame nous a rejoints et s’est installé dans la chambre à côté. Finalement, la conversation est toujours facile quand les objectifs sont partagés. Ils vont beaucoup plus vite que nous et seront à Rome dimanche avant de retourner travailler. Une jeune sœur d’expression française vient nous saluer.

Puis arrive le moment de parler du petit déjeuner. Nous ne souhaitons pas embêter une sœur aussi âgée avec des horaires aussi matinaux. Parce qu’elle pense qu’il n’est pas raisonnable de marcher le ventre vide, elle nous remplit deux poches de fruits frais à mettre dans le sac à dos. Très délicate attention qui touche. Bonne nuit, ma sœur !

Hébergement : Monastero Regina Pacis Via del Giardino 4

Accueil : surprenant

Conditions de logement : très bonnes

Prix : raisonnable pour une demi pension

De Vetralla à Sutri