12 - Samedi 9 août 2008 - De Pavie à Pavie

Le chemin du bestiaire

A 8h30, les 30 € lâchés, il est bien là pour les récupérer, nous quittons la paroisse, le sac au dos, en direction de la gare. « A chacun son chemin et sa demeure… » Nous cherchons d’abord, pour demain dimanche, un moyen de transport pour Piacenza.

Le plan de départ prévoyait soit un transport jusqu’à Orio Litta et le trajet à pied jusqu’à Piacenza, soit le trajet à pied jusqu’à Stradella (hors chemin) et le train jusqu’à Piacenza. Notre état de fatigue et la chaleur qui ne semble pas vouloir baisser la garde nous invitent à prendre les transports en commun.

L’exploration commence par la gare routière. Les bus ne desservent pas Piacenza au départ de Pavie. Eh bien, tout démarre sous de bons auspices ! A la gare ferroviaire, nous obtenons des billets via Milan, solution que nous retenons en raison de notre état de fatigue. L’absence de consignes va nous contraindre à traîner nos sacs toute la journée.

La première visite sera pour le pont couvert. C’est une curiosité qui figure sur toutes les cartes postales. Ancien pont romain puis médiéval, relié aux berges par des ponts levis lors de sa reconstruction au 14ème siècle, il fut bombardé en 1944 et reconstruit en 1949. Puis nos pas nous conduiront jusqu’à la Basilique San Michele. Bien que sérieusement attaquée par la pollution et les intempéries, la dentelle de pierre nous subjugue. Il y a là pure merveille de pierre blanche dans un pays où la brique domine. Le bestiaire y est remarquable.La promenade se poursuit par la cathédrale, où je perds une partie de l’eau de ma bâche en pleine messe. Cet édifice abrite un autre exemplaire du Christ médiéval vu à Vercelli. Les photos ne seront pas plus concluantes. Dans la crypte, nous découvrons de magnifiques chapiteaux de style roman. Nous irons pique niquer dans le parc du Castello Visconteo qui est aujourd’hui transformé en Musée des Beaux Arts. Il nous faut chercher l’ombre car la température ne baisse pas.Nos pas nous entraînent ensuite vers l’église San Francesco, les « Torri Medievali », la Cripta San Eusebio, chantier de fouilles protégé par des grillages. Nous déambulons à travers l‘université si célèbre depuis longtemps. Enfin, nous découvrons une église dont le nom sonne bizarrement « Santa Maria Delcarmine ». Il est enfin l’heure de rejoindre l’hôtel Aurora, Viale Vittorio Emanuele, ce qui va nous permettre de poser les sacs et de se reposer un peu. La chambre est située à l’arrière de l’établissement, ce qui augure silence et repos.Dans la soirée, nous sortons prendre un verre à une terrasse et traîner de nouveau en ville. Décidément, ces villes italiennes ont un charme jusqu’alors inconnu pour nous. Est-ce la couleur, est-ce l’ambiance ?

C’est un véritable plaisir. Impossible de résister à l’idée de retourner au pont couvert pour faire des photos de Borgo Ticino, village de pêcheurs en face de Pavie, magnifique au soleil couchant. Et nous finirons la journée à la terrasse d’une pizzeria, Plaza della Vittoria, à côté d’un jeune couple qui surveille son bébé libre de gambader allègrement sur la place.

Il faudra pourtant se lever dans la nuit pour demander à deux sans gêne de cesser leur conversation et leurs rires dans le couloir au pied de notre porte. Ces impolitesses me mettent totalement hors de moi. Mais où donc ont été élevés ces gens ?

San Michele

Une première mention nous en est offerte par Paul Diacre (1. V, c. 3) : l’historien narre que Unulfo, fidèle serviteur et sauveur de son maître le roi Bertarido, pour se protéger de l’ire du roi Grimoald, se réfugia «in beati Michaelis Archangeli basilicam» ; c’était en l’an 642. En l’an 737, lorsqu’un certain Herfemar, partisan du parti du duc Pennone, pour éviter d’être capturé, «evaginato gladio, multis se insequentibus, ipse viriliter se defensans in basilica (sic) beati Michaelis confugit...» et échappa ainsi à l’ire du roi Liutprand. En 774, selon le récit reporté par le Chronicon Novaliciense du XIe siècle, le roi Desiderius se rendait toutes les nuits prier dans l’église Saint-Michel durant le siège qui lui serait fatal. Mais la basilique accueillit également, au fil des siècles, des rites solennels et résonna des chants des couronnements de rois italiques.

Hébergement à l'Hôtel Aurora, Viale Vittorio Emanuele

Accueil : correct

Conditions de logement : très bonnes

Prix : cher

De Pavie à Plaisance