15 - Mardi 12 août 2008 - De Fiorenzuola à Fidenza

Le chemin des tomates

« Un caillou contre mon visage, j’attends que Dieu vienne à passer dans la gloire du vent d’été. »

En ¼ d’heure, le train nous emmène à Fiorenzuola, petite gare d’une ville dont nous ne verrons que la banlieue industrielle. Malgré la fiche VF et un extrait de Google Maps, nous voilà égarés dans une zone industrielle en pleine expansion, avec quantité de voies nouvelles et de terrains en attente d’implantations. Une première dame qui sortait des poubelles nous renseigne ; elle nous indique comment aller à Caselle. C’est mieux que rien. Un peu plus loin, faute d’indications sur des voies qui semblaient tourner en rond, Elisabeth tente « d’extorquer des informations » à un couple de personnes âgées qui passe en vélo. puis à un sportif, du style jeune retraité. En voilà un qui n’a pas peur de deux pèlerins paumés. Un petit peu de français, beaucoup d’italien, mais nous comprenons qu’il est disposé à nous montrer un chemin qu’il connaît bien. « La Via Francigena, si, si, sigue mi Enfin, hors de la ville, sur une petite voie d’où l’on découvre d’immenses champs de tomates en cours de récolte, Elisabeth tente de le remercier de sa gentillesse et lui dit que nous pourrons désormais nous débrouiller. « Non, non, c’est trop compliqué, je continue avec vous. » Kilomètre après kilomètre, nous arrivons à proximité de Moronasco. Là, après beaucoup de recommandations, il consent à nous laisser partir.

Dieu, qu’il fait chaud ! A Castelnuovo Fogliani, nous faisons halte dans une petite épicerie. Un livreur très sympa fait tomber des œufs sur le trottoir. Tant pis. Plus loin, des personnes âgées, sur un banc à l’ombre, s’inquiètent de notre destination.

A hauteur de la Villa Opi, une absence de balisage nous fait prendre à gauche au lieu de la droite. Il faudra alors traverser une cour de ferme avec des chiens peu encourageants.A 13 heures nous arrivons à l’entrée de Fidenza. La chaleur nous assomme. Dans un petit parc de cité HLM, nous pique niquons puis le sommeil nous emporte sur une herbe de type paillasson très rugueux. Il est curieux de constater que, sur le chemin, nous pouvons dormir n’importe où, sans appréhension particulière. Que pourrait-on nous prendre à part nos papiers que nous portons à même le corps ?

Avant de rejoindre le « Covento S Francesco », nous passons à la gare, dans un quartier en travaux, jeter un œil sur les horaires pour Parme. Puis, nous voilà à la recherche du couvent ! Eh bien, personne ne connaît, pas plus dans la rue qu’à la bibliothèque municipale dans laquelle je rentre pour me renseigner. Elisabeth est découragée, fatiguée. Existe-t-il vraiment, ce couvent mentionné dans notre guide ? Finalement, un vieux monsieur, très gentil, nous dit : « Capuccino, si, si » et nous indique un chemin qui met le refuge attendu à des kilomètres. Plus loin, un autre monsieur, avec beaucoup d’humour, nous indique très précisément le chemin et met ce lieu à plus de 2 kms de la gare. Errances dans un quartier périphérique populaire de Fidenza et, là, soudain, banale, une petite église et, sans doute, le monastère.

L’accueil est très sympathique. Nous pourrons dîner. Un groupe de jeunes s’agite autour d’un fourgon à grand renfort d’eau pour tenter de le rendre propre et surtout pour jouer. Ils nous montrent comment entrer et sortir du monastère incognito.

On nous conduit à nos chambres, une cellule pour chacun. Manifestement, la politique de la famille n’est pas dans les préoccupations de ce lieu. A l’heure des vêpres, nous serons seuls à l’église. Pas grave, la station à l’église présente deux avantages : méditer un peu et, surtout, bénéficier d’un lieu très frais ! Le dîner sera l’occasion de faire la connaissance de la communauté qui, normalement, est composée de sept membres mais dont quatre sont en vacances. Le Père abbé nous attend pour réciter le bénédicité, expédié à la vitesse supersonique. Les tables sont disposées tout autour de la salle à manger et chacun prend place à une table différente, nous sur le quatrième côté. Le repas est disponible sur une table au milieu et chacun va se servir de ce qu’il veut quand il veut.

Le Père Abbé grignote deux trois choses et s’en va. Nous avons à disposition un vin rouge pétillant tout juste sorti du frigidaire. Les vignerons français tomberaient raides morts devant ce produit qui a cependant une qualité majeure, celle de rafraîchir. Seul, le membre de la communauté d’origine vietnamienne ou coréenne fait la conversation ; il s’intéresse à notre périple.

De retour dans nos cellules, des communications avec Hélène nous apprennent que le TGV Parme – Paris est plein demain soir et ce tous les soirs jusqu’au milieu de la semaine prochaine. Bah, nous verrons bien !

Hébergement au Couvent des Capucins

Accueil : excellent

Conditions de logement : pour célibataires

Prix : ce que l'on veut

De Fidenza à Parme