10 - Mercredi 8 août 2007 - De Cussey à Besançon

Le chemin du souvenir

De nouveau, il a plu cette nuit. Petit déjeuner à 7h45 devant la télé qui annonce de l’eau, encore de l’eau. « Eté pourri » dit l’hôtelier. Son explication pour rejoindre Besançon est un modèle d’exposé composé de « tout droit, à gauche, à droite mais surtout pas celle-là » qu’on s’empresse d’oublier pour avoir l’esprit clair. Mais c’est généreux de vouloir aider son prochain !

Direction Auxon-Dessous par une toute petite route. Temps gris, de gros nuages jouent à la balle au prisonnier ; ce ne sont pas là de bons signes pour la journée. Nous sommes dans les bois de Cussey. Au croisement avec la route de Geneuille, une pancarte interdit d’aller tout droit en raison des travaux de la LGV, traduisez Ligne à Grande Vitesse, le TGV Est quoi ! Une déviation, ce n’est pas grave pour une voiture, mais pour un piéton ! Notre chemin, c’est d’aller tout droit et nous irons tout droit. A la sortie de Miserey Salines, il est temps de poser le sac pour grignoter un reste de chips et quelques dattes. Un monsieur sort son chien et vient faire la conversation. Ces conversations, somme toute banales, nous font plaisir au regard de tant d’ignorancesDans l’épicerie d’Ecole Valentin, un jeune retraité évoque encore une fois Compostelle. Non, c’est raté, nous c’est Rome. Ah bon ! Lui, il rentre de vacances en Bretagne où il a eu beau. Bien contents pour lui. A la sortie d’Ecole, le parcours se complique. Bien sûr qu’il faut traverser l’immense D 75, sorte de périphérique de Besançon, mais pour aller où ? La configuration des lieux n’a plus rien à voir avec les indications de notre carte. La route qui ressemble le plus à ce que nous devrions prendre porte la mention « Impasse ». Et là, au coin, le passé resurgit soudain. C’est le stand de tir du 19 ème Génie, mon régiment. Impasse peut-être mais Besançon est juste derrière alors nous y allons. « Je ne vois qu’un moyen de savoir jusqu’où l’on peut aller, c’est de se mettre en route et de marcher (Henri Bergson) » Au pied de la pancarte Besançon, de gros cailloux nous servent de sièges et de table. Il fait frais aujourd’hui et plus le temps passe, plus les nuages noircissent et s’accumulent au-dessus de nos têtes. L’arrêt se fera plus court que prévu car nous sentons bien que la pluie est imminente. La route débouche sur le campus universitaire et la plate forme de regroupement de plusieurs lignes de bus. Il nous faut demander où peut bien se nicher le Centre international de Séjour (CIS).

Au moment de franchir le portail, la pluie fait son apparition. L’accueil est sympathique. Nous pourrons dormir, manger, laver et sécher le linge. La chambre qui nous est réservée, au bout d’un long couloir, est sommaire, sombre et sent fortement l’humidité. Mais peu importe, il y a deux lits, des sanitaires complets, et même la télévision. Malgré la pluie, car il est très tôt, nous optons pour une première visite du centre de Besançon. De passage sur le Doubs, nous nous disons qu’une visite de la ville en bateau pourrait être le bon choix pour demain. C’est avec un œil sur le ciel que nous savourons un demi à une terrasse avant de fuir vers l’arrêt de bus le plus proche pour éviter de tremper la tenue de secours.

Nous dînerons avec tous ces jeunes dont nous apprenons qu’ils composent les équipes nationales « junior » française, allemande et autrichienne de lutte en préparation intensive avant de s’envoler, à la fin de la semaine, pour les championnats du monde en Chine. Les gabarits sont impressionnants. Par contre, le repas, bof ! Au lit à 20 h 30. La discipline est telle qu’à 22 heures, c’est le silence complet. Chapeau !

Hébergement au CIS (Avenue Montboucons)

Accueil : bon

Conditions de logement : bonnes

Prix : correct

De Besançon à Ornans