12 - Samedi 11 août 2007 - De Ornans à Mouthier

Le chemin de la Loue

« Prenons la route des sillons où nous attend pour l’espérance Dieu qui prépare la saison de notre nouvelle naissance ». C’est une étape de fainéant qui nous attend aujourd’hui. 16 petits kilomètres. Il a plu toute la nuit et il n’est pas question d’espérer un grain de soleil pour l’instant. Nous partons tranquillement le long de la Loue pour un parcours sans difficulté après un passage par la boulangerie pour faire le plein…de gâteaux et un aimable échange avec la boulangère déjà bien réveillée et pleine d’humour. Avant Vuillafans, sur le bord de la Loue, quelques campeurs tentent en vain de faire sécher sacs et vêtements alors que les places le long de la rivière sont déjà désertées.

Dans ce village, on réhabilite un vignoble dont on dit qu’il est séculaire. Décidément, la vigne est présente partout. Après quelques hésitations, nous retrouvons la trace du GR 595. Nous avons simplement changé de rive de la Loue (en passant sur un pont à arches du XVIIème, s’il vous plaît !). C’est assez pénible car le chemin se confond avec la route, parcours touristique donc très circulé. Par endroits, la berme disparaît, la paroi rocheuse tutoie la route. Le ciel s’éclaircit petit à petit. Va-t-il enfin faire beau ? A Lods (que l’on prononce lo), où l’on peut voir de magnifiques ressauts de la rivière ainsi que l’arche abandonnée d’un vieux pont du XIVème, il est temps de faire les courses pour déjeuner. La vigne fut la première richesse de ce pittoresque village qui vit se créer, dès le XVIIIème siècle, d'importantes forges le long de la Loue. Il conserve de nombreux témoignages de maisons vigneronnes du XVIIème. Tiens, ici, l’église est dédiée à Saint Théodule, autrement dit Théodore, connu pour la fondation du culte de Saint Maurice. Il fut le premier évêque du Valais suisse à la fin du IVe siècle.

A la sortie du village, la trace du parcours se perd. Nous suivons donc la départementale qui nous mènera sûrement à Mouthier. En peu de temps, nous sommes en vue du village ; il n’est que 12h30. Un banc à l’entrée du bourg, en surplomb de la Loue, nous sert de lieu de pique-nique. Le ciel s’est complètement découvert et il ferait plutôt chaud. On peut demeurer ici un bon bout de temps car il nous reste quelques centaines de mètres à faire.

15 h, sacs chargés, nous prenons la direction du susdit hôtel. C’est bien sûr un établissement de luxe, ce qui est étonnant dans un aussi petit village, mais, là encore, sa gloire est passée. La maîtresse de maison nous accueille avec grande politesse. Tout semble ici un peu suranné. Une grande tristesse habille les lieux. Nous comprendrons vite que cet établissement, fruit de plusieurs générations de travail, s’étiole faute de clients. Il présente une particularité intéressante. Il ne faut pas monter pour gagner les chambres mais descendre. La nôtre s’ouvre sur un balcon qui domine la Loue. C’est splendide même si le confort de la chambre est lui aussi dépassé.

La commune est réputée pour ses vergers de cerisiers et la fabrication de kirsch artisanal. L’église Saint Laurent est ouverte, fait très rare sur le parcours. Nous y découvrons notamment un saint « Vernier » en bois du 16ème siècle qui nous laisse sceptique. Mais qui est-il ?

Après un rafraîchissement sur une terrasse très ensoleillée, nous retournons tranquillement prendre position sur notre balcon. Quand le soleil décline, le souvenir de nos vacances à Barles refait surface. En effet, dans ces vallées très encaissées, le soleil disparaît vite derrière la crête et la sensation de froid s’installe. La salle à manger paraît trop grande et trop belle pour nous : nappe et serviettes en tissu, verres gravés. Nous allons enfin pouvoir fêter dignement l’anniversaire d’Hélène. Truite et framboisine au menu, le tout arrosé d’un excellent Château d’Arlay à 23 € la bouteille. C’est bien !

Hébergement à l'Hôtel de la Cascade (***)

Accueil : bon

Conditions de logement : bonnes

Prix : aïe !

De Mouthier à Pontarlier