03 - Mercredi 1er août 2007 - De Lanty à Arc en Barrois

Le chemin des bois

« Où toujours le chemin me mènera, le ciel est mon toit.. » Non, il n’est pas encore question de la sieste. A 7h15 précises, le petit déjeuner est prêt, servi à la cuisine et pris en même temps que l’hôte et l’hôtesse. Je récupère l’étiquette attendue. Décidément, la journée commence bien. Avant 8 heures, nous sommes dans la rue, attentifs au chemin que l’on vient de nous indiquer. Après avoir franchi la D396, on la suit sur un chemin parallèle herbu jusqu’à la route qui mène à Ormoy. Et nous voilà trempés jusqu’aux genoux !

Nous nous arrêtons quelques instants pour immortaliser l’Aube, bien maigre rivière à cet endroit. Tout près, il y a une station mobile de traite en activité. Cela existe encore ? Latrecey sera notre première halte. Nous irons vérifier si la boulangerie épicerie « en redressement judiciaire » et qui « livre le pain à 13h30 le jour de Pâques » (dixit Lanty) est aussi mauvaise que décrite. En fait, dès l’entrée, on voit bien que les exigences devront être limitées. Heureusement que nous avons déjà glané en chemin de succulentes prunes ! Un peu de pain et deux gâteaux feront notre goûter du matin, là, sur le banc, derrière le monument aux morts. Il fait très beau aujourd’hui ; attention, il va faire très chaud et cela n’est pas bon pour le randonneur. A Coupray, charmant village de 188 habitants traversé par l’Aujon, nous atteignons l’église St Vincent (construite en 1560) par un raccourci qui nous met sur le mauvais chemin (bien fait pour nous - une habitante nous l’indique, le droit chemin). La nécessité de faire la pause déjeuner s’impose. Le lavoir est très joli mais pas approprié pour poser le sac.

Qu’existait-il ici du temps de Sigéric ? On dit que la plus ancienne relation du village date de 1153 sous le nom de Curtum Pratum, car il y avait plus de pierres que de terre. Les habitants d’ici portent le curieux nom de « Patarous ». Faut-il croire la légende qui voudrait que ce n’est que la traduction en patois de « excités » qui aurait été le caractère de ces gens souvent en bagarre avec leurs voisins en amont de l’Aujon en raison des crues.

Elisabeth dit : « Au Val Corbeau au plus loin, nous arrêtons, je fatigue ». En fait, il est déjà midi passé. Au lieu dit, rien de potable ne se présente. De saut de puce en saut de puce, nous voilà à 12h45 à l’entrée de Cour l’Evêque. Et là, miracle, un bel espace un peu retiré de la route et ombragé par un arbre magnifique nous tend les bras. Nous y resterons jusqu’à 15h15. Eh ! Arc n’est qu’à 4 kilomètres.

Aujourd’hui, le chemin n’arrête pas de monter et de descendre. Une suite de montagnes russes moissonnées s’offre à la vue, en alternance avec des bois, une mosaïque jaune paille et vert foncé. On suit toute la journée de petites routes très peu fréquentées, ce qui nous fait traverser au moins quatre bourgs. L’architecture s’y révèle généralement très agréable à l’oeil avec de jolies maisons de belle pierre. Les fermes que nous voyons sont étonnantes de propreté. Nous sommes désormais loin des tas de fumier devant la porte. Par contre, y a-t-il encore des habitants ? Nous finirions par en douter.

Arc en Barrois se laisse voir de très loin quand on y arrive par les bords de l’Aujon. D’emblée, l’impression est celle d’une ville bourgeoise aux maisons confortables. Nos pas nous conduisent d’abord au Syndicat d’Initiative afin de savoir où se trouve le lieu dit « La Scierie ». La dame qui nous renseigne devine que nous allons à la chambre d’hôte chez sa sœur. Elle se propose même de nous y emmener, son service fini, proposition que nous déclinons. I

Il nous faut faire un passage par la Pharmacie et la supérette pour les repas de ce soir et demain midi. A la pharmacie, Elisabeth achètera non pas 400 kilomètres de bandes adhésives comme l’a cru le pharmacien mais de quoi faire des pansements pour une marche de 400 kms. Le pharmacien en rit sûrement encore.

Nous avons bien compris qu’il faut suivre le mur du château qui entoure aussi un magnifique golf. Sitôt après le golf, c’est là. En chemin, par sécurité, nous demandons confirmation. Il est très amusant de noter l’incapacité générale des gens à évaluer les distances : y a-t-il 200 m ?; 500 m ?; Oh un petit kilomètre !

Le mur de la propriété que nous rejoignons est mitoyen du golf, propriété et maison confortables avec un joli parc sur l’arrière qui démontre tout le goût et les capacités de la maîtresse de maison à faire de jolies choses. De jeunes enfants et un chien nous accueillent, puis la fille de la maison. En l’absence de l’hôtesse, elle nous conduit à notre chambre – un bijou de style ancien qui nous enchante.

Nous dînerons dans le parc après avoir échangé avec toute la famille sur le chemin à prendre demain sans avoir à revenir sur nos pas. La maison est toute à nous, une fête de famille retenant ce soir-là tout le monde à l’extérieur. « Les étoiles montent la garde… »

Hébergement B&B Madame Renaudin

Accueil : excellent

Conditions de logement : royales

Prix : correct

De Arc à Rolampont