06 - Samedi 4 août 2007 - De Chalindrey à Champlitte

Le chemin vagabond

« A l’aube tu quittes l’auberge qui dans l’orage hier au soir t’accueillis »

Encore une fois, nous ne sommes pas les premiers à la salle à manger, sans doute que les randonneurs que nous sommes ne se lèvent pas assez tôt. Serge (François) s’agite ; il a visiblement des problèmes ce matin. Il me confie qu’il n’a pas réussi à s’endormir puis qu’il n’a pas su se réveiller. Au lever, quand nous avons tiré les rideaux, quelques vaches broutaient tout près dans la lumière naissante

Une heure après, nous atteignons le lieu dit « La Grosse Sauve » dont le monsieur rencontré à Langres nous disait que Sigeric l’avait vue. Mais qui croire ? La référence des Monuments Historiques place la date de construction au 12ème siècle. Une autre référence précise : « A Grosse Saulve fut établi, sous Charlemagne, un hôpital dirigé par les hospitaliers de Saint-Augustin, qui devint ensuite un prieuré. » Bon ; mais c’est très joli et bien conservé. Peu après, nous tournons à droite sur une route forestière qui mène à Granchamp. C’est sublime : calme maximum, jeux de lumière sans cesse renouvelés. A hauteur de Rivières-le-bois, nous posons le sac pour un « en-cas ».

La promenade est vraiment très agréable.

Pour arriver à Champlitte, plusieurs itinéraires s’offraient à nous. Hier soir, quand nous avons préparé notre itinéraire, deux arguments ont plaidé pour celui que nous empruntons. La route choisie fait découvrir une suite de petits villages –Grandchamp, Maâtz, Coublanc, Leffond, qui constituent autant de points d’intérêt – connaissance de l’habitat de la région mais aussi jalons de distance.

Au niveau du paysage, tout change. Nous retrouvons des haies, des vaches dans des champs de dimensions plus réduites, finies les grandes étendues céréalières. Dans les villages, nous découvrons des ensembles immobiliers massifs, grosses maisons à pierre apparente et des portes de granges doubles en arc arrondi. Dans chaque village, il y a un voire plusieurs lavoirs, souvent très fleuris de géraniums. A Coublanc, nous perdons un peu le chemin et deux dames interrogées sont dans l’incapacité de nous indiquer la bonne voie; Vers midi trente, nous arrivons à Leffond. Dans ce petit village qui dépend de la commune de Champlitte, l’église est ouverte et un mariage se prépare. D’un côté, on découvre une magnifique Fontaine Saint Jean privée d’eau et de l’autre un charmant petit cimetière. Elisabeth en profite pour refaire de l’eau car la température monte, monte. Saviez-vous qu’il y a toujours de l’eau potable dans les cimetières ? Dans cette église, il y a de nombreuses pièces classées monument historique. Par contre, là comme ailleurs, point d’habitant à l’horizon. On quitte Leffond par une petite départementale qui nous permettra de longer le Salon jusqu’à Champlitte. Quelques kilomètres plus loin, une prairie ombragée en contre bas de la route nous tend les bras. Ce sera l’occasion d’une très longue pause déjeuner sieste et lecture dans une configuration idéale.

Hébergement à l'Hôtel du Donjon

Accueil : excellent

Conditions de logement : très bonnes

Prix : normal (très bonne table)

De Champlitte à Seveux

Outre le livre de réflexion que chacun emporte, notre carnet de route est parsemé de prières et de poèmes qui alimentent, chaque jour, la méditation.

C’est sans étonnement que nous redécouvrons un Champlitte déjà visité dans les années 95 avec Charles qui se souvient fort bien du fameux cru d’ici : « Les Coteaux de Champlitte », cultivés sur une trentaine d’hectares. Une botte géante trône sur la pelouse devant le château, curieux ! L'ancien Château médiéval de Champlitte datant du XVI/XVIIIème siècle garde une superbe façade de style Renaissance de l'architecte Hugues Sambin. Il faut retenir que la ville fut le siège d'Henri IV en 1574 puis celui du Duc de Saxe Weimar en 1637. Elle possède de nombreux bâtiments classés monuments historiques dont l'Eglise Saint Christophe, le couvent des Augustins, le Château Grillot, la façade à fronton de l'ancienne Orangerie et plusieurs maisons et domaines. A l’époque, nous avions visité son intéressant Musée des arts et traditions populaires. C’est un confortable Logis de France tenu par un jeune couple fort sympathique qui nous attend en centre ville. Non, nous ne travaillons pas à France 2 ! La carte de confirmation que j’avais envoyée faisait la pub de cette chaîne. J’ai bien vu qu’elle était un peu déçue, d’autant qu’au mois de mai, elle avait reçu la RAI. On nous prévient que tout l’hôtel est réservé pour des noceurs du coin (tiens, le mariage de Leffond !) et qu’il risque d’y avoir un peu de bruit. Après un rafraîchissement sur la terrasse et la douche traditionnelle, nous allons faire quelques courses à la supérette du coin. Le dîner est servi dans une salle en sous-sol, ancienne cave reconvertie en charmante salle à manger. Le dîner sera remarquable ; escargots (en brochette pour moi) et sandre. La vie est belle. Le Champlitte blanc pour l’apéro se révèle fidèle à nos souvenirs. Sans commentaires.