06 - Samedi 12 mai 2007 - De Chalons à La Chaussée sur Marne

Le chemin des pêcheurs

« El silencio, Oye, hijo mio, el silencio… »  Après le petit déjeuner, nous rejoignons le Pont canal, là où nous sommes arrivés la veille. Aujourd’hui sera une nouvelle journée canal. Sous un ciel chargé, l’eau paraît savonneuse ou laiteuse. De l’eau, encore de l’eau pour la troisième journée « canal » : c’est beau, calme mais fatigant à la longue. Tiens, au prochain pont que l’on voit là-bas, à l’horizon, promis, on s’arrête. Mais qu’il est loin cet horizon ! Au départ de Chalons, malgré l’heure matinale, un marinier qui prépare sa péniche nous salue.

A la hauteur de Sarry, nous posons le sac. Faute d’avoir pu faire des courses à Chalons, il faut bien se ravitailler. Il fait froid. Pendant qu’Elisabeth enfile sa cape pour ne pas refroidir, je fonce au village faire les courses essentielles afin d’assurer notre repas de midi.Encore un village rue et le magasin qui n’est bien sûr jamais du côté par lequel on entre. A l’épicerie, pour comble de chance, la commerçante discute au lieu d’encaisser. Pourquoi tout va-t-il toujours mal quand on est pressé ? Au retour, après partage des charges, nous reprenons notre pérégrination. Comme d’habitude, je trouve qu’elle est trop lente par rapport à la distance à parcourir. De fait, Elisabeth me démontre que notre rythme convient, environ 4 kms par heure. Il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Elle a toujours raison ! La journée pourrait s’appeler : « Pêche et sport ». Les chalonnais profitent du chemin de halage pour faire le « footing du samedi ». Au chapitre, nous relevons deux curiosités : d’un côté du canal, un homme court entraîné par son chien équipé d’un harnais et d’une laisse, de l’autre côté, un autre sportif court en poussant un landau à trois roues. Pourquoi pas ! Un pêcheur âgé accepte la conversation. Il prend des brèmes et des petits gardons qu’il remet à l’eau le soir et ça mord. « C’est pour le plaisir de pêcher ». A la hauteur de Pogny, sur le côté opposé du canal, c’est un concours de pêche qui attire le regard. En rangs serrés,  les cannes les unes à côté des autres, toute une foule s’agite. Le poisson est forcément au courant et a dû partir en week-end, sinon il est bien bête! Juste après, à l’abri des regards, nous faisons halte. Une averse contraint à enfiler les capes et fait craindre un changement de programme. Mais non, quelques gouttes seulement daignent tomber et les capes sont de nouveau étalées : chacun s’adonne à la sieste. Nouvelle séance de coups de soleil !

Comme chaque fois, la reprise s’avère un peu dure. Il ne faudrait pas s’arrêter. A la dernière écluse avant La Chaussée, nous décidons de changer de côté. La traversée sur la petite passerelle métallique inquiète beaucoup Elisabeth. Mais non, tu ne risques rien ! Et nous voilà à l’entrée de La Chaussée à 15h15. Le trajet le long du canal s’avère beaucoup plus court que celui préconisé dans les fiches de l’association Via Francigena. Un petit carré d’herbe va nous accueillir en attendant l’heure plus raisonnable pour se présenter à l’hôtel.

Vers 16h, nous pénétrons dans La Chaussée, c'est-à-dire presque rien. L’hôtel devrait être magnifique car le prix annoncé par lettre atteint des sommets. Ce n’est qu’un pauvre, au sens premier du terme, Logis de France qui a dû obtenir sa cheminée il y a très longtemps. La chambre va se révéler modeste, sans prises accessibles. Les lampes de chevet pour lire ce soir pointent aux abonnés absents. Encore une fois, nous serons les seuls occupants et les seuls convives à table ce soir. L’accueil est correct mais sans plus. Heureusement que nous n’avons pas demandé l’addition après dîner, les asperges (de conserve) auraient eu vraiment mauvais goût !

Hébergement à L'Hôtel du Midi

Accueil : poli

Conditions de logement : nulles

Prix : la douche froide

De La Chaussée à Vitry le François