Nous quittons Barbadelo dans la nuit finissante ; ce 15 août, à 6 h 50, et nous marcherons jusqu’à Mercado avant qu’un jour embrumé ne se lève.
Nous faisons halte au bar pour un petit déjeuner et quelques courses. Quand nous reprenons le chemin, nous rencontrons bientôt notre premier « horréo » (grenier à maïs surélevé pour protéger le grain des rongeurs)
puis nous passons un corredoira avant de traverser une somptueuse chênaie, où Claude s’attarde tant les arbres sont beaux et la lumière qui perce la brume, fantasmagorique. Et bientôt, nous sommes face à la borne (taguée) qui nous annonce que nous ne sommes plus loin du but à 100 kms.
Nous posons les sacs pour une pause bien méritée à la sortie d’un hameau nommé Rosas. Pendant que nous grignotons assis sur les pierres, passent quelques pèlerins (à pied ou à vélo). Après cette pause, nous marchons plus souvent sur le goudron que dans des sentiers et le paysage se fait moins champêtre. Bientôt nous devinons l’immense retenue de Portomarin. Nous entamons la descente vers le Miño qu’il nous faut franchir avant d’entrer dans Portomarin. Le village ancien est englouti, mais il y a beaucoup d’eau et nous n’apercevons pas les vestiges du pont médiéval. Par contre les marches qu’il nous faut « escalader » pour gagner la ville haute sont bien là. Il est 11 h 50 quand nous arrivons au gîte où nous avons réservé 2 lits avec des draps !!! Comme nous sommes dans les premiers, nous pouvons prendre notre douche en toute quiétude et mettre une lessive à faire pendant que nous allons faire quelques courses (malgré le 15 août, les magasins sont ouverts) .
Après le pique-nique sur un banc à l’ombre, nous allons étendre le linge sur une terrasse couverte avant de tenter la sieste dans cet immense dortoir (de 100 places) : l’usage du téléphone mobile à l’intérieur devrait être interdit d’autant que les Espagnols ne sont pas des plus discrets dans leur conversation. Les bouchons d’oreille sont bien utiles pour nous permettre de trouver le sommeil. Au réveil, le temps se fait lourd et chargé de nuages. Nous remarquons le ballet des canadairs venant faire le plein d’eau pour combattre les incendies qui ravagent les forêts d’eucalyptus autour de Santiago. Nous quittons le gîte bondé pour aller visiter le village : à voir essentiellement l’église forteresse, reconstruite pierre à pierre avec son très beau portail
Nous allons repérer le départ du Chemin pour demain matin. Quelques cartes postales dans la boîte aux lettres et un repas pèlerin pris dans un restaurant où nous sommes quasiment seuls (il n’est que 20 h), et nous retrouvons notre lit. Allons-nous pouvoir dormir dans cet immense dortoir ? Et bien, oui ! Passés 22 h 30, il n’y a quasiment plus un bruit jusqu’aux premiers départs – vers 3h 30 tout de même -