Lorsque nous quittons Le Mans ce mardi 30 juillet 2002, par grand soleil, nous sommes des randonneurs normaux, enfin presque. Les sacs à dos et les bâtons attirent les regards des rares occupants du bus qui nous emmène à la gare.
En effet, pour rejoindre Le Puy-en-Velay, d’où nous allons faire un bout du GR 65 jusqu’à Conques, nous avons opté pour le train : un TGV qui nous met en 3 heures à Lyon ; puis un TER très confortable – et presque vide – qui nous dépose à St Etienne (Châteaucreux ou Carnot ?) Nous nous arrêtons à l’une et c’est bien sûr de l’autre que nous repartirons) - Nous passons les heures lourdes de l’après-midi dans un parc de St Etienne où nous serons « agressés » verbalement pour ce chemin que nous entreprenons et qui dans notre esprit n’a surtout pas de majuscule – et puis la micheline « 1960 », dont les 2 wagons archibondés (nous voyageons debout) nous emmènent, au travers de paysages que nous ne faisons qu’entrapercevoir, au Puy. A la descente, ND de France se découpe sur un ciel de plomb annonciateur d’orage.
Nous rejoignons l’accueil St Georges (ancien Grand Séminaire) où nous passerons la nuit. Après avoir pris possession de la chambre, nous allons faire un tour que la pluie écourte. Nous avons choisi de manger ce soir au Séminaire : nous serons servis par une religieuse discrète et dînerons comme des « chanoines ».Nous rejoignons notre chambre, mais excitation du départ ou « St Pierre qui joue aux boules » le sommeil est lent à venir et le lendemain matin, notre premier (d’une longue liste) contact avec ces marcheurs - qui ne respectent rien et surtout pas le sommeil des autres - nous réveille avant l’aube. Nous traînons avant de nous extirper du lit : nous ne sommes pas des pèlerins, aussi nous n’irons pas à la bénédiction. La rencontre du petit déjeuner vaut bien une bénédiction : un groupe d’hommes qui sentent leur « curé » nous rejoignent ; la conversation s’engage avec précaution : nous apprenons qu’il s’agit de prêtres de plusieurs diocèses alpins, dont l’un est d’Annecy ; il s’avèrera très vite qu’il connaît Albert et je le charge donc de saluer mon grand frère.