C’est une longue étape qui nous attend aujourd’hui 7 août 2002 : 26 km. Après une heure de marche dans des chemins, caillouteux herbeux, défoncés, nous atteignons le hameau de Belvezet dominé par les vestiges du château, qu’une équipe de Pierres et Remparts est en train de restaurer…
A St Chély, nous dégustons un croissant et faisons nos courses pour ce midi. Nous retrouvons Evelyne et François, avec qui nous marchons un petit moment ; à la sortie au pied de la Croix sur le vieux pont qui franchit la Boralde, des timbales et de l’eau à l’intention des pèlerins ; nous nous régalons de l’eau bien fraîche.
Chacun marche à son rythme, aussi laissons-nous nos compagnons filer : nous devons nous retrouver à St Come d’Olt. Mais St Côme est loin devant et quand enfin nous l’apercevons, il est encore loin devant. Les km me pèsent et St Côme est toujours là-bas devant. Quand, enfin, nous prenons la rue avec le clocher tort en ligne de mire, je pense déjà avec plaisir à la douche et au lit sur lequel je vais m’allonger pour refaire des forces ! Le gîte ne va pas répondre à nos attentes. Le 1°r étage étant occupé par des pré adolescents, non encadrés, et qui, certainement, ne marchent pas, nous sommes relégués dans un « dortoir » mansardé au 2e étage où nous devons coucher à 13, sauf que, de quelque façon que l’on s’y prenne, les matelas ne tiennent pas. C’en est trop pour moi. Je m’écroule en larmes, dans un tel état que des espagnols qui viennent se rajouter aux 13 prévus veulent absolument me faire une piqûre de vitamines. Claude les en dissuade et va prendre sa douche, me laissant me reposer. J’irai prendre ma douche ensuite. Là encore, l’unique cabine de douche coincée, dans la cave, entre le charbon et le bois, a perdu son pommeau, ne ferme pas à clé… Bref ! ce gîte est une calamité et lorsque le soir, viendra le moment de payer, nous retournerons au gîte – entre temps, nous avons pris une chambre à l’hôtel - pour dire bien haut (enfin Claude dira bien haut) ce que nous pensons de l’irresponsabilité …et pour soutenir ceux qui sont restés au gîte.
Nous regagnons ensuite l’hôtel, où nous retrouvons, Maryse et Georges,…François et Evelyne qui ont rejoint des amis (qui habitent St Père en Vézelay)… les Espagnols et d’autres qui sont aussi sur le Chemin et que nous n’avions pas encore croisés. Il serait bien dommage de manger chacun à sa table. Donc, M. l’aubergiste, il faudrait faire une table de 10, non 11, non 14… Ce dîner, même s’il ne fut pas l’un des meilleurs, fut un moment de gaieté inoubliable. La chambre n’est pas des plus luxueuses – le coin sanitaire n’est pas fermé et le bidet est au ras de la table de nuit – mais je suis tellement fatiguée que je vais bien dormir !, Eh, non ! les jambes lourdes de fatigue m’empêchent de dormir correctement et, de plus, l’orage encore une fois danse la sarabande sur les toits.