Une aube grise se lève sur notre dernier jour de marche, le 10 août 2002.
L’étape est ponctuée de jolis villages. . Espeyrac tout d’abord .
Nous n’avons pas pris de petit-déjeuner ce matin, aussi nous arrêtons-nous à l’épicerie dépôt de pain, pour acheter de quoi nous restaurer de suite et ce midi. Et un petit café dans le bistrot en face nous réchaufferait bien. La salle est toute petite et il n’y a plus de table de libre, mais nos presque compagnons de chambrée de St Côme d’Olt sont déjà attablés et nous offrent de nous joindre à eux. Pourquoi pas ? La discussion s’engage et soudain l’une d’elles nous demande : « vous n’avez pas été sur la couverture d’un Demain » ? Demain était la revue des « gros verts » (les adultes encadrants des Scouts de France) et nous avions fait effectivement la une d’un N° en 1997 !!! Donc ce sont des Chefs de groupe et animateurs départementaux du Calvados qui font le Chemin jusqu’à Conques. Nous les y retrouverons. Sénergues ensuite.
Peu après le pique-nique de midi, nous retrouvons François et Evelyne et nous cheminerons avec eux jusqu’à Conques, en passant par une très jolie église du village de St Marcel.
Nous descendons en sous-bois et soudain, le soleil qui a percé les nuages nous éclaire les premiers toits de Conques
Nous avons réservé une chambre au centre d’accueil de l’abbaye Ste Foy. Nous sommes accueillis par des moines (ce sont des Prémontré) et des hospitaliers, qui nous offrent à boire et nous proposent une brosse pour cirer nos chaussures !…
Evelyne et François logent dans un des dortoirs ; nous, nous avons une chambre qui ouvre sur le chevet de l’abbaye : un régal pour les yeux.
Au dîner, nous nous retrouvons avec Evelyne et François, Georges et Maryse. Après avoir appris « Ultre-ia » ce chant de tous les jacquets, nous parlons de l’avenir. Georges et Maryse continuent encore deux ou trois jours et repartiront l’an prochain ; Evelyne et François continuent un peu avec Georges et Maryse. Nous, nous restons à Conques jusqu’à lundi soir et l’an prochain ? Malgré la fatigue que je ressens, l’envie de continuer s’est installée. Ce soir nous admirons les vitraux de Soulages de notre chambre et nous couchons assez tôt.
Cette nuit, de nouveau, je suis terrassée par cette fièvre qui, il y a un peu plus d’un mois, m’a conduit à l’hôpital, sans qu’on y détermine l’origine du mal. Au matin, il faut bien prendre le petit déjeuner assez tôt ; d’autant que nous disons au revoir à nos comparses avec un peu d’émotion. Nous les regardons de notre fenêtre reprendre le chemin. C’est dimanche et nous allons à la messe à l’abbatiale. A la sortie nous retrouvons les « gros verts » et prenons un temps pour parler avec eux. Après un repas dans un des restaurants de cette petite cité très très touristique, nous nous octroyons une sieste. Nous ferons ensuite du lèche-vitrines et un peu plus à la libraire de l’abbaye. Ce soir, nous assistons aux vêpres puis au jeu d’orgues de Frère Daniel, pendant que s’illumine soudain les vitraux de Soulages : un de ces moments féériques !!!
Ce lundi, nous avions prévu d’aller peut-être à pied à Decazeville prendre le train que nous avons réservé pour ce soir. Mais, poussée de fièvre ? fatigue ? ou plutôt le souhait pas tout à fait avoué de repartir de Conques, nous optons pour le taxi qui viendra nous prendre ce soir et nous emmener à la gare de St Christophe, d’où nous reprendrons un train qui nous emmène à Decazeville. En attendant, nous avons une journée grise pour flâner dans et autour de Conques. Nous descendons pique-niquer au bord du Dourdou. Un dernier regard (pour cette année) dans le soleil couchant au magnifique tympan de l’abbatiale et son curieux « curieux » l’année prochaine à Conques ?