Les étapes s’allongent et ce 2 août (avec une pensée pour Pierre-Marie et Chantal) ce sont 20 kms qui doivent nous amener à Saugues. Nous partons donc un peu plus tôt et le soleil chante sur l’Allier dès la première pente. Après quelques 3 kms le plus souvent en forêt, nous arrivons en vue du hameau de Rochegude, avec son donjon et sa chapelle perchés sur le rocher : un lieu très touristique mais où nous nous arrêtons pour prendre quelques forces et croquer une … aquarelle !
Pour gagner Monistrol, il faut redescendre sur un chemin qui tient plus du lit d’un torrent asséché que d’un sentier. Je me demande s’il est plus facile de monter ou de descendre (je n’ai toujours pas la réponse).
Monistrol : « rechargeons les accus ! » (Monistrol est le site d’une grosse usine EDF), car après ça va monter ! Nous prenons un café- cher et infâme- dans un café où l’amabilité n’est pas de mise : j’en oublie mon bâton. Claude ira me le rechercher, alors que nous passons sur la retenue. Et bientôt nous montons, jusqu’à la Croix avec la magnifique vue sur les orgues ; nous montons jusqu’à la chapelle de la Madeleine, enchâssée dans le rocher,nous montons pour rejoindre le très joli hameau d'Escluzels.
Le soleil tape très haut quand nous amorçons la montée en lacets qui fait presqu’1 km 5 : lacet après lacet, nous montons et nous débouchons à Montaure où les belges nous ont déjà devancés. Nous nous arrêtons déjeuner et dormir. Mais le soleil se cache derrière de gros nuages annonciateurs d’orage : il nous faut repartir. Plus loin, nous sommes rattrapés par les Belges avec qui nous allons marcher un bout de chemin : ils viennent de faire le GR 20 et vont jusqu’à Nasbinals….. Au hameau de Rognac, des gens du cru offrent, moyennant une cotisation modique, boissons chaudes ou froides. Nous prenons un café avec nos amis belges qui préfèrent la bière. Ils vont repartir avant nous. Nous entrons en Gévaudan. Le temps se fait de plus en plus menaçant mais par contre les bêtes qui nous attendent à l’entrée de Saugues sont bien placides
Après 5 heures de marche, nous trouvons le centre d’accueil, où les Belges sont déjà arrivés. Il nous faut attendre l’ouverture, mais nous avons réservé la demi-pension - nous n’avons donc pas de courses à faire-. Les couchages se font dans des dortoirs, mais le centre n’est pas plein, aussi aurons-nous une chambre de 6 pour nous 2. Après l’indispensable douche, nous allons voir l’église, où le curé, persuadé que nous ne voulons que faire tamponner nos créanciales (nous n’en avons pas pris), nous laisse à peine entrer .Le repas nous permet d’échanger avec les belges et un groupe venu du Sud, mais qui s’arrête demain ou après-demain. Les Belges, décidément infatigables, jouent et chantent, bientôt relayés par le ciel qui déploie un vacarme illuminé…La nuit ne sera pas des meilleures.